Circons­tances

Pourquoi sert à inter­ro­ger sur la cause ou sur la fina­lité d’une action ou d’un fait
CNRTL – Défi­ni­tion de Pourquoi

Trait alpha

La fina­lité
Pourquoi
La cause

Comment inter­roge sur la manière ou le moyen
Larousse – Défi­ni­tion de Comment

Trait bêta

Manière
Comment
Moyen

Typo­lo­gie

Quand
La fina­lité
Pourquoi
Qui
La cause
Quoi
Finale
Effi­ciente
Formelle
Maté­rielle

Trait gamma

Action
Fait

J’ai conduit cette repré­sen­ta­tion comme un essai de relier l’en­semble des circons­tances en géné­ral entre-elles. Le résul­tat est éton­nant.

Le cadu­cée

Pour expliquer la forma­tion du cadu­cée, on dit que Mercure vit deux serpents qui se battaient (figure du chaos), et qu’il les sépara (distinc­tion des contraires) avec une baguette (déter­mi­na­tion d’un axe suivant lequel s’or­don­nera le chaos pour deve­nir le Cosmos), autour de laquelle ils s’en­rou­lèrent (équi­libre des deux forces contraires, agis­sant symé­trique­ment par rapport à l’« Axe du Monde »).La Grande Triade page 25

Le cadu­cée

Les deux serpents
La baguette
Les contraires
Axe du Monde
Yin-yang
Tao

La tradi­tion extrême-orien­tale

Cosmos
Le deve­nir
Chaos

La tradi­tion extrême-orien­tale

La tradi­tion extrême-orien­tale

Confu­cia­nisme
Taoïsme

(…)les deux parties ésoté­rique et exoté­rique de la tradi­tion extrême-orien­tale avaient été consti­tuées en deux branches de doctrine aussi profon­dé­ment distinctes que le sont le Taoïsme et le Confu­cia­nisme(…) page 4

C’est que, en réalité, le Taoïsme n’a rien « innové » dans le domaine ésoté­rique et initia­tique, non plus d’ailleurs que le Confu­cia­nisme dans le domaine exoté­rique et social ; l’un et l’autre sont seule­ment, chacun dans son ordre, des « réadap­ta­tions » néces­si­tées par des condi­tions du fait desquelles la tradi­tion, dans sa forme première, n’était plus inté­gra­le­ment comprise(…) page 5
La Grande Triade

La tradi­tion extrême-orien­tale

Confu­cia­nisme
Taoïsme
Exoté­rique
Esoté­rique
Social
Initia­tique

Le contraire de la disci­pline

Si on pose cette ques­tion a quelques intel­li­gentes personnes,

il nous est répondu une pléthore de mot conte­nant tous la racine « disci­pline », à commen­cer par l’in­dis­ci­pline, vue comme désordre, quand les autres propo­si­tions se voient toutes comme construc­tives, mais souten­dant en fait un ordre arbi­traire et erroné. Pluri-, multi-, méta-, -para, etc., on cherche sans grand succès à réunir des branches exis­tantes plutôt qu’à déce­ler ce qui est commun à toutes les disci­plines. Ainsi, sauf le premier nommé, tout contraire de la disci­pline est toujours disci­pli­naire.

Quelles que soient les approches « non disci­pli­naires » évoquées, le cher­cheur voit toujours au final le surajout d’une tâche, celle de connaître un ou plusieurs autres secteurs que le sien propre. C’est extrê­me­ment diffi­cile, même pour des très hauts QI.

A aucun moment on envi­sage ce qu’est le contraire de la disci­pline qui est à sa créa­tion même, qui l’ali­mente perpé­tuel­le­ment en matière vitale et vivante.

Disci­pline
Jeu

L’ordre du Monde est entiè­re­ment dans le Jeu. C’est pourquoi nous pouvons penser à l’équa­tion analo­gique comme à un jeu, une acti­vité procu­rant le plai­sir de la décou­verte par soi même du réel.

Merci Jean, cette réponse demeure.

La Grande Triade

Dernier ouvrage publié du vivant de René Guénon, La Grande Triade se carac­té­rise par un recours prépon­dé­rant aux tradi­tions extrême-orien­tales, parti­cu­liè­re­ment celles de la Chine et, avant tout, du taoïsme, que l’au­teur avait connues et dont il avait traité dès ses premiers écrits. Toute­fois, comme à son accou­tu­mée, il y fait aussi de nombreux paral­lèles et rappro­che­ments avec d’autres tradi­tions, tant orien­tales qu’oc­ci­den­tales : hindouisme, boud­dhisme, judaïsme, islam, chris­tia­nisme, franc-maçon­ne­rie, hermé­tisme, pytha­go­risme, Fidèles d’Amour, etc. De la sorte, La Grande Triade répond clai­re­ment au propos constant de René Guénon : expo­ser les données de la Tradi­tion primor­diale, notam­ment en souli­gnant les conver­gences entre toutes les tradi­tions authen­tiques. Même si, comme il le regret­tait, ce livre n’eut d’abord qu’un faible écho, y compris dans les milieux qui se récla­maient de la pensée tradi­tion­nelle, l’ou­vrage fit progres­si­ve­ment et discrè­te­ment son chemin, notam­ment parmi ceux qu’at­ti­rait l’Ex­trême-Orient.
René Guénon – La Grande Triade – Galli­mard

On peut trou­ver cet ouvrage ici en pdf et l’on peut trou­ver un résumé ici en pdf.

René-Guénon-1946-La-Grande-Triade.pdf – copie locale

Julian Jaynes – La méta­phore

Le travail méta­pho­rique de la compré­hen­sion implique : des métaphrandes (les choses à décrire) ; des métapheurs (les choses aidant à décrire les précé­dentes) ; des parapheurs (les mots asso­ciés aux méta­pheurs, sèmes en quelque sorte conte­nus dans la conno­ta­tion) ; des paraphrandes (les mots asso­ciés aux choses à décrire et que la langue possède).
Julian Jaynes – La Nais­sance de la Cons­cience dans l’ef­fon­dre­ment de l’es­prit bica­mé­ral page 60

L’ordre d’ap­pa­ri­tion de la typo­lo­gie proposé dans l’ar­ticle ne convient pas. Il est trans­formé, mais méta­phrandes reste premier.

Le trait alpha n’est pas lisible ici. En tous cas l’in­ser­tion fonc­tionne.

Trait alpha

-pheurs
-phrandes
Extrin­sèques
Intrin­sèques

Trait bêta

Para
Méta
Intel­li­gible
Sensible
Les mots
Les choses

Typo­lo­gie

Para­pheurs
Méta­pheurs
Para­phrandes
Méta­phrandes

Portraits

Les mots asso­ciés aux méta­pheurs, sèmes en quelque sorte conte­nus dans la conno­ta­tion
Les choses aidant à décrire les méta­phrandes
Les mots asso­ciés aux méta­phrandes et que la langue possède
Les choses à décrire

Mais, une palette de plus en plus large de cher­cheurs observe que le langage quoti­dien comporte un usage exten­sif de la méta­phore que le langage scien­ti­fique et tech­nique se déve­loppe sur la base de la méta­phore que dans la construc­tion initiale des exten­sions du langage premier, l’usage de la méta­phore a été primor­dial.
Il est proposé de dési­gner la chose à quali­fier par le terme de méta­phrande et le quali­fi­ca­teur par le terme de méta­pheur.
Le Guichet du Savoir – De l’usage des méta­phores

Jaynes, résumé impromptu

Il s’agit d’un commen­taire de forum.

Jean-Paul (VNI) 01–12–01, 16:46 (GMT) 9. « RE: Schi­zo­phré­nie »
(…)
Cette ques­tion me rappelle une théo­rie très origi­nale déve­lop­pée par un cher­cheur singu­lier, Julian Jaynes, prof de psycho­lo­gie à Prin­ce­ton mort en 1997. Elle pose l’hy­po­thèse que le fonc­tion­ne­ment hallu­ci­na­toire était le fonc­tion­ne­ment humain « normal » lorsqu’est apparu le langage.

Nous aurions selon cette théo­rie d’abord commu­niqué par signes comme les autres primates, puis durant le Paléo­li­thique le langage se serait progres­si­ve­ment élaboré, puis au Méso­li­thique (-10 000 à –8000) serait apparu ce que l’au­teur appelle l’es­prit bica­mé­ral: l’homme, non encore conscient, prend ses déci­sions grâce à un discours hallu­ciné qui main­tient aussi la cohé­sion sociale autour d’un roi. Cette forme primi­tive de subjec­ti­vité se serait main­te­nue jusqu’au II° millé­naire avant Jésus Christ, où elle n’au­rait pas résisté à des multiples chan­ge­ments chao­tiques et aurait laissé place à la conscience que nous connais­sons.

Jaynes propose d’ap­pe­ler cette orga­ni­sa­tion psychique première, pour la diffé­ren­cier de nos orga­ni­sa­tions subjec­tives conscientes, l’es­prit « bica­mé­ral », pour rendre compte de cette divi­sion entre une partie qui « comman­dait », appe­lée dieu, et une partie qui « obéis­sait », appe­lée homme.

Jaynes appuie cette théo­rie sur des données archéo­lo­giques prove­nant essen­tiel­le­ment du Proche-Orient (et un peu d’Amé­rique du Sud): analyse de textes (méso­po­ta­miens, assy­riens, hébreux, grecs), de données archéo­lo­giques (sépul­tures, édifices, effi­gies, icono­gra­phie), et de données histo­riques.

Il en propose un modèle neuro­lo­gique basé sur la spéci­fi­cité hémi­sphé­rique.
Il en tire une expli­ca­tion convain­cante des oracles, de la posses­sion, de la poésie, de l’hyp­nose, de la schi­zo­phré­nie et même de la démarche scien­ti­fique.

Selon Jaynes, ce que nous appe­lons schi­zo­phré­nie appa­raît dans l’his­toire comme une rela­tion au divin, et ne finit par être consi­dé­rée comme une mala­die que vers – 400. La schi­zo­phré­nie consti­tue­rait donc une sorte de séquelle évolu­tive de l‘es­prit « bica­mé­ral ».

Conden­sée et livrée ainsi tout à trac, la théo­rie de Jaynes peut paraître arbi­traire ou incon­grue. Mais sa pensée est rigou­reuse, argu­men­tée, prudente, critique, et très docu­men­tée. En tout cas, quelque soit ce qu’on en pense, elle donne à réflé­chir sur la genèse de la subjec­ti­vité.

Hammu­rabi et bica­mé­ra­lité

En 1792 avant J.-C., l’uti­li­sa­tion civile de l’écri­ture ouvre la voie à une forme de gouver­ne­ment presque nouvelle en la personne impo­sante de l’his­toire de la Méso­po­ta­mie, le plus grand des rois-régis­seurs, Hammu­rabi, régis­seur de Marduk, dieu de la cité de Baby­lone.
La Nais­sance de la Cons­cience dans l’Ef­fon­dre­ment de l’Es­prit Bica­mé­ral pages 230–231

L’écri­ture était une nouvelle forme de gouver­ne­ment civil, en fait le modèle de ce qui préfi­gure notre gouver­ne­ment commu­niquant par notes. Sans cela une telle unifi­ca­tion de la méso­po­ta­mie n’au­rait pu être accom­plie. Il s’agit d’une méthode de contrôle social qui, nous le savons main­te­nant, supplan­tera bien­tôt l’es­prit bica­mé­ral.
La Nais­sance de la Cons­cience dans l’Ef­fon­dre­ment de l’Es­prit Bica­mé­ral pages 230–231

pages 230–231
Hammu­rabi enten­dant en hallu­ci­na­tion des juge­ments de son dieu Marduk (ou peut-être Shamash), sculpté en haut d’une stèle qui énumère ces juge­ments. Env. 1750 avant J.-C.

La Nais­sance de la Cons­cience dans l’Ef­fon­dre­ment de l’Es­prit Bica­mé­ral

Cet ouvrage est une clef d’or.

La bica­mé­ra­lité (deux chambres, sépa­rées) selon Jaynes, c’est le mode de commu­ni­ca­tion inter-hémi­sphé­rique un peu brut qui régnait avant l’in­ven­tion de l’écri­ture. La conscience de soi procu­rée par la stabi­lité de l’écrit est ce qui aurait quasi­ment anni­hilé ce mode d’être très ancien.

Selon Jaynes l’hal­lu­ci­na­tion était le mode de commu­ni­ca­tion d’un hémi­sphère à l’autre. L’émer­gence d’une pensée prédic­tive était attri­buée à un ailleurs, nommé Dieu.

Ulysse part en guerre parce qu’un Dieu le lui a dit. Ulysse rentre de guerre en conscience de lui même. C’est entre l’Il­liade et l’Odys­sée que Jaynes voit la plus forte symbo­lique de ce passage.

Le livre complet et en français est consul­table libre­ment à la Julian Jaynes Society.


L’édi­teur de mon édition a omis dans le titre le mot « BICAMERAL » du titre origi­nal anglais The origin of consciens­cious­ness in the break­down of the bica­me­ral mind. Sans ce mot le titre n’a pas de sens.

S’ap­puyant sur des domaines aussi divers que la litté­ra­ture grecque, la bible, l’ar­chéo­lo­gie, la philo­so­phie, la neuro­lo­gie, la psycho­lo­gie expé­ri­men­tale ou bien encore sur l’ob­ser­va­tion vivante de sa propre expé­rience, Julian Jaynes remet en ques­tion le postu­lat selon lequel la conscience serait éter­nelle.

L’ou­vrage écrit dans un style tantôt litté­raire, tantôt scien­ti­fique, nous fait parta­ger cette recherche au cours d’un voyage initia­tique qui ébranle avec succès cette idée reçue.

Paru aux Etats-Unis en 1982, cet ouvrage est aujourd’­hui large­ment traduit dans le monde, preuve de son actua­lité et de l’in­té­rêt qu’il suscite chez un public toujours plus large.

La quatrième de couver­ture est sans inté­rêt par rapport à l’idée de Jaynes. Elle dessert plutôt le propos qu’autre chose.

Oubli de l’Etre

Heideg­ger n’a rien contre la tech­nique ni contre le plato­nisme, il estime seule­ment que la construc­tion d’un être qui serait soumis d’em­blée à une visée comp­table de ratio­na­li­sa­tion vient peut être obnu­bi­ler l’ex­pé­rience du don gratuit de l’être, qui éclôt sans pourquoi.

De là l’idée heideg­gé­rienne – très simple au fond – d’un oubli de l’être qui aurait marqué toute la méta­phy­sique. Il ne s’agit pas d’une thèse sur un thème qui aurait été malen­con­treu­se­ment oublié dans les manuels de méta­phy­sique, mais d’un juge­ment porté sur la concep­tion tech­ni­cienne de l’être qui ensor­celle autant notre temps. Concep­tion qui a ses raisons et ses succès, mais qui tend à réduire l’être à l’ordre du produc­tible, camou­flant ainsi l’in­dis­po­ni­bi­lité plus ancienne de l’être.
Heideg­ger L’énigme de l’être pages 66–67

Le malaise de certains inter­prètes et lecteurs de Heideg­ger devant la figure du Quadri­parti, pour ne rien dire de l’in­dif­fé­rence des autres, témoigne de l’in­ca­pa­cité de la raison moderne d’ac­cueillir une parole qui échappe à toutes ses caté­go­ries.
Jean François Mattéi – L’ordre du monde page 198

La pensée ne commen­cera que lorsque nous aurons appris que cette chose tant magni­fiée depuis des siècles, la raison, est la contra­dic­tion la plus achar­née de la pensée.
Idem, page 191

Je postule que, par pensée, Heideg­ger veut dire sagesse. C’est le seul moyen de voir clair, même si pour Platon, pensée s’ac­corde à raison et intel­lect à sagesse.