Le cadu­cée

Pour expliquer la forma­tion du cadu­cée, on dit que Mercure vit deux serpents qui se battaient (figure du chaos), et qu’il les sépara (distinc­tion des contraires) avec une baguette (déter­mi­na­tion d’un axe suivant lequel s’or­don­nera le chaos pour deve­nir le Cosmos), autour de laquelle ils s’en­rou­lèrent (équi­libre des deux forces contraires, agis­sant symé­trique­ment par rapport à l’« Axe du Monde »).La Grande Triade page 25

Le cadu­cée

Les deux serpents
La baguette
Les contraires
Axe du Monde
Yin-yang
Tao

La tradi­tion extrême-orien­tale

Cosmos
Le deve­nir
Chaos

La tradi­tion extrême-orien­tale

La tradi­tion extrême-orien­tale

Confu­cia­nisme
Taoïsme

(…)les deux parties ésoté­rique et exoté­rique de la tradi­tion extrême-orien­tale avaient été consti­tuées en deux branches de doctrine aussi profon­dé­ment distinctes que le sont le Taoïsme et le Confu­cia­nisme(…) page 4

C’est que, en réalité, le Taoïsme n’a rien « innové » dans le domaine ésoté­rique et initia­tique, non plus d’ailleurs que le Confu­cia­nisme dans le domaine exoté­rique et social ; l’un et l’autre sont seule­ment, chacun dans son ordre, des « réadap­ta­tions » néces­si­tées par des condi­tions du fait desquelles la tradi­tion, dans sa forme première, n’était plus inté­gra­le­ment comprise(…) page 5
La Grande Triade

La tradi­tion extrême-orien­tale

Confu­cia­nisme
Taoïsme
Exoté­rique
Esoté­rique
Social
Initia­tique

La Grande Triade

Dernier ouvrage publié du vivant de René Guénon, La Grande Triade se carac­té­rise par un recours prépon­dé­rant aux tradi­tions extrême-orien­tales, parti­cu­liè­re­ment celles de la Chine et, avant tout, du taoïsme, que l’au­teur avait connues et dont il avait traité dès ses premiers écrits. Toute­fois, comme à son accou­tu­mée, il y fait aussi de nombreux paral­lèles et rappro­che­ments avec d’autres tradi­tions, tant orien­tales qu’oc­ci­den­tales : hindouisme, boud­dhisme, judaïsme, islam, chris­tia­nisme, franc-maçon­ne­rie, hermé­tisme, pytha­go­risme, Fidèles d’Amour, etc. De la sorte, La Grande Triade répond clai­re­ment au propos constant de René Guénon : expo­ser les données de la Tradi­tion primor­diale, notam­ment en souli­gnant les conver­gences entre toutes les tradi­tions authen­tiques. Même si, comme il le regret­tait, ce livre n’eut d’abord qu’un faible écho, y compris dans les milieux qui se récla­maient de la pensée tradi­tion­nelle, l’ou­vrage fit progres­si­ve­ment et discrè­te­ment son chemin, notam­ment parmi ceux qu’at­ti­rait l’Ex­trême-Orient.
René Guénon – La Grande Triade – Galli­mard

On peut trou­ver cet ouvrage ici en pdf et l’on peut trou­ver un résumé ici en pdf.

René-Guénon-1946-La-Grande-Triade.pdf – copie locale

Yi-King et oracle

On peut abor­der le Yi-King de diffé­rentes façons. Fonda­tion de toute la culture chinoise, profond et origi­nal livre de la sagesse des jours, exposé d’on­to­lo­gie fonda­men­tale, oracle, et sans doute encore d’autres approches.

Oracle signi­fie quelque chose comme dispo­si­tif de contact avec la synchro­ni­cité. L’oracle n’est pas de la prédic­tion, il n’est un outil de déci­sion qu’in­di­rec­te­ment, par la compré­hen­sion du moment qu’il apporte. Fonda­men­ta­le­ment l’oracle nous dit ce que nous savions déjà, mais en isolant l’im­por­tant de tout ce que nous savions sans doute déjà au sein de la multi­pli­cité des hypo­thèses, avec leurs poten­tielles erreurs de juge­ments. Il donne du recul et change notre manière de consta­ter le réel, le moment que nous vivons.

Le Yi-King a un mode d’em­ploi subtil. Il étonne toujours celui qui sait s’y prêter. En tout cas c’est mon cas. Il m’a souvent servi de clari­fi­ca­teur (aide à la déci­sion, anti­dé­pres­seur) et même parfois tiré de situa­tions compliquées avec des gens pas clairs. Je ne suis pas un prosé­lyte de ce livre, je suis un esprit exigeant et ration­nel, capable d’ex­pé­riences de pensée et d’es­prit critique aussi bien sur elles que sur mes propres juge­ments. Et juste­ment : igno­rer l’ac­cu­mu­la­tion de constats surpre­nants, leur récur­rence même, ce ne serait pas très rigou­reux.

Ce que je dis ici est ce qui s’est imposé à moi, et qui conti­nue année après année, de ma pratique oracu­laire du Yi-King. Quasi­ment chaque tirage du Yi-King que j’ai effec­tué depuis peut-être 10 ou 15 ans à été un ensei­gne­ment lumi­neux du présent, de mon présent. Je n’y peux rien, c’est comme ça : quand je pratique un tirage selon mon rite, à chaque fois je reçois de la compré­hen­sion de mes problèmes du moment et du coup je ressors trans­formé. Je passe d’un « lieu » de pensée à un autre, c’est flagrant. C’est un dépay­se­ment qui ne fait pas quit­ter « le pays », mais le rend nouveau, plus vaste et plus riche de possi­bi­li­tés qu’il ne semblait au départ. J’in­siste sur l’adé­qua­tion subtile des tirages avec la situa­tion présente. Tout est là, c’est quand le message reçu est parfai­te­ment clair et adéquat qu’il procure le chan­ge­ment d’état d’es­prit.

L’œuvre des chinois est consi­dé­rable. Ils ont atteint, avec la sagesse des jours, l’ordre du monde.

Dans le Yi-King le passage du 4 (éléments) au 8 (dédou­ble­ment des 4 éléments donnant le trigramme) est basé sur le prin­cipe. Il faut noter que la posi­tion du Feu et de l’Air sont inver­sés, c’est une erreur. Ensuite, les chinois ont ré-appliqué le 8 au 8 en fondant l’hexa­gramme, qui est la somme de deux trigrammes. Ceci permet­tait de repré­sen­ter les 64 situa­tions qui se déga­geaient des études anté­rieures. Mais il est impor­tant de comprendre que le passage du 8 au 64 n’a pas été exac­te­ment réalisé selon la règle onto­lo­gique ou prin­ci­pielle, il a été réalisé analo­gique­ment selon l’ap­pa­rence de la repré­sen­ta­tion choi­sie arbi­trai­re­ment pour les trigrammes et hexa­grammes.

L’hexa­gramme se consti­tue de deux trigrammes, ce qui permet en théo­rie de faire une inter­pré­ta­tion tech­nique guidée unique­ment par l’on­to­lo­gie, mais ce n’est pas ce qui est arrivé, les chinois ont utilisé l’as­pect de la repré­sen­ta­tion, aspect méta­pho­rique, pour donner le sens de l’hexa­gramme. Vu aujourd’­hui c’est une dérive, une perte d’exi­gence sans doute justi­fiée par la diffi­culté tâche à réali­ser, qui était d’in­cor­po­rer les résul­tats tangibles (cara­paces de tortues) d’une pratique multi­mil­lé­naire en un système. Le flam­boyant succès de cette tâche permet d’en­vi­sa­ger l’on­to­lo­gie fonda­men­tale à un niveau bien supé­rieur à tout ce qui s’est fait depuis dans ce domaine.

La tâche ne pouvait alors être réali­sée qu’a­vec l’aide de la poésie et, c’est l’unique objet de cet article, ils sont parve­nus à un résul­tat abso­lu­ment prodi­gieux qui fait de ce livre l’unique ouvrage vrai­ment opéra­tion­nel de magie, accordé en toute confiance à l’har­mo­nie du monde.

On voit ici l’illus­tra­tion parfaite de la conduite de la recherche onto­lo­gique fonda­men­tale. Le résul­tat d’un travail dans ce domaine peut être enri­chis­sant même si la recherche comporte des erreurs ou des approxi­ma­tions fonda­men­tales. La condi­tion est l’hu­mi­lité et la capa­cité toujours nouvelle au doute.

On peut, on doit même, imagi­ner faire un jour la réécri­ture des 64 situa­tions selon la pure règle onto­lo­gique. Mais les athlètes de ce mode de pensée n’existent plus, cette science-racine est à réin­ven­ter sur le temps long. Rappe­lons nous que notre civi­li­sa­tion plafonne dans cette recherche à la quater­nité, et que dans sa néga­tion de l’ordre fonda­men­tal onto­lo­gique elle ne se rend même pas compte de la richesse fulgu­rante de ce palier qu’à défi­ni­ti­ve­ment fondé Aris­tote. Comment dans ce cas dépas­ser la sublime approxi­ma­tion de la sagesse chinoise à 64 situa­tions deve­nant qui plus est 4096 avec les traits chan­geants ?

Le prin­cipe chinois

Le prin­cipe millé­naire chinois qui a mis des millé­naires à faire surface, s’écrit ainsi :

Litté­ra­le­ment cela dit :

Un yin un yang, c’est le tao

Plusieurs traduc­tions sont possibles, j’ai élu celle ci :

Le tao va du yin au yang

Nous devons cet apho­risme à Confu­cius. Bien sur, cette phrase ne peut être comprise que si l’on a inté­gré les notions chinoises qu’elle met en scène. Il repré­sente pour moi le sommet méta­phy­sique de la civi­li­sa­tion chinoise. C’est seule­ment à partir de lui que peut être comprise la repré­sen­ta­tion analo­gique que j’ai faite mienne :

Le prin­cipe chinois

Yang
Tao
Yin

Le contem­po­rain, chinois ou non, connaît ces notions, mais il les traite comme deux choses distinctes et selon une crédi­bi­lité distincte aussi. Le Tao est commu­né­ment perçu de nos jours, c’est assez récent, comme un objet digne d’in­té­rêt du philo­sophe/histo­rien qui le complexi­fie à plai­sir en fonc­tion des critères occi­den­taux. Le Yin-Yang, par contre ne peut inté­res­ser que les ignares, les sectaires new-age ou autres faibles d’es­prits, il n’a abso­lu­ment aucun crédit auprès des (vrais) intel­lec­tuels du monde entier. Pour­tant la forma­li­sa­tion méta­phy­sique du monde qu’é­nonce cette notion double est parfai­te­ment juste, même si elle laisse place à un flou inter­pré­ta­tif qui est une grande diffi­culté pour le cher­cheur rigou­reux en la matière, ce qui semble bien être une arlé­sienne depuis Confu­cius en dehors du très libre Georges Ohsawa.

Quand un penseur inté­gré à son époque croit à cet apho­risme, il se tait. A moins qu’il ne « se lâche » parfois dans une sortie de route perdue au sein d’un livre d’une érudi­tion monu­men­tale abso­lu­ment incon­tes­tée.

Elle est unique au monde, elle a une origine popu­laire qui vient du fond des ages, elle a fondé une civi­li­sa­tion gran­diose et elle a proba­ble­ment influencé le monde antique, hypo­thèse à ne pas négli­ger.

Clai­rière

Le couple premier
Labou­reur Homme Exté­rieur Été
Tisse­rande Femme Inté­rieur Hiver
>
Prin­cipe
Yang
Yin

Les formes sont :

  • la monade, le Un qui est complet ;
  • la dyade, les deux oppo­sés ;
  • la triade réunit les deux en une repré­sen­ta­tion.

 

Le prin­cipe est arbo­res­cent :

Yang
Yang
Yin
Tao
Yang
Yin
Yin

La quater­nité donne l’hep­tade (7), puis l’oc­tade donne la penta­kaï­de­cade (15), etc.

Le yi-king :

L’hep­tade chinoise
Feu
Yang
Air
Tao
Eau
Yin
Terre

Essai :

Essai
Frac­tale
Yang
Arbo­res­cence
Tao
Dyade
Yin
Monade