Julian Jaynes – La méta­phore

Le travail méta­pho­rique de la compré­hen­sion implique : des métaphrandes (les choses à décrire) ; des métapheurs (les choses aidant à décrire les précé­dentes) ; des parapheurs (les mots asso­ciés aux méta­pheurs, sèmes en quelque sorte conte­nus dans la conno­ta­tion) ; des paraphrandes (les mots asso­ciés aux choses à décrire et que la langue possède).
Julian Jaynes – La Nais­sance de la Cons­cience dans l’ef­fon­dre­ment de l’es­prit bica­mé­ral page 60

L’ordre d’ap­pa­ri­tion de la typo­lo­gie proposé dans l’ar­ticle ne convient pas. Il est trans­formé, mais méta­phrandes reste premier.

Le trait alpha n’est pas lisible ici. En tous cas l’in­ser­tion fonc­tionne.

Trait alpha

-pheurs
-phrandes
Extrin­sèques
Intrin­sèques

Trait bêta

Para
Méta
Intel­li­gible
Sensible
Les mots
Les choses

Typo­lo­gie

Para­pheurs
Méta­pheurs
Para­phrandes
Méta­phrandes

Portraits

Les mots asso­ciés aux méta­pheurs, sèmes en quelque sorte conte­nus dans la conno­ta­tion
Les choses aidant à décrire les méta­phrandes
Les mots asso­ciés aux méta­phrandes et que la langue possède
Les choses à décrire

Mais, une palette de plus en plus large de cher­cheurs observe que le langage quoti­dien comporte un usage exten­sif de la méta­phore que le langage scien­ti­fique et tech­nique se déve­loppe sur la base de la méta­phore que dans la construc­tion initiale des exten­sions du langage premier, l’usage de la méta­phore a été primor­dial.
Il est proposé de dési­gner la chose à quali­fier par le terme de méta­phrande et le quali­fi­ca­teur par le terme de méta­pheur.
Le Guichet du Savoir – De l’usage des méta­phores

Keir­sey – Tri des tempé­ra­ments – Quater­ni­tés

Keir­sey Tempe­rament Sorter

Le premier anneau est repré­senté par le couple abstrait/concret. C’est commen­cer par le trait bêta, exac­te­ment comme Platon. Le second anneau est candi­dat de fait au trait alpha.

La propo­si­tion coopé­ra­tif/prag­ma­tique (confor­miste/adap­ta­tif) pour le trait alpha ne marche pas, elle débouche sur un clas­se­ment aber­rant pour nous. Il est possible de sauver le trait en renver­sant les posi­tions décla­rées par Keir­sey entre arti­san et gardien. Cela se montrera fort utile par la suite.

Trait alpha, second anneau

Prag­ma­tique
Coopé­ra­tif
S’adap­ter
Se confor­mer
Ration­nel
Irra­tion­nel

Les choix de couples ne sont pas opti­mum selon nos critères. Ils se répondent mal. Le trait alpha n’est pas cité dans la synthèse d’ou­ver­ture. A la place d’un trait alpha, nous avons une seconde typo­lo­gie.

Le trait bêta est correct :

Trait bêta, premier anneau

Abstrait
Concret
Intros­pec­tif
Obser­vant
Intel­lec­tuel
Physique

De la même façon qu’au dessus, le second couple n’est pas opti­mum.

Les typo­lo­gies et portraits sont origi­naux et fonc­tionnent bien. Après le flou artis­tique des traits, on se retrouve en terrain ferme et bien connu :

Typo­lo­gies

Ration­nel
Gardien
Idéa­liste
Arti­san
Objec­tif
Orga­nisé
Compa­tis­sant
Adap­table

Portraits

Recherche
Maitrise et contrôle de soi
Sécu­rité et appar­te­nance
Sens
Stimu­la­tion et virtuo­sité

Concerné par
Leur propre connais­sance et compé­tence
La respon­sa­bi­lité et le devoir
Leur crois­sance person­nelle et trou­ver leur propre et unique iden­tité
Produire un impact

Force
Stra­té­gie
Logis­tique
Diplo­ma­tie
Tactique

Excelle en
N’im­porte quelle sorte d’in­ves­ti­ga­tion logique telle qu’in­gé­nie­rie, concep­tua­li­sa­tion, théo­ri­sa­tion et coor­di­na­tion
Orga­ni­ser, faci­li­ter, véri­fier et soute­nir
Clari­fier, indi­vi­dua­li­ser, fédé­rer et inspi­rer
Dépan­nage, agilité et mani­pu­la­tion d’ou­tils, d’ins­tru­ments et d’équi­pe­ment

Degrés de connais­sance – Platon

Les réali­tés intel­li­gibles sont elles l’objet de la pensée et de l’in­tel­lect, et Platon les désigne par le nom de science.
Platon – Degrés de connais­sance – Wiki­pé­dia

Le trait alpha n’est pas donné. Alpha et bêta semblent se mélan­ger. Ratio­na­lité est syno­nyme d’in­tel­lect :

Connais­sance ration­nelle discur­sive (Dianoia)
Connais­sance ration­nelle intui­tive (Noûs))
Platon – Analo­gie de la ligne – Wiki­pé­dia

Les assi­gna­tions de la discur­si­vité et de l’in­tui­ti­vité semblent incom­pa­tibles avec notre modèle des 4 pensées.

Mais le trait bêta est sans équi­voque :

Trait bêta

Intel­li­gible
Sensible
Science
Opinion

L’as­so­cia­tion de la science et de l’opi­nion en bêta est assez pertur­bante pour moi, je la voyais en alpha.

la conjec­ture (εἰκασία eikasía) porte sur les images et les illu­sions ; la foi ((πίστις pístis) porte sur les êtres vivants et les objets fabriqués ; la pensée ((διάνοια diánoia) porte sur les notions et les nombres ; l’in­tel­lect ((νόησις nóêsis) porte sur les Formes.
Platon – Degrés de connais­sance – Wiki­pé­dia

Typo­lo­gie

Pensée
Conjec­ture
Intel­lect
Foi
Diánoia
Eikasía
Nóêsis
Pistis
Raison
Volonté
Sagesse
Désir

Portée

Les notions et les nombres
Les images et les illu­sions
Les Formes
Les êtres vivants et les objets fabriqués
Finale
Effi­ciente
Formelle
Maté­rielle

La typo­lo­gie sa portée sont très bonnes, elles nous mettent sur la piste de ce qui leur suivra, dont Aris­tote.

Être et étant

C’est telle­ment compliqué à comprendre dans les textes et les commen­taires des textes. Le condensé Wiki­pé­dia est toute­fois très inté­res­sant pour nous.

L’étant est un concept philo­so­phique dési­gnant ce qui est. Ce concept permet de distin­guer, l’ex­pé­rience phéno­mé­no­lo­gique vécue par tout humain en contact avec le monde dans lequel il est immergé, du concept méta­phy­sique du philo­sophe qui s’in­ter­roge sur l’es­sence de cette présence. Cette distinc­tion met en évidence la diffé­rence entre le concept de l’étant comme ce qui se montre et le concept d’être comme ce qui est la vérité de l’étant, ce qui le fonde et permet sa présence même.

Étant
Être
Concept
Expé­rience
Méta­phy­sique
Phéno­mé­no­lo­gie

La signa­ture que l’on peut tirer de la formu­la­tion est forte. Le lien avec le trait bêta est forte­ment suggéré par l’adop­tion de la défi­ni­tion entre expé­rience et concept.

Phéno­mé­no­lo­gie se propose comme alter­na­tive à la Psycho­lo­gie dans le clas­se­ment de Durkheim. Ce n’est pas si évident en rela­tion avec les sciences décou­lant de l’être et l’étant, l’on­to­lo­gie et l’on­tique.

Étant
Être
Ce qui se montre
La vérité de l’étant

On voit tout de suite un problème de lisi­bi­lité. L’Être est défini avec l’Étant en réfé­rence. Cela implique que l’Étant est premier. La signa­ture implique le contraire. J’y vois la marque de fabrique de l’idéa­lisme plato­ni­cien qui implique cette tenta­tive de retour­ne­ment du réel comme produc­tion de l’idéel, qui rend l’idéel, selon Platon, et toute la philo­so­phie après lui, plus réel que le réel.

C’est un serpent qui se mord la queue,

L’étant est second, mais il appa­raît en réfé­rence de ce qui est premier, le lais­sant hors de la nomen­cla­ture. Beau­coup de choses sont dites ici, des choix de Heideg­ger et de l’état du monde.

Concept méta­phy­sique du philo­sophe qui s’in­­ter­­roge sur l’es­­sence de cette présence
L’ex­­pé­­rience phéno­­mé­­no­­lo­­gique vécue par tout humain en contact avec le monde dans lequel il est immergé


Si l’on signe, si l’on est croyant, tout change. Les objets de Heideg­ger sont parfai­te­ment opérants des qu’on les connecte avec les autres.

Une telle signa­ture nous auto­rise des connexions. A commen­cer par la philo­so­phie de termi­nale.

4 dyades
Rela­tif Trans­cen­dant
Absolu Immanent

le néant n’est pas un étant

Étant
Être
Sujet
Objet
Arti­fi­ciel
Natu­rel

Idéa­lisme plato­ni­cien

L’idéa­lisme plato­ni­cien implique une tenta­tive de retour­ne­ment du réel vu alors comme étant un produit de l’idéel. C’est la théo­rie qui précè­de­rait la pratique. Platon déclare que l’idéel est plus réel que le réel. La philo­so­phie croit dans cette inver­sion et s’ac­croît dange­reu­se­ment sur elle, et toute la science avec elle.

Idéel
Réel
Le vrai réel
Produit par l’idéel

Trait bêta

Les réali­tés intel­li­gibles
Les choses sensibles
Idéel
Réel

Cette formu­la­tion du trait bêta des Degrés de connais­sance est d’une impor­tance qu’on ne peut mini­mi­ser. Ici réside l’in­ver­sion plato­ni­cienne, son idéa­lisme :

contrai­re­ment aux choses sensibles, dont la réalité est chan­geante, les Formes sont l’unique et vraie réalité. Cette réalité est dési­gnée par Platon en ajou­tant des adjec­tifs : réalité vraie, par exemple, ou par des compa­ra­tifs : « ce qu’il y a de plus réel », afin de la distin­guer de la réalité sensible, qui n’est cepen­dant réelle qu’en tant qu’elle possède un certain rapport à la réalité authen­tique.

Je ne suis pas le seul à quali­fier l’idéa­lisme plato­ni­cien de proton-pseu­dos de la pensée grecque, puis euro­péenne, puis occi­den­tale et désor­mais mondia­liste.

L’er­reur de Platon, comme celle de très grands penseurs après lui, nota­ble­ment comme Hegel, c’est d’être beau­coup trop intel­li­gents. Quand les penseurs avant eux cher­chaient à expri­mer les crois­sances natu­relles, eux en étaient déjà à l’étape suivante, qui implique le plus grand mystère, encore plus que celui de la genèse, puisque c’est à chaque fois elle qui commence à nouveau, mais depuis la fin du cycle précé­dent.

Mais ils ne savaient pas qu’ils faisaient ce geste de boucler la boucle, ils ont pensé avoir dépassé encore, encore trans­cendé le trans­cen­dant, alors qu’ils faisaient le contraire, ils faisaient un acte de pensée en retour vers l’im­ma­nence des choses. Ce sont des géants qui ont ouvert par la logique des portes sur des terres que l’on ne peut distin­guer qu’a­vec une compré­hen­sion alogique. C’est là que l’on retrouve les méfiants et croyants Nietzsche et Heideg­ger, respec­ti­ve­ment le Héra­clite et le Platon de notre époque, qui ont cher­ché l’ordre anté­rieur des choses.

Jean François Mattéi – L’ordre du monde

On peut dire que dans ce livre Mattéi se laisse aller à moins de rete­nue que d’ha­bi­tude. La quatrième de couver­ture donne une idée de cela :

L’ordre du monde : l’ex­pres­sion paraî­tra suspecte à ceux qui ont choisi le vide du concept contre la pléni­tude du sens et refusent à la raison moderne le droit de recon­naître sa quadruple racine pour édifier une éthique à la mesure de l’être.

C’est de la colère.

On peut bien, aujourd’­hui, oublier l’injonc­tion carté­sienne de chan­ger plutôt ses désirs que l’ordre du monde, et se satis­faire, Ciel et Terre abolis, d’une raison qui achève son empire sur un désert. C’est toujours le monde, fina­le­ment, qui a le dernier mot.

Et du pessi­misme, de l’im­puis­sance qui fait écho au désar­roi de Heideg­ger face à l’in­com­pré­hen­sion.

C’est encore un ouvrage clé pour moi. Celui ci m’a montré qu’une colère sourd de cette lignée d’éru­dits. Elle me les rend plus réels. Le contenu de ce livre revient inlas­sa­ble­ment sur le problème de l’ou­bli de l’Être, conju­gué en « Oubli de l’ou­bli de l’Être » par le contem­po­rain qui semble admi­rer Heideg­ger, mais l’en­ferme dans une parfaite incom­pré­hen­sion de son œuvre.

J’ai enfin vrai­ment compris par ce livre que j’avais des frères en pensée, sorte de consé­cra­tion de 20 années de recherches. J’ai aussi pu oser appo­ser la signa­ture de l’Ordre et du Désordre, notion au centre du monde depuis Zoroastre, fonda­teur du premier des mono­théismes.

J’em­prunte désor­mais l’ex­pres­sion « L’ordre du monde » en fondant sa légi­ti­mité sur ce livre, œuvre d’un ami en pensée.

Les trois parties de l’âme chez PLATON

Les trois parties de l’âme chez PLATON (La Répu­blique, livre IV)

Les trois parties de l’âmeL’âme comporte trois niveaux, facul­tés : 1) Epithu­mia (ἐπιθυμία), « l’ap­pé­tit », la partie concu­pis­cible, le niveau dési­rant, les envies infé­rieures (faim, soif, , etc.) 2) Thumos (θυμός), « la colère », la partie iras­cible, le niveau agres­sif, les passions, et 3) Logis­ti­kon (λογιστικόν), « le raison­nable », la partie ration­nelle, le niveau divin, la pensée, qui seule est immor­telle (mythe de l’at­te­lage et du cocher dans le Phèdre). La pensée de Platon a évolué. Dans le Phédon, Platon admet une âme ; dans La Répu­blique, il admet trois parties de l’âme ; dans le Phèdre il fait une présen­ta­tion imagée de l’âme sous la figure d’un atte­lage avec un cheval noir qui repré­sente la partie dési­rante, un cheval blanc qui repré­sente la partie iras­cible, et le cocher qui repré­sente l’es­prit ; Platon, dans le Timée, à la fin de sa vie, admet trois âmes. Ce tripar­tisme remonte à Pytha­gore.

Je ne peux pas me résoudre à repré­sen­ter cette tripar­ti­tion en équa­tion. La méta­phore des chevaux nous mettrait bien sur la voie de l’âme (logis­ti­kon) subdi­vi­sée en une partie sombre (épithu­mia) et une claire (thumos), ce qui n’a rien d’ex­tra­or­di­naire selon nos critères, mais la partie thumos me paraît trop ambigüe pour étayer cette tripar­ti­tion où, de plus, la raison serait le tout.

Dans la tripar­ti­tion plato­ni­cienne, il y a la raison, la volonté et le désir, mais il manque quelque chose, l’amour ou la sagesse, qui sont visi­ble­ment inclus pour Platon dans le thumos. Il parait justi­fié de penser que cette méta­phore soit déduite de l’ana­to­mie du corps humain où le cœur est loca­lisé au même endroit que la poitrine, au dessus du diaphragme. En tous cas la quadri­par­ti­tion à laquelle on abou­tit en discer­nant la sagesse de la volonté est bien plus compa­tible avec tout ce que nous connais­sons.

Logis­ti­kon
Thumos
Sophia
Epithu­mia
Raison
Volonté
Sagesse
Désir

Ici Platon chemi­nait, ailleurs il avait déjà résolu ce type de problème : les 4 degrés de la connais­sance

Diánoia
Eikasía
Nóêsis
Pistis
Pensée
Conjec­ture
Intel­lect
Foi
Raison
Volonté
Sagesse
Désir

Ce mouve­ment que je procure à la tripar­ti­tion plato­ni­cienne est étayé sur le corps humain et se voit approuvé indi­rec­te­ment par platon lui même. Ce géant chemi­nait, il s’est trompé souvent parce qu’il inno­vait souvent.

Trait bêta

Pour nous, c’est le trait le plus facile à recon­naître. C’est le premier trait décelé au début de la philo­so­phie grecque dans les
degrés de connais­sance de Platon.

Platon

Intel­li­gible
Sensible

Philo­so­phie

Idéel
Réel
Abstrait
Concret
Esprit
Corps
Pensée
Matière

Philo­so­phie

Médiat
Immé­diat

Carac­té­ro­lo­gie

Intel­lec­tuel
Physique
Secon­daire
Reten­tis­se­ment
Primaire

Groupe en attente

Sujet
Objet