Il y a vraiment des phases de l’analyse, du moins des étapes que je reconnais, qui s’accompagnent d’enthousiasme ou de doute. Je suis passé par le second genre hier, même si j’ai été finalement productif par contre-coup.
La notion de composition s’est révélée pour ce qu’elle est vraiment, je l’avais évacuée avec la nécessité d’intégrer le carré logique qui se retrouve à la naissance d’autres carrés, dont le sémiotique. Je l’ai intégrée. Ce que fait entre autres choses le carré logique, c’est d’entériner et de nommer les oppositions logiques à l’intérieur de du contexte restreint de la tétrade. C’est donc limité, puisque nous savons que la tétrade n’est pas le sommet de l’ontologie formelle et que donc, que le formalisme des oppositions logiques devrait être poussé à l’octade, à l’hexadécade, etc., et là c’est une autre paire de manches.
Dans l’état précédent de mon analyse, je considérais ces formes comme régulières, mais non pures, je les avais nommées composites, mot qui était devenu ambigu, puisqu’il y avait des formes composites irrégulières. Là on coupe un peu les cheveux en quatre, mais j’en suis là, d’où le côté déprimant. La question qui surnage à tout ça découle de l’information supplémentaire que j’ai bien sûr encodée dans la base : les oppositions logiques sont-elles formellement pures ou non ? Ce n’est pas le cas selon mes critères, et en plus mon impression est qu’elles ont assez peu d’intérêt ontologique, mais je sais que mon avis est très limité, et que, quoiqu’il en soit, leur encodage est utile, voire précieux dans certains cas. En fait, ce qui a tranché ma décision c’est le besoin de précision de l’information mémorisée dans la base qui fait que je les considère désormais comme formellement valides. Restent en suspens les oppositions logiques des formes supérieures à la tétrade, qui peuvent sans soucis suivre cette logique, mais dont l’étude systématique est très loin d’être faite, voire loin d’être tout simplement faisable en l’état de nos connaissances. L’arborescence ontologique est une sacrée gageure.
J’ai fait une chose pas trop top en créant une entité plus ou moins fourre-tout pour ces cas de figure, dans laquelle j’ai ajouté l’encodage des traits, puisqu’une équation ne pas être en même temps un trait et une opposition logique. Et comme un fourre-tout est attirant pour ranger ses inclassables, j’ai aussi entré un codage diverses interprétations des traits. Je suis persuadé que l’avenir me donnera tort, mais ce n’est pas dramatique, on verra à ce moment-là, puisqu’en sachant comment j’avais tort, alors j’aurais avancé sur la question.
J’ai aussi ajouté une entité des caractères pour encoder les deux informations cumulables à vocation assez rares que j’avais isolées : l’universalité et la tendance. J’ai copié-collé la logique de la validation avec des zéros et des uns, comme ça, c’est ouvert à d’autres besoins similaires qui pourraient jaillir :
- ‘00’ signifie régional et statique. C’est de loin le plus grand nombre de cas ;
- ‘10’ signifie général et statique ;
- ‘01’ signifie régional et changeant ;
- ‘11’ signifie général et changeant.
Vous voyez, on en parle et ça arrive. Je viens de relever un cas qui entre dans les caractères, c’est quand une dualité est basée non pas sur la complémentarité, mais sur la négation. Par exemple [altruisme/égoïsme] sont en complémentarité, mais [amour/haine] sont en négation. Je l’ai retrouvé en voulant insérer [déraison/raison] que la Philosophie utilise discrètement pour recouvrir [sagesse/raison]. Il y a des tas de cas explicites où un mot est juste nié dans son pôle contraire [théiste/athée] et d’autres ou le caractère sera plus subtil à attribuer. Par exemple [noir/blanc] peut être vu comme négation, comme [absence/présence], mais pas [ombre/lumière]. Ce caractère indique un certain manichéisme qui à la fois appartient et n’appartient pas à l’ontologie formelle. C’est très intéressant, ça nous ramène au côté [flou/net], [indistinct/tranché], [analogique/digital] du trait alpha. C’est ancien dans mes pensées, mais tout neuf dans l’analyse, pour le moment je ne vais marquer que l’explicite et c’est peut-être le mieux qu’il y ait à faire.
J’ai ajouté un groupe d’équations. C’est une notion assez libre et lâche que j’aurais dû commencer par mettre dès le début. Le groupe est un classique qui marche toujours quand il commence à y avoir du monde dans une liste. Il n’y a pas d’apriori analytique, sinon que des choses se regroupent naturellement entre
elles. Parfois c’est l’auteur, parfois le domaine, parfois d’autres affinités vont apparaître. Cela anticipe sans les contenir ces deux notions ultérieures de la genèse plus détaillée que sont le domaine, l’auteur plus d’autre chose, mais cela ne les circonscrit pas. L’unicité de l’équation est basée sur ce champ en plus de l’équation à proprement parler. Ainsi sont gérés les cas plutôt rares, mais incontournables, où plusieurs sources s’appuient sur des équations identiques. J’aime bien le groupe parce qu’il va me permettre de faire une protection globale sur l’ensemble des équations qu’il contient : gain de fiabilité appréciable.
C’est un moment amusant de cette analyse, parce que l’on joue tout près de l’erreur idéaliste, c’est un peu comme si le concept contenu dans l’équation préexistait à sa genèse dans le monde des pensées. Ce n’est pas le cas et pourtant ça semble vraiment l’être. La tension entre ontologie générale et régionale doit nous le rappeler, ce que désigne l’équation générale précède l’objet qu’est une équation, mais l’objet précède toujours le sujet qui l’étudie. Les équations sont à prendre selon ce sens, comme des objets et non des idées… C’est de la haute philosophie et je ne suis pas certain d’être bien clair là-dessus, pour vous comme pour moi. Mais j’ai confiance dans l’ontologie formelle. Flou de rigueur, donc, pour cette notion de groupe finalement assez opportuniste, mais très pratique, comme elle l’est souvent dans d’autres analyses.
J’ai pu classifier les deux tiers de mes équations selon le groupage, c’est très positif. Cela me donne un cadre pour tout ce que j’ai encore à saisir. Plus je cherche à préciser ce que j’ai déjà entré, plus les équations candidates se bousculent au portillon… Je me retiens d’en entrer avant d’avoir quelque chose de stable. Pour le moment les équations peuvent être dupliquées entre deux groupes, ce qui entre dans les besoins élémentaires.
Beaucoup de choses sont simplifiées, j’ai pu entrer très complètement un classique compliqué tiré des cours de Philosophie en terminale et qui me tenait à beaucoup à cœur : [singulier/particulier/général/universel]. Ce qui est super, c’est que ces mots sont fréquemment utilisés par paires et que c’était une plaie à classer avant que je ne structure cette histoire des oppositions logiques, pas si inutiles du coup. Pour la bonne bouche :
- contradictoires => [singulier/universel] et [particulier/général]
- contraires => [singulier/particulier]
- subcontraires => [général/universel]
- subalternes => [particulier/universel] et [singulier/général]
Si ça ne vous parle pas, c’est juste normal, je le fais parce que j’ai le moyen de le faire sans aucune possibilité d’erreur, du moins tant que la tétrade est valide, c’est le principe même de la logique des opposés, qui est correcte pour toute tétrade. Je l’approche d’une autre tétrade dont j’ai égaré la source pour épauler cette validation et aussi pour éclairer l’équation :
- [singulier/particulier/général/universel]
- [un/plusieurs/beaucoup/tous].
Je me suis permis un trait alpha peut-être audacieux, mais tellement satisfaisant :
- [individuel/collectif]
L’alpha peut changer et le bêta est encore invisible pour moi.
Je vais laisser dormir tout cela ce week-end. Si tout se tient, j’appliquerai l’appareil génétique, ça ne devrait pas être compliqué. Je devrais travailler sur l’ergonomie, mais je pense que je saisirai du neuf assez rapidement.