Keir­sey – Quatre tempé­ra­ments

Keir­sey/Bates four tempe­ra­ments

Typo­lo­gies

Promé­théen
Epimé­théen
Apol­lo­nien
Diony­sien
Tech­no­lo­gique
Respec­tueux
Senti­men­tal
Astu­cieux
Raison
Volonté
Sagesse
Désir

Je suis allé cher­cher quelque traits saillants de ces quatre person­nages (cnrtl) :

Portraits

Promé­théen : « prévoyant », carac­té­risé par le désir de se surpas­ser, le goût de l’ef­fort et des grandes entre­prises, la foi dans la gran­deur humaine
Epimé­théen : « celui qui réflé­chit après coup » se débrouilla pour donner aux diffé­rents animaux le courage, la force, l’agi­lité
Apol­lo­nien : qui est conforme à un idéal de mesure et de séré­nité
Dyoni­sien : qui parti­cipe de la tendance à la déme­sure ou à l’ivresse de l’en­thou­siasme et de l’ir­ra­tion­nel

Le feu et la prévoyance promé­théens sont à leur place ; la volonté épimé­théenne est aussi à sa place et son trait physique est signé ; le dyoni­sien et l’apol­lo­nien sont nietz­schéens. Ils s’in­sèrent a merveille.

Jean François Mattéi – L’ordre du monde

On peut dire que dans ce livre Mattéi se laisse aller à moins de rete­nue que d’ha­bi­tude. La quatrième de couver­ture donne une idée de cela :

L’ordre du monde : l’ex­pres­sion paraî­tra suspecte à ceux qui ont choisi le vide du concept contre la pléni­tude du sens et refusent à la raison moderne le droit de recon­naître sa quadruple racine pour édifier une éthique à la mesure de l’être.

C’est de la colère.

On peut bien, aujourd’­hui, oublier l’injonc­tion carté­sienne de chan­ger plutôt ses désirs que l’ordre du monde, et se satis­faire, Ciel et Terre abolis, d’une raison qui achève son empire sur un désert. C’est toujours le monde, fina­le­ment, qui a le dernier mot.

Et du pessi­misme, de l’im­puis­sance qui fait écho au désar­roi de Heideg­ger face à l’in­com­pré­hen­sion.

C’est encore un ouvrage clé pour moi. Celui ci m’a montré qu’une colère sourd de cette lignée d’éru­dits. Elle me les rend plus réels. Le contenu de ce livre revient inlas­sa­ble­ment sur le problème de l’ou­bli de l’Être, conju­gué en « Oubli de l’ou­bli de l’Être » par le contem­po­rain qui semble admi­rer Heideg­ger, mais l’en­ferme dans une parfaite incom­pré­hen­sion de son œuvre.

J’ai enfin vrai­ment compris par ce livre que j’avais des frères en pensée, sorte de consé­cra­tion de 20 années de recherches. J’ai aussi pu oser appo­ser la signa­ture de l’Ordre et du Désordre, notion au centre du monde depuis Zoroastre, fonda­teur du premier des mono­théismes.

J’em­prunte désor­mais l’ex­pres­sion « L’ordre du monde » en fondant sa légi­ti­mité sur ce livre, œuvre d’un ami en pensée.