Acte de langage

Perfor­ma­tif
Cons­ta­tif
Pres­crip­tif
Descrip­tif

Toute­fois, il n’existe selon Searle que deux façons essen­tielles d’en­vi­sa­ger les rapports qu’un énoncé peut entre­te­nir avec le monde :

« Il appar­tient au but illo­cu­toire de certaines illo­cu­tions de rendre les mots conformes au monde, tandis que d’autres ont pour but illo­cu­toire de rendre le monde conforme aux mots. »

L’al­ter­na­tive est donc simple. Soit l’énoncé vise à « dire vrai » au sujet du monde, auquel cas ce qu’il dit doit être conforme au monde. Soit l’énoncé vise à « rendre vrai » un état du monde, auquel cas le monde devra, si l’acte de parole est réussi, se confor­mer à ce qui est dit. Searle distingue ainsi des « direc­tions d’ajus­te­ment » du langage au monde qu’il repé­rera égale­ment dans son analyse du rapport de l’es­prit au monde.
John Searle – Wiki­pé­dia

Rendre vrai
Dire vrai
Rendre le monde conforme aux mots
Rendre les mots conformes au monde
Le langage fait
Le langage signi­fie
Action
Code
Narra­tives
Méta­phores

Le Retour

Le cadre d’étude du prin­cipe à partir de l’apho­risme chinois est volon­tai­re­ment restreint à la seule crois­sance du yin au yang. La repré­sen­ta­tion employée constam­ment ici implique cette crois­sance et jamais l’in­verse.

Si nous prenons par exemple le cycle quater­naire de la connais­sance, nous le voyons évoluer vers plus de struc­tu­ra­tion et de force, l’étape suivante s’ap­puyant sur la précé­dente mais jamais redes­cendre d’une étape vers l’autre.

L’intui­tion découvre la nouveauté (+) et nour­rit ainsi la discur­si­vité qui effec­tue la sélec­tion (-) de données fermes à l’usage de l’induc­tion produc­trice (*) dont l’ob­ser­va­tion auto­rise la déduc­tion logique (/). De nombreuses quater­ni­tés clas­siques illus­trent fort bien cette crois­sance : à aucun moment nous n’ima­gi­nons pouvoir passer de l’age adulte à l’ado­les­cence.

Cette conven­tion restreinte du sujet est tout à fait perti­nente et n’em­pêche en rien de poser sépa­ré­ment le problème distinct et complé­men­taire que je nomme le Retour. Distin­guer cette étape de celle de la crois­sance est crucial. Ne pas le faire conduit à certaines aber­ra­tions de la pensée dont la philo­so­phie ne manque pas et sur lesquelles elle croit pouvoir repo­ser son assu­rance. En fait, plus l’au­teur igno­rant le Retour est puis­sant et intel­li­gent, plus il impose des constats réels mal nommés que je ne peux qu’ap­pe­ler des dévoie­ments, des sorties de la voie.

Le Retour est une notion très parti­cu­lière et déli­cate. En fait, tout comme la notion de parti­cule élémen­taire peut être vue de façon ondu­la­toire ou corpus­cu­laire, elle est double.

Le plus simple­ment possible, le Retour est le passage du yin le plus élevé au yang le plus premier selon le cycle qu’il est facile d’ima­ger : la connais­sance qui produit au final une théo­rie nouvelle renvoie par l’étude des consé­quences de cette dernière à la possi­bi­lité de nouvelles intui­tions qui recom­mencent le cycle. La repré­sen­ta­tion circu­laire ou sinu­soï­dale est judi­cieuse et l’on peut même, puisqu’à chaque itéra­tion d’un cycle quelque chose a grandi, utili­ser la méta­phore de la spirale. En géné­ral, tout phéno­mène cyclique, maté­riel (saison, jour) ou abstrait (semaine) peut être repré­senté selon le cycle où le retour n’est qu’un moment pure­ment symbo­lique (le moment sur l’hor­loge où 23 h 59 min 59 s devient 0 h) indis­cer­nable sans concep­tua­li­sa­tion.

Mais il existe certaines formu­la­tions qui ne permettent pas à l’es­prit de seule­ment imagi­ner ce que peut bien être ce Retour. La dualité célèbre de la philo­so­phie entre absolu et rela­tif, asso­ciée à la physique, nous donne une idée de cette diffi­culté. La tempé­ra­ture connaît un zéro et un infini. Le temps, la distance, la lumière et d’autre phéno­mènes physiques de même. Comment imagi­ner que l’in­fini retourne au zéro ? Le problème est-il bien posé ?

Autre façon d’ex­po­ser la diffi­culté : si nous savons qu’entre la nais­sance et la mort il y a la vie, comment théo­ri­ser depuis l’angle de vue d’un être vivant le passage de la mort à la nais­sance ? Fameux problème qui peut être abordé diffé­rem­ment, puisque la mort des uns permet la vie des autres.

Comment savoir si nous posons bien le problème ?