Psycho­lo­gie de l’inné-6-le trésor

Dernier truc avant de partir, le trésor.

J’ex­plique­rai plus tard la genèse et certaines des consé­quences de cette construc­tion. Donc on va partir d’un objet tout fait, sans trop savoir d’où il vient exac­te­ment. Si je peux me permettre cela, c’est que c’est un trésor, juste­ment, il trans­cende les choses et peut deve­nir compré­hen­sible tout seul si on sait le mettre en scène, ce que j’ex­plique ensuite.

Les quatre traits me sont appa­rus petit à petit, et à la fin s’est offert à moi ce jeu-là qui consiste à prendre de grands verbes de l’on­to­lo­gie qui sont communs à l’an­tiquité et au contem­po­rain, pour les clas­ser selon les traits d’abord. Je l’ai fait sans ambi­tion, comme un archéo­logue, ces traits sont appa­rus lente­ment et pour le moment je ne vois rien à chan­ger, avec quand même plutôt moins d’as­su­rance pour le trait delta que pour les trois autres, mais beau­coup d’émer­veille­ment pour ce qu’il apporte : une clôture d’une élégance folle.

  • alpha [sentir/calcu­ler] ;
  • bêta [être/penser] ;
  • gamma [vouloir/agir] ;
  • delta [créer/comprendre].

Quand on a les quatre traits on, peut auto­ma­tique­ment faire la repré­sen­ta­tion des seize caté­go­ries avec leur arbo­res­cence :

C’est autant une théo­rie géné­rale onto­lo­gique­ment formelle de la forme onto­lo­gique, qu’une typo­lo­gie des styles CC. Forcé­ment, une théo­rie du tout est suppo­sée marcher avec tout. Par exemple, comme je suis un irra­tion­nel, intel­lec­tuel, réac­tif et sérieux, je suis donc [sentir + penser + vouloir + comprendre] selon cette approche géné­ra­liste.

Mais la théo­rie du trait par la rota­tion « veut » litté­ra­le­ment autre chose. Elle présente l’on­to­lo­gie formelle vue pour l’heure selon l’as­pect caté­go­rique, la même donc, mais sous un autre jour. J’ai fait ce qu’elle me disait à petites touches, à force d’ex­tir­per des bribes de compré­hen­sion. Pour commen­cer, les traits veulent renver­ser ce qui était ma logique unique selon l’apho­risme chinois duquel je n’ai pris arbi­trai­re­ment et consciem­ment qu’un seul sens : « le tao va du yin au yang » que mes équa­tions repré­sentent ainsi : [tao][yin/yang] et qui se dit que le tao est consti­tué de ses deux parties, la divi­sion étant théo­rique, idéelle, ce qui est une affir­ma­tion pleine d’étran­geté que l’on a déjà rencon­trée, mais c’est plus tard qu’elle pour­rait s’avé­rer à sa place, quand on aura avancé sur une des consé­quences des plus trou­blantes, mais pour­tant évidentes de cette histoire de traits. Ce dernier mystère est inti­me­ment lié à la frac­ta­lité de l’on­to­lo­gie formelle, le fait qu’une règle unique, celle de l’apho­risme, soit partout la même.

Il faut prendre en compte le fait que l’apho­risme, même s’il est employé le plus souvent selon ce sens premier, ne peut s’y réduire, il doit pouvoir être lu aussi « le tao va du yang au yin » à cause du retour, à cause du fait que l’on parle bien d’un cycle. Mais voilà, mon choix de lecture est correct pour le retour du yang au yin, puisque mon choix est fait en fonc­tion de la repré­sen­ta­tion qui contient le retour et même plus, l’en­chai­ne­ment des allers et retours pour les formes supé­rieures à la triade.

En fait, si le retour est clair dans une struc­ture dyadique, c’est plus compliqué pour des formes supé­rieures, il y a des enchaî­ne­ments qui se produisent au sein de l’ar­bo­res­cence. L’es­sence du trait est dans l’en­chai­ne­ment des concepts formels. Ainsi, les traits « veulent » être repré­sen­tés comme cela, avec le tao qui découle du trait, les deux « fabriquent » le un. Peut-être qu’un jour j’au­rais les moyens d’ex­pliquer mieux comment tout cela se passe, mais pour le moment ce n’est pas le cas. Bref, tran­chons, le tableau que vous voyez ensuite est ce qui m’a été dicté :

En suivant ce que j’ai dit au-préa­lable, le tableau se lit de bas en haut et de gauche à droite. Il y a huit verbes, le neuvième n’étant que la répé­ti­tion du premier, ce qui indique le bouclage de la boucle. Voici cette lecture :

Tout commence à sentir et calcu­ler. Sentir c’est en venir à calcu­ler ; sentir et calcu­ler c’est être ; être c’est en venir à penser ; être et penser c’est vouloir ; vouloir c’est en venir à agir ; vouloir et agir c’est créer ; créer c’est en venir à comprendre ; créer et comprendre c’est sentir.

La ligne de sépa­ra­tion physique dans le tableau est la repré­sen­ta­tion du trait onto­lo­gique : il est la triade qui est repré­sen­tée de chaque côté du trait. Le yin du trait est aussi le tao du précé­dent. Le yang est « appa­ri­tion » natu­relle du yin (« yin c’est en venir à yang ») qui est aussi le tao précé­dent. La maîtrise du yin, qui est le tao précé­dent, et du yang nais­sant abou­tit au nouveau tao. C’est une échelle onto­lo­gique à quatre niveaux.

Ce tableau est stric­te­ment construit selon la règle de la rota­tion. La rota­tion, je le rappelle est l’ori­gine du trait, c’est cette affir­ma­tion onto­lo­gique qui m’est appa­rue presque par désœu­vre­ment et sur laquelle j’ai construit tout cela. La rota­tion part du fait que dans l’équa­tion [tao][yin/yang], le membre [tao] est [yin] et que donc le membre [yin/yang] et [yang], que l’on repré­sente ainsi : [tao/[yin/yang]] dans le sens qui veut dire [monade/dyade].

Avant, la rota­tion était pour moi une carac­té­ris­tique amusante, main­te­nant c’est la façon dont naissent les traits et avec eux, le discer­ne­ment onto­lo­gique ou natu­rel du sens que ne contient pas encore l’apho­risme chinois. Géné­ra­li­ser la rota­tion en traits a impliqué une syntaxe, une règle d’écri­ture que j’ai respec­tée dans le trésor. Je la reporte dans cette seconde façon plus complète de lister les traits qui se contente d’ajou­ter un [tao] après le [yin/yang], tao qui est de façon logique le yin suivant :

  • alpha [sentir/calcu­ler][être] ;
  • bêta [être/penser][vouloir] ;
  • gamma [être/penser][créer] ;
  • delta [être/penser][sentir] ;

Un jour j’ai compris que tout commençait au fait de sentir et que tout finis­sait au sens. La poly­sé­mie du mot français « sens » permet ce qui pour­rait bien ressem­bler essen­tiel­le­ment à de la langue des oiseaux, ce qui reste mon déter­mi­nant par défaut, puisque je n’ai pas encore poussé la recherche dans les retran­che­ments des autres langues du monde. Ce n’est pas suffi­sant d’un point de vue rigou­reux, mais c’est quand même extrê­me­ment satis­fai­sant d’un point de vue empi­rique.

Quand on a correc­te­ment bouclé une boucle quel­conque par la compré­hen­sion, qui est le sommet de la séman­tique, alors se fabrique un élément sensible de plus en nous, quelque chose qui, tenant certes de la compré­hen­sion, devient un élément réflexe, c’est-à-dire une source nouvelle pour l’in­tui­ti­vité du sentir. Là, le séman­tique devient le sensible.

Je vis avec cette repré­sen­ta­tion depuis plusieurs mois. Je ne cesse d’y reve­nir et elle tient sacré­ment bien la route. Elle a eu la magie d’opé­rer instan­ta­né­ment pour deux personnes de mes grands proches qui sont abso­lu­ment réfrac­taires à tous mes discours psycho-onto­lo­giques : chacun d’eux a juste effleuré le tableau des yeux et a dit « oui » plusieurs fois, et « oui » à la fin, ce qui, vu les personnes, vaut autant pour moi que l’aval de grands penseurs.

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