Ontoar­chéo­lo­gie – 2

Je voudrais préci­ser ce que j’en­tends par erreur. Cela me semble clair dans ce contexte, mais une préci­sion n’est pas du luxe. En usant de ce terme, je sous-entends unique­ment une erreur de signa­ture selon les quatre critères de vali­da­tion de ma base de données et pas une erreur de juge­ment de l’au­teur, ce n’est géné­ra­le­ment pas dans mes cordes. Je ne présume pas des pensées qui ont présidé à la signa­ture ni ne les étudie dans leurs rami­fi­ca­tions. C’est là que je ne suis pas philo­logue, je ne retrace le chemin des pensées que pour abou­tir à la signa­ture en essayant de discer­ner ce qui l’amène.

Cette notion d’er­reur ou plutôt d’ab­sence d’er­reur n’est pas fonda­men­tale dans la conduite de la pensée expri­mée formel­le­ment ni dans son utilité intrin­sèque. Cela peut sembler para­doxal, mais c’est ainsi, l’on­to­lo­gie formelle n’a pas de voca­tion hégé­mo­nique, elle est la cerise sur le gâteau. Quand la signa­ture est là, on reçoit une sensa­tion de complé­tude, c’est une récom­pense. Quand elle n’est pas là, c’est que le travail contient encore certaines imper­fec­tions qui n’em­pêchent pas de profi­ter de ce travail. En l’ab­sence de connais­sance en onto­lo­gie formelle, cela signi­fie simple­ment que d’autres itéra­tions de la recherche devraient abou­tir à une remise en cause plus proche d’une signa­ture correcte. Nous ne sommes pas dans une science tran­chée, l’er­reur n’in­dique donc pas la faillite, rappe­lons-nous que le critère du contexte de la décou­verte est la présence de « oui » et pas l’ab­sence de « non » du contexte de la justi­fi­ca­tion.

Encore une fois je suis parfois capable me montrer un critique acerbe de certaines réali­sa­tions mal signées, comme la trans­for­ma­tion de [ordre/désordre] en [bien/mal], anthro­po­mor­phisme signable, mais qui s’ac­com­pagne de flou plus d’in­co­hé­rence, mais il faut bien perce­voir que je ne critique pas spécia­le­ment la pensée qui amène à cette erreur, mais plutôt le fait qu’elle n’ait pas été perçue, le plus souvent pour des raisons parti­sanes, comme le fait la Philo­so­phie dans son propre renver­se­ment patho­lo­gique des choses. Je pense que la folie accom­pagne néces­sai­re­ment le génie et que les deux se soignent.

Ces deux courants majeurs qui nous consti­tuent en tant qu’oc­ci­den­taux sont des piliers millé­naires de l’évo­lu­tion que je persiste à respec­ter infi­ni­ment pour leurs réali­sa­tions, même quand je les agresse avec des mots durs. La critique Philo­so­phique est la recherche de la limite. Et mon expres­sion étant ce qu’elle est n’est pas dénuée d’af­fects et d’éner­ve­ments, ce n’est pas grave puisque c’est discerné et assumé : je ne suis pas un penseur déta­ché de ce monde, je vis ce que je pense et je pense ce que je vis. Ces sujets me ramènent constam­ment en pensée à Pierre Hadot que j’ad­mire. Je vous laisse avec une cita­tion de Wiki­pé­dia : « il est un de ceux qui ont insisté sur le fait que la philo­so­phie antique était d’abord une manière de vivre, un exer­cice spiri­tuel, bref une pratique et pas une théo­rie, un pur champ univer­si­taire comme elle l’est de nos jours ».

Encore une illus­tra­tion : quand je vais parler de Jung en psycho­lo­gie de l’inné, je vais montrer que j’ai décelé une erreur de signa­ture vrai­ment consé­quente, mais qui ne me procure pas le moindre affect, c’est comme ça, un grand acteur de la pensée fait aussi des erreurs tout en avançant. Par contre quand je comprends comment il a sciem­ment produit cette erreur, visi­ble­ment  pour ne pas suivre la voie de la carac­té­ro­lo­gie qu’il semble mépri­ser et qu’il préfère donc la consi­dé­rer d’em­blée non pas comme parte­naire, mais comme enne­mie, là il se peut que mon affect se réveille, parce que là, ce n’est pas de l’er­reur, c’est de la bêtise. Et les fans diront que je suis anti-Jung, que je suis parti­san : c’est tout le contraire, « qui aime bien châtie bien ». Ceux qui nient les erreurs de juge­ment des gens dont ils sont enti­chés « n’aiment pas bien ». Je peux à la fois dure­ment critiquer Jung et le placer au pinacle de certaines recherches où sa contri­bu­tion est encore inéga­lée. Et ceux qui se situent aveu­glé­ment à l’un des deux anti­podes pros (respec­ter sans critiquer) ou anti (critiquer sans respec­ter) produisent en moi de l’af­fect !

On peut évoquer un achè­ve­ment lorsqu’une signa­ture correcte vient chapeau­ter une recherche bien, menée à terme. Je rappelle que la recherche commence pour ainsi dire toujours d’une ou plusieurs disso­cia­tions élémen­taires qui semblent se cher­cher sur le temps long des mots simples dans l’exis­tant, quitte à les fonder s’ils n’existent vrai­ment pas ou qu’ils sont déjà utili­sés à autre chose. Si vous cher­chez Ferdi­nand de Saus­sure, vous allez tomber sur [synchro­nique/diachro­nique], c’est inévi­table. Ce ne sont pas deux mots nus tombés du ciel, ce sont les supports de sa quête, ses fonda­tions décan­tées selon une certaine caté­go­ri­sa­tion onto­lo­gi­co­lin­guis­tique. Ce couple est validé complè­te­ment selon les critères de l’ou­til et de plus il retrouve natu­rel­le­ment des affi­ni­tés onto­lo­giques en divers domaines. Ce couple est stable et achevé, cette recherche l’est proba­ble­ment aussi, ça je ne le sais pas je le suppute, je ne vais pas apprendre un métier (la linguis­tique) pour le véri­fier, ça ne m’in­té­resse pas, je me fie aux signes et j’avance dans mon domaine, enri­chi par le don de ce sens.

Bon, ça valait le coup, je devais un jour ou l’autre posi­tion­ner cette préci­sion. Je ne regrette pas mon choix de l’ex­pres­sion discur­sive qui est déci­dé­ment pratique pour moi et sans doute assez contrai­gnant pour le lecteur qui s’at­tend à ce que je parle de ce que j’ai mis en titre ! Je reviens donc à l’on­toar­chéo­lo­gie.

Le mono­théisme premier s’est fondé sur l’ap­pro­pria­tion par le bien et le mal des caté­go­ries univer­selles. Cette signa­ture est problé­ma­tique parce qu’elle modi­fie le sens global du prin­cipe pour lequel tout est néces­saire. Rappe­lons-nous que le prin­cipe n’était pas connu, il émer­geait à travers ces couples de mots qu’aujourd’­hui je classe en trait alpha : [ordre/désordre], [bien/mal] auxquels j’ajoute [altruisme/égoïsme][irra­tion­nel/ration­nel]. C’est une évolu­tion majeure, une décou­verte fonda­men­tale.

Mais, en contrai­gnant le juge­ment selon des caté­go­ries perçues comme abso­lues, c’est une signa­ture qui inter­dit l’ac­cès profane au juge­ment, qui est désor­mais l’af­faire de spécia­listes, en gros les prêtres. Tout est dès lors permis à une caste sous couvert d’une rhéto­rique savante et mouvante, même si c’est fait en gros­sière contra­dic­tion avec certaines parties du dogme, comme exter­mi­ner des gens et même des peuples pour faire le bien, alors que ce même bien est analo­gique­ment et initia­le­ment la même chose que l’al­truisme, le soin apporté à l’autre par l’amour et le respect.

Assu­ré­ment tout n’est pas aussi dange­reux dans cette logique, mais ce que je souligne, c’est que le couple [bien/mal] n’est éminem­ment plus de l’on­to­lo­gie formelle puisqu’il auto­rise et valo­rise le juge­ment de valeur erro­né­ment affirmé comme absolu, par exemple entre le croyant qui sera sauvé et l’in­croyant qui sera damné pour l’éter­nité. L’ordre univer­sel est devenu une morale variable selon la déci­sion de personnes au pouvoir, l’ou­til onto­lo­gique est clai­re­ment dévoyé. Je voudrais encore une fois préci­ser que mes critiques ne sont pas un juge­ment, ma posture est double entre réus­site et erreur, en voici l’autre versant : j’as­so­cie les manœuvres qu’u­ti­lisent les personnes dispo­sant de leviers idéo­lo­giques reli­gieux puis­sants à des ruses éduca­tives.

C’est impor­tant, car là aussi on évite le juge­ment de valeur qui s’ac­com­pagne de habi­tuel­le­ment de condam­na­tion. Les choses de l’on­to­lo­gie et de la morale étant complexes, il faut bien, si on veut les répandre au plus grand nombre, simpli­fier et diri­ger, c’est le prin­cipe de la ruse éduca­tive selon lequel il n’est pas néces­saire de se faire tota­le­ment comprendre pour faire bouger les gens. Évidem­ment la ques­tion de l’hon­nê­teté du « rusé » se pose, mais on peut penser que géné­ra­le­ment l’idée première est sincère et correcte, ce qui se véri­fie par le succès rencon­tré de ladite ruse. En l’oc­cur­rence, le succès de notre couple [bien/mal] n’est pas encore démenti, même si on peut le juger bancal comme je le fais, plusieurs millé­naires après son appa­ri­tion mazdéenne et sa réap­pro­pria­tion juive, catho­lique et musul­mane, même si ces trois reli­gions se sont ingé­niées à se nier les unes les autres pour se construire. Je le répète, l’er­reur onto­lo­gique peut s’avé­rer construc­tive ou du moins, elle peut ne pas empê­cher ce à quoi elle s’ap­plique d’être produc­tif.

En l’oc­cur­rence l’er­reur première du mazdéisme est déjà un abus hyper­ra­tio­na­liste contenu dans la fonda­tion [ordre/désordre] de ce couple si intime à notre monde que même la Philo­so­phie n’a pu l’en­di­guer à ce jour ni même le disqua­li­fier ou le rempla­cer. Onto­lo­gique­ment parlant, le désordre n’est pas une chose à reje­ter, il existe, il a un sens dans la construc­tion du sens, il est incon­tour­nable, inéra­di­cable, etc. Ce qui me fait parler de signa­ture ration­nelle, voire hyper­ra­tion­nelle quand s’y attache une patho­lo­gie, c’est bien entendu le fait qu’il s’agisse d’un couple de carac­tère oppo­si­tion et non complé­men­ta­rité. L’ex­trac­tion de la ratio­na­lité à partir de la gangue indif­fé­ren­ciée des deux est l’ori­gine d’une des muta­tions clefs de l’hu­ma­nité. La reli­gion mono­théiste réalise cette muta­tion que la Philo­so­phie trans­for­mera, comme en rugby, en l’aug­men­tant. Para­doxa­le­ment, la signa­ture mono­théiste qui sépare le bien du mal, quand elle est onto­lo­gique­ment prise en compte est un acte du même mal qu’elle désigne, puisque onto­lo­gique­ment le mal théo­lo­gien est un analogue clair de la ratio­na­lité, ratio­na­lité que le Chris­tia­nisme ne se privera pas de combattre lors de la montée du ratio­na­lisme à partir du siècle des Lumières, en l’in­cluant dans ses héré­sies. C’est là que l’on­to­lo­gie formelle, déta­chée du tempo­rel comme du patho­lo­gique, nous est précieuse : par elle nous rame­nons ce qui est intriqué à un réfé­rent absolu disso­cia­tif en soi et parfai­te­ment neutre, que nous ne pouvons discer­ner qu’à posté­riori. Voir clair et apai­ser ; les deux ont raison, les deux ont tort ; on peut avan­cer en se trom­pant.

Je ne prétends pas ici boucler l’on­to­lo­gie mono­théiste, mais simple­ment montrer la trace onto­lo­gique­ment formelle que ces reli­gions ont gravée dans notre histoire à partir du seul trait alpha, le premier dans l’ordre des choses. En réalité si [ordre/désordre] est un bon candi­dat pour l’al­pha [bien/mal] s’ap­plique aussi aux autres traits, ce qui aide assu­ré­ment à clari­fier cette inoxy­dable dyade. En bêta [corps/esprit] est signé par le mono­théisme [mal/bien], ce qui lève une grosse contra­dic­tion avec la signa­ture alpha, ou du moins ce qui indique une poly­sé­mie problé­ma­tique de cette dyade qui s’avère fina­le­ment peut-être bien être de la pseudo-onto­lo­gie. Évidem­ment les autres traits vont se montrer eux aussi descrip­tifs d’un champ séman­tique distinct et donc de signa­tures indé­pen­dantes l’une de l’autre pour cette même dyade.

Ontoar­chéo­lo­gie – 1

Je ne suis ni théo­lo­gien, ni histo­rien, ni philo­logue, ni philo­sophe, ni même diplômé de quoi que ce soit en Science, fût-elle dure ou molle. Et c’est sans impor­tance, c’est même, eu égard à l’es­prit de l’époque, le gage mini­mal d’in­dé­pen­dance pour abor­der ce sujet bien trop enfoui dans les poubelles de la Science et des Reli­gions. L’on­to­lo­gie formelle four­nit un recul extra­or­di­naire sur le sol de nos pensées, extra­or­di­naire étant le mot qui convient parfai­te­ment, puisqu’il ne devrait pas conve­nir dans le monde de sagesse qui n’est pas le nôtre, dans la mesure où l’or­di­naire actuel réfute l’on­to­lo­gie formelle. Méta­pho­rique­ment la Science est comme un arbre qui réfu­te­rait l’exis­tence de ses propres racines puisqu’il ne les voit pas.

C’est un point de vue. Il y en a un autre : pour moi l’on­to­lo­gie formelle est deve­nue ordi­naire. J’ai fabriqué des chemins de pensées diffé­rents, je les ai lente­ment mis à l’épreuve, renfor­cés, clari­fiés et c’est devenu une seconde nature de regar­der le monde de cette façon. Puisque je pense que l’on­to­lo­gie formelle est réelle, puisque l’ou­til onto­lo­gique que j’ai adopté en suivant les anciens de très près est simple et perti­nent, puisque j’ai respec­tueu­se­ment viré ma cuti hors du dictat Scien­ti­fique, pour toutes ces raisons et sans doute d’autres, je suis auto­risé à voir le monde comme personne et du coup je peux tirer des conclu­sions d’ap­pa­rence ébou­rif­fantes, mais qui sont d’une grande évidence. C’est là que mon ontoar­chéo­lo­gie, qui implique une onto­théo­lo­gie, se situe. Et ceci même si je suis d’ap­pa­rence un profane, un niais, un moins que rien aux idées bien trop simplistes pour être vraies. Imagi­nez qu’un apprenti Philo­sophe m’a un jour rétorqué, après des semaines d’ef­forts de ma part pour expo­ser l’ou­til : ça n’existe pas parce que si c’était le cas, ça aurait déjà été trouvé ! Ah oui, c’est vrai, c’est impa­rable, que je suis nul !

Bref. Je me sens encore obligé à des tas de précau­tions oratoires et j’ap­pré­cie d’au­tant mieux ma déci­sion de passer au mode récit pour filtrer/anti­ci­per ce qui va inévi­ta­ble­ment venir à l’es­prit du lecteur rigou­reux, même le mieux disposé. Mon récit archéo­lo­gique de l’on­to­lo­gie est d’une grande simpli­cité et se résume à quelques étapes déci­sives que j’ai évidem­ment dû sélec­tion­ner pour leur aspect axio­lo­gique central et déci­sif. Je ne suis pas néces­sai­re­ment exhaus­tif, d’au­tant plus que je ne parle que depuis ce que je connais pour y être né : la civi­li­sa­tion occi­den­tale.

Cette archéo­lo­gie de l’on­to­lo­gie est en soi onto­lo­gique­ment formelle, elle est construite très sérieu­se­ment sur le discer­ne­ment de l’ap­pro­pria­tion préhis­to­rique, proto­his­to­rique, histo­rique et moderne du prin­cipe que je passe mon temps à décrire sur ce site : si l’on­to­lo­gie formelle fonc­tionne, son archéo­lo­gie et sa théo­lo­gie fonc­tionnent aussi. Tout est contenu dans le terme « l’ap­pro­pria­tion », qui s’op­pose à ce que je veux faire et déli­vrer : « la compré­hen­sion », puisque l’ap­pro­pria­tion est problé­ma­tique. Il y a des courants majeurs civi­li­sa­tion­nels et chacun d’entre eux s’est appro­prié l’on­to­lo­gie formelle et l’a façonné à sa manière, de rustique à sophis­tiquée, de divi­ni­sante à nihi­liste, d’ir­ra­tion­nelle à ration­nelle. Mon approche se veut factuelle et discur­sive, son but est ratio­na­li­sant.

En matière d’on­to­lo­gie formelle, nous sommes les héri­tiers de discer­ne­ments très anciens. Le premier dont je vais parler est celui qui a produit les mono­théismes. Confor­mé­ment à l’on­to­lo­gie formelle, je prends en réfé­rence une forme (très souvent dyadique) qui résume et contient tout le reste qui appa­raît ensuite, par conta­gion avec ou sans erreur de signa­tures analo­giques. Ces dernières sont visi­ble­ment incon­tour­nables, je n’ai jamais rencon­tré d’on­to­lo­gies anciennes qui n’en contiennent pas. La posi­tion depuis laquelle je parle s’est obsti­né­ment construite sur des millé­naires et s’est renfor­cée consi­dé­ra­ble­ment ces temps derniers avec l’ex­plo­sion de la Science. Ajou­tez à cela ma persis­tance de tâche­ron et mon petit secret (l’In­ter­net) et vous aurez une idée de ce qui me permet l’ap­pa­rente outre­cui­dance de juger les erreurs d’in­croyables géants de la pensée : c’est préci­sé­ment que je suis l’hé­ri­tier colos­sa­le­ment fortuné de tous ces gens incroyables. Contrai­re­ment à ce qu’un regard super­fi­ciel pour­rait lais­ser à croire je ne juge pas les géants du passé, je les admire et les remer­cie pour ce qu’ils ont été : des gens qui essayent et qui trouvent.

Là encore, il me faut rappe­ler que ceux qui se trompent sont ceux qui essayent. On peut renver­ser l’af­fir­ma­tion, s’ils se sont trom­pés, c’est qu’ils ont essayé. Rien ne me révulse plus que ces critiques en mal de puis­sance qui se croient auto­ri­sés à démo­lir les œuvres de vrais penseurs sans même se rendre compte qu’ils le font depuis tout ce qu’a permis leur œuvre. Juchés sur les épaules de géants ils se prétendent plus grand qu’eux. Prenez en exemple certains vomis à la mode sur Freud qui voudraient réduire à un vulgaire escroc celui qui a instillé plus d’un siècle d’avan­cées en psycho­lo­gie. Il a boule­versé le puri­ta­nisme de son époque et l’a trans­for­mée. Nous sommes tous enfants de cette révo­lu­tion, mais certains s’au­to­risent à le malme­ner selon des critères qui préci­sé­ment n’au­raient pas eu lieu sans cette révo­lu­tion ! Contrai­re­ment à ces tristes person­nages, Freud n’avait pas cette supé­rio­rité appa­rem­ment écra­sante : il n’avait pas « tout lu Freud » ! Freud s’est trompé parfois ou souvent, c’est possible, on peut ou on doit en discu­ter, mais on ne peut pas méju­ger son œuvre pour cela.

Ceci pour dire que quand je vais par exemple affir­mer que « Platon s’est trompé », je le fais sans aucun état d’âme, sans aucun juge­ment de valeur de justi­cier vengeur. Platon est un géant qui a changé le monde, ce faisant il a instauré de mauvais chemins de pensée qui ont pris des tour­nures catas­tro­phiques parce qu’on n’a pas cher­ché à les contre­dire. Accep­ter benoi­te­ment l’in­failli­bi­lité d’un penseur clé est aussi stupide que de vouloir le réduire à néant pour des raisons futiles. Et si j’évoque ici des penseurs indi­vi­duels, il est évident que la logique est la même pour des reli­gions entières, ni bonnes à jeter, ni forcé­ment vraies.

Reve­nons aux mono­théismes. Ils ne sont pas trois, ils sont quatre. Le judaïsme a copié-collé ses textes bibliques à partir de l’exil de ses élites à Baby­lone. C’est d’une impor­tance capi­tale pour l’on­to­théo­lo­gie occi­den­tale et moyen-orien­tale puisque ces reli­gions découlent d’une seule équa­tion diver­se­ment inter­pré­tée. La construc­tion onto­lo­gique de la reli­gion perse révèle à travers ses divi­ni­tés l’op­po­si­tion [ordre/désordre] assi­mi­lée à [bien/mal] qui fera florès. Il est diffi­cile de montrer l’im­por­tance capi­tale de cette signa­ture qui est aujourd’­hui une source majeure d’in­com­pré­hen­sion du monde.

À peine je commence, à peine je fais un aparté. Quand je repré­sente une diade comme celle-ci, je le fais selon l’ordre analo­gique que je pense correct. Le Mazdéisme ne signait pas comme moi ses diades selon un absolu onto­lo­gique, il décou­vrait la valeur heuris­tique de l’on­to­lo­gie et avait asso­cié diverses autres signa­tures à celle que je déclare arbi­trai­re­ment comme primi­tive. Or ces diffé­rentes signa­tures s’avèrent parfois contra­dic­toires avec ce que je fais depuis mon savoir néces­sai­re­ment plus avancé. Mon problème est celui de la réfé­rence que je choi­sis en premier. Il y a un choix à opérer, qui est celui d’une conven­tion. Expli­ca­tion : le Mazdéisme effec­tue l’as­so­cia­tion qui perdu­rera du bien avec la lumière et du mal avec l’obs­cu­rité. Or ma signa­ture des deux est : [bien/mal][obscu­rité/lumière], donc bien est asso­cié à obscu­rité et mal à lumière. Évidem­ment, je peux justi­fier mes signa­tures par un procédé dont le Mazdéisme ne dispose pas, par consé­quent une aber­ra­tion est rele­vée. La ques­tion n’est pas de savoir si c’est moi qui aie tort ou raison d’af­fir­mer qu’il y a une erreur dans les asso­cia­tions du Mazdéisme : si j’ai tort, on arrête tout, car cela signi­fie que le prin­cipe même de l’on­to­lo­gie formelle est hors sujet.

La ques­tion est de réfé­ren­cer une signa­ture correcte sur les deux : soit je signe à l’évi­dence l’une et c’est l’autre qui est fausse, soit c’est le contraire. Le choix que je fais de prendre en réfé­rence [ordre/désordre] à quelque chose d’ar­bi­traire, je prends le choix de la diade la plus concep­tuelle, puisque ce sont les plus épurées.

Je peux aussi tempé­rer mon juge­ment binaire d’er­reur, mettant en cause mon juge­ment sans forcé­ment détruire l’on­to­lo­gie formelle, par la réflexion sur la tendance qui tend à prendre de la place dans divers contextes, tout parti­cu­liè­re­ment depuis que je pense réso­lu­ment selon [ordre/désordre] et non l’in­verse que ma civi­li­sa­tion utilise très impru­dem­ment quand elle prétend pour­voir de l’ordre avec ses poli­tiques du chaos et du renver­se­ment orwel­lien. Soyons extrê­me­ment conscients à ce propos que nombre de guerres meur­trières qui ont lieu main­te­nant sur la planète ont encore pour origine de tels choix onto­lo­giques primi­tifs.

L’ordre est obscur et tend vers le lumi­neux ; le désordre est lumi­neux et tend vers l’obs­cur. Oui, ça se complique, mais c’est normal, on est au cœur des choses, au commen­ce­ment d’une histoire multi­mil­lé­naire. Plus on remonte à l’ori­gine des concepts, plus on va vers une pureté et une sincé­rité du regard qui ne nous sont plus autant offerts qu’a­lors. L’ex­pres­sion antique des concepts n’est pas forcé­ment limpide, mais le fonc­tion­ne­ment du monde était le même, nous devons essayer d’ap­pré­hen­der ces expres­sions avec ce très ancien regard, qui peut sembler être pauvre d’ex­pres­sion, mais qui s’ac­com­pa­gnait d’une bien plus grande proxi­mité au réel que la nôtre, car nous avons certai­ne­ment à apprendre de cette dernière.

Ce qui inté­resse notre archéo­lo­gie, ce n’est pas spécia­le­ment qu’à ce moment-là l’hu­ma­nité commence à perce­voir intel­lec­tuel­le­ment l’ordre natu­rel des choses, c’est que certains courants domi­nants s’en sont empa­rés et ont créé des Reli­gions de la Vérité, qui sont des prises de pouvoir exclu­si­vistes qui renversent et déforment la véri­table décou­verte onto­lo­gique en l’ins­tru­men­tant. Ce que les Chinois vont nommer yin et yang est réca­pi­tulé selon une diade multi­forme dont les pôles ne sont plus des réali­tés imma­nentes, mais des affir­ma­tions dogma­tiques : si tu fais ça, c’est bien, sinon c’est mal. Le pouvoir s’in­cor­pore une struc­ture qu’il déforme à son avan­tage. Le mensonge appa­raît comme une couche au-dessus de la réalité, c’est bien du désordre qui s’op­pose à l’ordre, de la lumi­neuse ratio­na­lité qui ramène par nature au chaos.

Cette ligne de pensée qui repose sur l’unique diade [ordre/désordre] contient en germe l’en­semble des œuvres mono­théistes qui ne la remet­tront jamais en cause et qui ne pour­sui­vront jamais vrai­ment l’œuvre onto­lo­gique première, puisqu’elles ont remplacé le prin­cipe univer­sel par un prin­cipe anthro­po­mor­phique donné comme infaillible, inscrit dans des livres immuables, figeant l’on­to­lo­gie pour toujours. Utili­ser l’on­to­lo­gie ce n’est pas penser l’on­to­lo­gie, mais c’est quand même gran­dir. Les mono­théismes ont cessé de faire de l’on­to­lo­gie formelle un sujet d’étude (ils se sont quand même appro­prié celle des Grecs qui ne les contre­di­sait pas), mais ils n’en sont pas moins d’im­menses vecteurs de civi­li­sa­tion, ce serait aussi futile qu’a­veu­glant de vouloir les résu­mer à quelque erreur d’ai­guillage.

Les problèmes liés au fait d’avoir cessé la libre recherche onto­lo­gique en ses balbu­tie­ments se retrouvent dans les espèces de signa­tures que l’on est obligé d’ex­pri­mer avec des remarques, comme le fait qu’Ève (et les femmes en géné­ral) est à l’ori­gine de tous les ennuis du monde, ou bien que le corps est sale, ou encore que ce que les Chinois nomment le yang est à éradiquer dans certains cas. Pour perdu­rer un tel système est obligé de produire des contor­sions très habiles à partir d’in­ter­pré­ta­tions qui peuvent varier selon le contexte et où la posture d’au­to­rité, donc d’ar­bi­traire, est reine.

Ontoar­chéo­lo­gie

Ici je fais une digres­sion sur l’ap­pro­pria­tion du prin­cipe par les grands courants qui consti­tuent notre civi­li­sa­tion en me concen­trant sur les deux axes majeurs entre­la­cés qui la consti­tuent : les reli­gions mono­théistes et la philo­so­phie. Pour aller vite, l’une inves­tit les yin et yang en bien et mal, évidem­ment au prix de contor­sions et d’ap­pen­dices et l’autre nie le yin et glori­fie le yang comme s’il était l’ave­nir de l’hu­ma­nité, là aussi évidem­ment au prix de contor­sions et d’ap­pen­dices qui font tout le sel et la diffi­culté de la philo­so­phie qui n’en a pas besoin.

Ontoar­chéo­lo­gie 1

Ontoar­chéo­lo­gie 2

Psycho­lo­gies de l’inné – 2

Ma posi­tion est claire en matière de psycho­lo­gie : il n’y a pas d’ac­quis sans inné, la psycho­lo­gie de la personne est consti­tuée des deux parties distinctes, mais qui sont et demeurent insé­pa­ra­ble­ment entre­la­cés. Dans cet ensemble cohé­rent selon l’on­to­lo­gie formelle, l’inné est premier et l’ac­quis est second, donc pour comprendre la psycho­lo­gie il faut commen­cer par l’inné. La posture univer­sa­liste qui suit l’ordre du monde implique l’in­sé­pa­ra­bi­lité maté­rielle des deux pôles, mais cette science permet, auto­rise et prône la distinc­tion intel­lec­tuelle entre les deux, pour étude : on ne peut maté­riel­le­ment sépa­rer les pôles de la monade sans la détruire, mais on peut les étudier sépa­ré­ment, c’est même recom­mandé, à condi­tion évidem­ment que ce ne soit pas pour en mettre un à la poubelle.

À l’in­verse du nihi­lisme courant qui exclut l’inné de sa Science psycho­lo­gique, j’ex­clus l’ac­quis. Vous aurez compris la diffé­rence d’ap­proche : je place consciem­ment le premier pôle en premier dans l’idée de servir ulté­rieu­re­ment le second, qui n’in­té­resse pas ma recherche, quand la Science univer­si­taire exclut incons­ciem­ment le premier pôle au profit exclu­sif du second, le pensant seul. Elle n’a donc pas de second pôle, impo­sant une monade unijam­biste à la norma­li­sa­tion Scien­ti­fique : la monade para­doxale de l’idéa­lisme plato­ni­cien qui voudrait en gros qu’une chose dépré­ciée pour telle ou telle raison (le corps est sale par exemple) n’existe pas. L’in­di­gnité n’est pas un argu­ment de l’on­to­lo­gie.

Oui je sais c’est répé­ti­tif dans mon discours, c’est normal, c’est partout que cette folie inques­tion­née domine la pensée. On ne peut pas entrer en onto­lo­gie formelle sans corri­ger en soi cette patho­lo­gie, et c’est par l’on­to­lo­gie formelle que l’on peut la corri­ger. Cette formu­la­tion n’est bizarre qu’en appa­rence, elle revient à dire ce que je pense depuis le début à propos d’on­to­lo­gie formelle : « pour la comprendre, il faut l’avoir comprise ». Ce n’est pas un para­doxe, c’est de l’on­to­lo­gie vécue : c’est par la pratique que se révèle la théo­rie, pas le contraire, et l’on revient à l’in­ver­sion plato­ni­cienne qui classe théo­rie avant pratique ; vous voyez qu’elle est partout ?

Isoler l’inné pour étude, c’est non seule­ment légi­time, c’est aussi juste et rigou­reux, du moins tant qu’on ne renie pas la partie de l’ac­quis, mais c’est en plus éminem­ment salu­taire pour renver­ser les posi­tions en remet­tant de l’ordre dans la pensée contem­po­raine qui navigue aveu­glé­ment en pleine erreur onto­lo­gique, quand par exemple elle voudrait impo­ser avec l’au­to­rité usur­pée de la Scien­ti­fi­cité la théo­rie de la « table rase » où chaque être est supposé stric­te­ment iden­tique à la concep­tion. Je n’ai pas les moyens d’en­trer dans les hautes consi­dé­ra­tions expliquant ce qui amène le monde à soute­nir de telles aber­ra­tions ni ceux de contrer leurs défen­seurs, trop de psycho­lo­gie four­voyée, trop de règle­ments de comptes, trop d’in­té­rêts sourds, etc. Il faut avoir à l’es­prit que la « tabula rasa » est de plus en plus rare­ment défen­due à haute voix, que quand elle l’est c’est toujours sous une forme guer­rière pétrie de méchan­ceté, mais qu’elle est sous-jacente à pas mal de discours Scien­ti­fiques, dont la psycho­lo­gie.

Affron­ter l’obs­tacle bille en tête, je sais faire, j’ai des bosses partout. Mais pas ici, pas besoin, il y a l’on­to­lo­gie formelle. Elle fonc­tionne avec une chose bien plus puis­sante qu’au­cune pensée construite d’homme ne sera jamais : l’ordre du monde, le fait têtu, le réel. J’ai par elle les moyens de tracer une voie et une approche nette­ment plus sereines vers la compré­hen­sion inté­gra­tive et non norma­tive à priori de la psycho­lo­gie humaine. Il n’y a pas de bien et de mal dans la psycho­lo­gie de l’inné comme dans l’on­to­lo­gie formelle, il y a une seule certi­tude, c’est que tout sert, tout est une partie de l’har­mo­nie, qui est un autre mot pour l’ordre natu­rel des choses, l’ordre tout court. Le désordre est aussi une partie de l’har­mo­nie, mais pour le prendre en compte, encore faut-il admettre que l’ordre n’est pas construit par cet hypo­thé­tique homme supé­rieur à la nature, tel que se croient le Scien­ti­fique stan­dard ou le Reli­gieux domi­nant, ce qui revient au même.

J’es­père que ce point rabâ­ché sera désor­mais clair pour le lecteur. Je précise que l’ac­quis psycho­lo­gique m’in­té­resse au plus haut point. Je peux parler de ces théra­pies pendant des heures, par exemple des excel­lentes tech­niques modernes symp­to­ma­tiques (TCC) aux résul­tats statis­tiques fonc­tion­nels qui s’op­posent aux tech­niques des profon­deurs aux résul­tats bien plus intimes et inquan­ti­fiables. J’ai commencé par ça, je respecte et conseille à tous ces sciences/Sciences qui servent à mieux vivre. Mais je sais qu’elles se privent d’énor­mé­ment de clarté en refu­sant pour des motifs spécieux l’étude de l’inné. L’ap­proche innée de la psycho­lo­gie des personnes permet d’éta­blir des scéna­rios très simples de leur évolu­tion et de leur situa­tion dans le monde. Je ne compte plus le nombre de cadeaux ines­ti­mables que j’ai eu la chance de pouvoir offrir à des amis ou même à des incon­nus, par exemple : « tu es un intel­lec­tuel qui se prend pour un physique », affir­ma­tion qui touche au cœur de cette personne, qui me remer­cie des années après pour cette révé­la­tion jamais démen­tie qui ne l’a plus jamais quit­tée. Cet exemple suggère une infi­nité de possi­bi­li­tés de faire aux personnes le cadeau de ce qui leur appar­tient. Et ceci non seule­ment pour des cas person­nels, mais aussi pour des cas insti­tu­tion­nels causant de graves distor­sions indi­vi­duelles dans l’ap­pro­pria­tion de la person­na­lité, qui voudraient sans jamais les dési­gner que tel ou tel type soit inap­pro­prié ou même déplo­rable. L’aveu­gle­ment quasi total de l’édu­ca­tion natio­nale sur le sujet est abso­lu­ment terri­fiant, il stig­ma­tise la grande majo­rité des gens au profit d’un unique style complè­te­ment idéa­lisé vers lequel toute l’or­ga­ni­sa­tion tend, mais en sachant que le style n’est presque jamais (il y a des études, j’en parle­rai) déclaré autre­ment que par un indi­vi­duel « bon » ou « mauvais ».

Il n’existe stric­te­ment aucun juge­ment de valeur que l’on puisse appo­ser à n’im­porte quelle déter­mi­na­tion innée, qu’elle soit du sexe, du style, de la race ou du QI. Tout existe, tout a du sens. Vous vous en rappel­le­rez ? Prétendre le contraire est une lamen­table erreur qui a parti­cipé à la dégra­da­tion de ces savoirs essen­tiels et vitaux, c’est une dange­reuse décon­nexion du réel qu’ont alimen­tée certaines litté­ra­tures et même jusqu’aux scien­ti­fiques honnêtes qui ont pour­tant dédié leur vie à cela.

Vous compre­nez peut-être mieux que je puisse invoquer la séré­nité dans cette recherche sur l’in­néité. Les juge­ments de valeur, la morale, etc., sont à lais­ser à l’ac­quis. Si vous croyez à des choses comme le gène du tueur par exemple, alors vous n’êtes pas au bon endroit, je ne discute pas de ce genre de possi­bi­lité non parce que je me persuade que ça n’existe pas, mais parce que ce n’est abso­lu­ment pas cohé­rent dans la théo­rie que j’ex­plore avec l’in­néité. Tout existe, tout est possible, même ce qui s’avère des impasses évolu­tives. Suspendre le juge­ment, c’est la cause de la séré­nité.

Peut-être que ma posture ressemble à celle du « bon sauvage corrompu par la société ». C’est assez vrai, mais c’est plus subtil puisque c’est onto­lo­gique. Pour commen­cer le bon et le corrompu ne forment pas une diade valide de la même façon que bien et mal, même si [bien/mal] est une signa­ture ordon­née, c’est une discus­sion d’ordre onto­théo­lo­gique, c’est pour une autre fois. L’on­to­lo­gie est neutre, même pour dési­gner ce qui n’est pas neutre. L’on­to­lo­gie est le discours sur ce qui est, sur le réel. L’on­to­lo­gie ne dit pas « ceci est bien ou cela est mal » elle dit « ceci est » et l’on­to­lo­gie formelle dit « voici comment cela est » et il s’agit de caté­go­ries qui sont à la fois locales au sujet (les sexes ou les styles par exemple) et univer­sel­le­ment iden­tiques puisque toutes les caté­go­ries reviennent aux deux caté­go­ries [yin/yang] et à leurs compo­sées du sens, que l’on discerne par les traits.

Le mot caté­go­rie est source d’in­com­pré­hen­sion, mais il a bien fallu en choi­sir un : je ne cherche pas à inven­ter des mots et celui-là est un clas­sique de la tradi­tion onto­lo­gique. Ç’au­rait pu être un tas d’autres choses (classe, type, genre, groupe, variété, espèce, famille, nature, ordre, sorte, qualité). Ce qui importe c’est de ne pas confondre le sens qui est impliqué dans l’on­to­lo­gie avec un autre sens plus habi­tuel. La plupart de gens entendent auto­ma­tique­ment que ce sont des caté­go­ries ration­nelles, c’est-à-dire tran­chées, voire arbi­traires. Or ce n’est pas le cas. Ces deux sortes de caté­go­ries sont idéelles, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas expri­mées clai­re­ment dans le réel, mais qu’elles sont discer­nables par l’in­tel­lect à condi­tion de parve­nir à y mettre des mots nets et cohé­rents.

Les caté­go­ries ration­nelles sont arti­fi­cielles, elles ne cherchent pas le contact à l’ordre du monde, même si elles peuvent s’en appro­cher : elles cherchent à être rigou­reuses et opéra­tion­nelles. Elles sont réduc­tion­nistes, ce qui signi­fie simpli­fiantes, puisqu’elles ne s’in­té­ressent qu’à une partie du tout. C’est cet aspect qui effraye géné­ra­le­ment les gens avec la caté­go­ri­sa­tion : l’idée d’être propulsé dans une défi­ni­tion limi­tée par l’usage qu’en ont ceux qui l’im­posent, l’im­pres­sion d’être parfois inclus de force dans une caté­go­rie abusive. Le nombre de caté­go­ries ration­nelles d’un domaine donné n’est ni fini ni donné par le sujet d’étude, il est de plus évolu­tif au fur et à mesure de l’évo­lu­tion de la recherche.

Au contraire, les caté­go­ries onto­lo­giques sont holistes, c’est-à-dire qu’elles forment néces­sai­re­ment un tout où chacune d’entre elles se trouve co-impliquée, imbriquée. La nature des caté­go­ries onto­lo­giques est de repré­sen­ter la complexité, le tissage des phéno­mènes natu­rels, elles ne sont pas norma­tives, elles sont descrip­tives, abso­lues. L’on­to­lo­gie formelle étant univer­selle, le nombre de caté­go­ries est présup­posé pour tout sujet possible, la seule façon d’évo­luer pour ce nombre est selon l’ar­bo­res­cence qui implique à chaque fois un saut trans­cen­dan­tal, qui est une surcom­pré­hen­sion globale du phéno­mène étudié : deux caté­go­ries défi­nis­sant un tout vont deve­nir quatre, puis huit, etc. Si un jeu de caté­go­ries onto­lo­gique est bien fait et bien expliqué, alors vous ne pouvez pas vous en sentir exclus.

Donc si je vous dis « vous êtes ration­nel » je ne vous enferme pas dans une boîte restreinte, si vous ne le saviez pas déjà, alors je vous aide à vous situer dans un conti­nuum, je vous conduis à vous recon­naître vous-même tel que vous êtes. Vous n’êtes pas plus enfermé que si je vous dis « vous avez deux jambes » ou « vous êtes une femme » comme un constat ou que « vous êtes noir de peau » de même. On a le droit le plus strict d’être un homme jaune irra­tion­nel physique avec un QI dans la moyenne, rien d’on­to­lo­gique ne peut venir défi­nir que cette caté­go­rie est sans inté­rêt ou tout ce que vous voudrez ; c’est le B.A. BA de l’on­to­lo­gie. Les caté­go­ries du juge­ment ne nous concernent pas, le juge­ment est exclu du constat, on n’en­ferme pas, on dit, on désigne. Tout juge­ment de valeur n’est plus de l’on­to­lo­gie, c’est un autre niveau du compor­te­ment humain, qui a lui aussi son utilité, mais dans un autre temps de la pensée que nous avons volon­tai­re­ment et consciem­ment exclu de la recherche, bien sûr pour pouvoir y reve­nir ensuite, plus tard, bien plus tard en ce qui concerne ce site, voire jamais.

Bon, j’es­père que j’ai bien vidé ce sac-là et que je vais pouvoir passer à mon sujet maître dans ce fil, celui de la typo­lo­gie de la psycho­lo­gie de l’inné, connu sous des tas de nom à travers les millé­naires, que je résume en « styles », sujet qui se met au service de toute l’on­to­lo­gie formelle, qui en est à la fois distinct et insé­pa­rable, le premier nour­ris­sant l’autre de sa maté­ria­lité, autre qui vient l’ex­pliquer ensuite au sein d’une théo­rie, donc d’une idéa­lité.

Psycho­­lo­­gies de l’inné – 1

Les psycho­lo­gies de l’inné forment l’ac­cès idéal à l’on­to­lo­gie. Elles se réfèrent au second carac­tère onto­lo­gique de maté­ria­lité, le premier que l’on puisse appré­hen­der puisque la concep­tua­li­sa­tion en découle. Dans les faits, ce sont elles qui ont four­nis l’ac­cès premier à l’on­to­lo­gie formelle depuis la nuit des temps.

J’ai pu discer­ner quatre psycho­lo­gies de l’inné : le sexe, le style, la race et le QI. Elles semblent former une quater­nité complète et ordon­née comme je les inscrit ici, mais je ne m’avance pas trop là-dessus, en tout cas sur l’ordre d’ap­pa­ri­tion.

Ces quatre formes sont géné­tiques, innées, nous nais­sons avec ces quatre déter­mi­na­tions person­nelles et nous n’en chan­ge­rons pas au cours de notre vie. Iden­ti­fier leur géné­tique et leur immu­ta­bi­lité est une façon de présen­ter les choses qui est bien plus pratique et juste que de vouloir démon­trer que chacune d’entre elle est ou n’est pas innée, lais­sant un doute constant sur leur perti­nence. C’est ce que repro­duit la Science à leur sujet, pour finir par les nier unique­ment à cause de ce doute qu’elle crée et alimente elle-même. Vous pouvez consta­ter par vous-même qu’au­cune de ces quatre sciences légi­times n’est aujourd’­hui ensei­gnée dans le cursus univer­si­taire. Pire encore, deux d’entre elles sont à la fois scan­da­leuses et ultra-poli­ti­sées (sexe et race), une autre, le style, brille surtout par sa totale inexis­tence offi­cielle et enfin le QI devient de plus en plus diffi­cile à cacher, mais l’uni­ver­sité résiste encore à le recon­naître.

Ce n’est pas anodin de foncer dans le tas comme je le fais au lieu de pinailler sur des choses indé­mon­trables sans jamais avan­cer, c’est même presque dange­reux, car c’est faire face au déla­bre­ment onto­lo­gique plein d’af­fir­ma­tion péremp­toires du grand cirque poli­tico-média­tique contem­po­rain. Je n’in­vente pas cette concen­tra­tion de sujets essen­tiels ni cette folie vécue dans une espèce d’una­ni­mité civi­li­sa­tion­nelle hégé­mo­nique : c’est l’ou­til onto­lo­gique formel qui me le désigne. Si je prends une telle posi­tion de départ, ce n’est certai­ne­ment pas pour soule­ver de l’in­di­gna­tion ou pour punir des méchants, aucun inté­rêt.

Non, c’est pour montrer ce qui nous défi­nit tous, car c’est à partir de cela que nous pensons : une déter­mi­na­tion innée donnée parmi nombre d’autres. Nous voulons tous « chan­ger le monde » selon l’ex­pres­sion consa­crée : magni­fique ! Mais pour cela il faut d’abord comprendre quelles sont nos erreurs les plus primi­tives, les plus essen­tielles, pour les chan­ger, juste­ment et relire ensuite le socle si ferme qui semble fonder nos certi­tudes et qui n’est parfois que vase et sables mouvants.

Penser, c’est à un certain moment penser à la place de l’autre, or la norma­ti­vité sociale tend à placer en réfé­rence un seul ensemble de caté­go­ri­sa­tion comme sommet idéal de l’être, comme si un mode d’être et de penser était natu­rel­le­ment appelé à supplan­ter tous les autres dans un avenir radieux. À juger les autres caté­go­ries depuis sa seule caté­go­rie sans les comprendre on ne fait que leur manquer de respect, on ne fait que les bafouer. Quand on a conscience de la néces­saire complé­men­ta­rité des caté­go­ries onto­lo­giques, on comprend à quel point c’est se tirer une balle dans le pied que de vouloir les trans­for­mer en la sienne.

C’est dans la psycho­lo­gie de l’inné que le forma­lisme onto­lo­gique trouve sa source et sa lisi­bi­lité. Nier l’une, c’est nier l’autre. Rappe­lons-nous bien :

  • que l’on­to­lo­gie est le niveau le plus primaire, le « ras des pâque­rettes » de la Philo­so­phie ;
  • que la Philo­so­phie est « mère de toutes les Sciences » ;
  • que toute admi­nis­tra­tion terrestre découle de la vision Scien­ti­fique.

Que se passe­rait-il si la chaîne de pensées furieuses qui régit 7 milliards de personnes était recons­truite à partir d’une compré­hen­sion élar­gie de l’ordre du monde ?

Le couple primor­dial [femme/homme] est la première complé­men­ta­rité remarquée par les humains, il est commun à toutes les cosmo­go­nies, cosmo­lo­gies, reli­gions, etc., du monde. Nous pouvons juger de l’état psychique d’une civi­li­sa­tion à son discours sur cette onto­lo­gie première et chez nous, ce n’est pas terrible, c’est même plutôt la foire d’em­poigne.

Voyez plutôt la pensée correcte du moment en Occi­dent : « On ne nait pas femme, on le devient » a dit de Beau­voir. J’ima­gine que son expli­ca­tion est plus subtile que ce simple énoncé, mais c’est sans impor­tance, car cette expres­sion est prise à la lettre par un courant idéo­lo­gique fonda­men­ta­le­ment perti­nent (le fémi­nisme), mais qui a dérivé vers l’ab­sur­dité en deve­nant influent et instru­menté. « Rien ne diffé­ren­tie l’homme de la femme à la nais­sance » est le crédo mani­chéen qui écrase la « pensée » média­tique courante, ce qui dérange beau­coup de gens qui arrivent à penser quand même. Quelle plai­san­te­rie : si tout le monde consi­dère les femelles chiens plus douces que les mâles, c’est parce qu’elles sont élevées avec des poupées et pas des petits soldats ; pas d’inné on vous dit. Rideau. Il ne faut pas avoir peur de la bêtise, ça la renforce, il faut s’en moquer pour la révé­ler à ceux-là même qui la propagent.

J’ai iden­ti­fié un schéma rhéto­rique terri­ble­ment banal qui préside au statuquo actuel sur la psycho­lo­gie de l’inné et sur bien d’autres choses encore. Rappe­lons que la rhéto­rique est l’art de rempor­ter un débat, qu’im­porte les moyens. La cajo­le­rie, le mensonge, la menace et la posture d’au­to­rité font partie de ces moyens autant que la logique. Ce qui est inté­res­sant et presque para­doxal aujourd’­hui, c’est que l’in­ven­tion de la philo­so­phie a litté­ra­le­ment découlé de l’iden­ti­fi­ca­tion du fonc­tion­ne­ment rhéto­rique confus des sophistes auquel est venue s’op­po­ser la dialec­tique. Cette dernière renonce à toute déci­sion d’ordre affec­tive en se basant sur le dialogue raisonné entre les postures oppo­sées. C’est un art du discer­ne­ment, de la disso­cia­tion. L’on­to­lo­gie formelle n’est rien d’autre que l’ex­pres­sion de cet art univer­sel.

L’op­po­si­tion [rhéto­rique/dialec­tique] de la Philo­so­phie est accom­pa­gnée d’autres distinc­tions corol­laires [sophistes/philo­sophes] et surtout de cette distinc­tion majeure recon­nue de tous comme acte de nais­sance de la Philo­so­phie, le passage [muthos/logos] équi­valent à [récit/science]. Compre­nez bien que je me réfère ici au saint des saints de la philo­so­phie et donc suppo­sé­ment à toute pensée Occi­den­tale sérieuse. J’in­siste là-dessus parce que la suite montre une lourde et récur­rente contra­dic­tion insti­tu­tion­nelle avec cette origine à priori sacrée de toute notre époque mondia­li­sée. « Faites ce que je dis, pas ce que je fais » : quand les mora­listes sont immo­raux, la situa­tion est grave.

Établis­sons d’abord la forme de base de ce schéma conflic­tuel, son ossa­ture : deux postures s’af­frontent avec violence pour domi­ner le terrain, c’est la guerre ; il faut éradiquer l’autre, simple­ment pour conti­nuer à exis­ter. Au sein de ce banal schéma nous nous inté­res­sons à un sous ensemble déter­miné par la struc­tu­ra­tion onto­lo­gique récur­rente suivante : les deux camps se heurtent entre eux selon deux postures onto­lo­gique­ment complé­men­taires, ce qui implique que ces deux concep­tions en concur­rence sont toutes deux possi­ble­ment correctes et justi­fiées, mais selon un temps diffé­rent. Ce sous ensemble déter­mine le type de conflit qui m’in­té­resse ici, celui où, en fait, les deux parties ont raison simul­ta­né­ment. Le conflit n’a pas lieu d’être, mais les belli­gé­rants ne le savent pas ou ne veulent pas le savoir.

La première ques­tion que l’on doit se poser quand on rencontre, ou qu’on parti­cipe à, un conflit d’am­pleur : s’agit-il à la base d’une complé­men­ta­rité ou bien d’un anta­go­nisme ? Souvent des sujets complé­men­taires sont trai­tés à tort comme anta­go­nistes comme dans le cas des plus célèbres de [inné/acquis], dialec­tique indu­bi­ta­ble­ment complé­men­taire qui déchaîne pour­tant des colères aussi mons­trueuses qu’in­nom­brables, où la dialec­tique est bafouée par ceux-là même qui s’en réclament, semant la confu­sion passion­nelle dans leur sillage.

Donc premier constat : « les deux ont raison ». Mais voilà, les deux camps n’ont pas les moyens intel­lec­tuels (cultu­rels ou idéo­lo­giques) d’ad­mettre la coexis­tence du « vrai » selon deux expli­ca­tions complé­men­taires de la même partie du monde. Ils croient que si l’autre a raison, alors ils ont néces­sai­re­ment tort et donc qu’ils vont perdre, qu’ils vont « mourir ». C’est évidem­ment insup­por­table. Quand la logique binaire voudrait tran­cher une analo­gique floue par essence « les deux ont tort ».

Ce schéma d’ap­pa­rence para­doxale (les deux ont raison et tort en même temps) conduit le plus sûre­ment à la défaite des deux camps, car si l’un est victo­rieux et se sent en droit d’éra­diquer l’autre il perd bête­ment sa propre moitié onto­lo­gique parce qu’il n’en est pas conscient. Et dans les faits une telle éradi­ca­tion s’avère toujours un vœu pieux : le perdant nihi­liste revient toujours en force après les échecs incon­tour­nables du victo­rieux nihi­liste. Évidem­ment, l’idée de la vengeance, si elle est vivace, va conduire à renver­ser les camps sans rien chan­ger à la situa­tion. Notons toute­fois que ce cycle de guerres n’est pas forcé­ment stérile, les choses peuvent avan­cer tout de même, mais ce sera sous couvert de mauvaise foi : on aura quand même appris sur notre cause grâce à l’en­nemi, mais de là à le recon­naitre il y a un gouffre. La paix entre les parties et l’évo­lu­tion véri­tables des pensées n’ad­viennent que quand est instau­rée l’idée de la coexis­tence natu­relle des oppo­sés.

Il y a telle­ment d’oc­cur­rences de ce schéma dans la recherche onto­lo­gique formelle, témoin du grotesque de certaines postures dites sérieuses, que j’ima­gine sérieu­se­ment la perti­nence de l’en­co­der dans la base de données. Ce serait un nouveau type de données, orienté vers l’er­reur.

Je n’ai pas encore fini avec ce schéma. Il se détaille encore pour clai­re­ment rejoindre le nihi­lisme primal de la Philo­so­phie, celui qui découle du génie parmé­ni­dien quand il annonce que « le néant n’existe pas, il ne faut donc pas en parler », qui dérive ensuite folle­ment dans la foi moderne des Sciences qui ne dit jamais, mais qui agit toujours selon : « ce que nous ne compre­nons pas à l’aide de la raison n’existe pas, c’est le néant, il ne faut donc pas en parler ».  Certains appellent cela « nihi­lisme » (Nietzsche), d’autres « hyper­ra­tio­na­lisme (ratio­na­lisme hégé­mo­nique) » (Weber), ceci pour rappe­ler que je ne suis loin d’être isolé dans la mons­tra­tion de cette dérive centrale qui carac­té­rise toute pensée Scien­ti­fique.

Donc, nous avons un type géné­ral de conflits de pensée, qui affirme une forme binaire là ou la distinc­tion est onto­lo­gique­ment complé­men­taire. Pour le moment j’ai consi­déré que les deux camps réagis­saient de manière iden­tique et que donc, « les deux ont tort et raison ». Mais que se passe-t-il si les posi­tions sont diffé­rentes et qu’ainsi un camp admet une coexis­tence que l’autre renie ? En appa­rence c’est la même chose, deux camps sont irré­duc­ti­ble­ment oppo­sés et reste­ront en guerre. Mais dans les faits l’un fait le chemin vers l’autre et vers la réso­lu­tion du conflit, il ne nie pas l’exis­tence de l’autre posture quand il défend la sienne.

Voyons si nous sommes au clair dans l’on­to­lo­gie : si un conflit de ce type existe, c’est parce que deux postures coexistent. Tout dans le sujet du conflit donne à penser que ces deux postures sont onto­lo­gique­ment défi­nies (un trait, une oppo­si­tion clas­sique, etc.), par exemple pour l’in­néité psycho­lo­gique, c’est le trait bêta qui est au centre des guerres. Le camp soute­nant l’in­fluence de l’inné connaît parfai­te­ment le rôle de l’ac­quis pour la personne, quand l’autre camp refuse abrup­te­ment tout rôle à l’inné. Les deux ont raison dans leur vision partielle du monde, mais celui qui refuse l’autre à tort pour la vision englo­bante qu’il répu­die sans procès, d’au­tant faci­le­ment qu’il est en posi­tion d’au­to­rité.

Et ici, la dérive de mon écri­ture faite d’apar­tés, nous ramène au centre du sujet à venir, les styles : un camp soutien­dra plus natu­rel­le­ment ce qui corres­pond à son style cogni­tif domi­nant : un [irra­tion­nel] penchera pour la coexis­tence et l’in­clu­sion, un [ration­nel] pour l’an­ta­go­nisme et l’ex­clu­sion. C’est la nature des choses et je ne vois aucun incon­vé­nient à cela, mais seule­ment il se passe autre chose : le compor­te­ment anta­go­niste se conforme à l’état actuel de la Science, c’est-à-dire hégé­mo­nique et persua­dée que l’ir­ra­tion­nel n’existe pas. Voici le déséqui­libre le plus marquant de notre époque : un camp tient pour les deux camps, l’autre pour lui seul. Vous savez où je me situe, perpé­tuant ma volonté de faire ce qui est juste : servir. Toute la limi­ta­tion et tout le danger de l’époque tiennent dans le fait que ce schéma primal est séman­tique­ment tissé au plus profond de chacune de nos insti­tu­tions, donc de nos êtres, sans plus aucun espace de remise en cause. L’uni­ver­sité est, du moins dans les textes, suppo­sée être ce lieu des possibles, mais dans les faits l’« amélio­ra­tion » perpé­tuelle des ensei­gne­ments nie de mieux en mieux cette essence dont elle est suppo­sée être si fière. La stéri­lité guette au pays de la recherche Scien­ti­fique où il faut publier sans cesse, mais surtout sans sortir des clous, à cause de l’ex­com­mu­ni­ca­tion qui pend sans arrêt au nez du naïf.

La discus­sion [inné/acquis] est typique­ment rendue à cette impasse : ceux qui ont le micro nient (on ne nait pas femme, l’inné n’existe pas) l’exis­tence de la posture complé­men­taire soute­nue en conscience par ceux qui n’ont pas le micro. Rete­nez ce « truc » : le marqueur infaillible de ce genre de situa­tion est l’em­ploi d’af­fects, comme la colère ou mieux le mépris géné­ra­teur de colère en face, lors de discus­sions préten­du­ment scien­ti­fiques, préten­du­ment raison­nées. À chaque fois que vous sentez venir de l’émo­tion dans ce genre de débats, c’est qu’il se passe quelque chose de non-dit, non-ration­nel. Si l’on essaye d’ap­pliquer ce schéma sur l’im­passe de la discus­sion [femme/homme], l’af­fir­ma­tion « On ne nait pas femme on le devient », de stric­te­ment péremp­toire, se trans­forme toute seule en « On nait femme et on le devient », qui admet le construc­tion­nisme en restant essen­tia­liste, en parfaite contra­dic­tion avec le construc­tion­nisme qui a l’in­signe bonté de ne pas stric­te­ment nier l’es­sen­tia­lisme, mais qui le consi­dère à chaque fois qu’il l’évoque avec une commi­sé­ra­tion agacée jusque dans les cours de faculté auxquels j’ai pu assis­ter. Je pense pouvoir dire en me réfé­rant à l’on­to­lo­gie que ce fémi­nisme-là, que l’on retrouve prof à la fac ou vedette média­tique, est contre le fémi­nin quand il nie la part innée de l’être humain, le sexe, au profit exclu­sif de sa part acquise, le genre.

Vous devez savoir qu’un auteur fémi­niste qui se ferait quali­fier d’es­sen­tia­liste se ferait auto­ma­tique­ment descendre par ses collègues fémi­nistes, oui « descendre » avec de l’af­fect condes­cen­dant. La plus grande d’entre les essen­tia­listes (Caroll Gilli­gan) n’ou­blie jamais de se défendre de l’être dans l’un ou l’autre recoin de ses livres essen­tia­listes, c’est son viatique pour conti­nuer d’être respec­tée, contrainte à se renier offi­ciel­le­ment bien qu’elle soit recon­nue comme ayant amené le plus grand tour­nant fémi­niste du XXème. C’est plutôt embar­ras­sant.

Conti­nuons. Ma quête onto­lo­gique a commencé aux styles psycho­lo­giques. J’ai compris qu’é­tait venu le dernier jour de ma psycho­thé­ra­pie quand j’ai prononcé à haute voix cette apoca­lypse person­nelle « Mais… je suis anima ! ». C’était aussi le premier instant de toute cette recherche onto­lo­gique, tout allait s’en­chaî­ner ensuite. Si j’étais « ceci », alors d’autres seraient « cela », et j’ai commencé à envi­sa­ger les gens autour de moi, pour me connaître en retour. Mais comment donc font les profs de Philo pour décla­mer la plus haute exigence plato­ni­cienne, le « Connais-toi toi-même », alors même qu’ils veulent tous sans excep­tion igno­rer que Socrate, Platon et Aris­tote avaient chacun leur propre typo­lo­gie des styles innés ? Quel est donc la nature de ce choc ? La véné­rable et véri­table « bible de l’Oc­ci­dent » que repré­sente l’œuvre de ces trois génies du « Miracle Grec », serait-elle expur­gée ?

Se connaître, vrai­ment ? Même si ce n’est pas un choix néces­sai­re­ment binaire, déter­mi­ner le sexe des gens est facile dans l’énorme majo­rité des cas. Les critères du style cogni­tifs sont moins évidents, mais il peuvent être ensei­gnés. Se connaître nous posi­tionne chacun devant des critères innés nombreux et, nous en avons réel­le­ment conscience grâce au fémi­nisme histo­rique, profon­dé­ment instru­men­tés depuis la nuit des temps. Si nous en sommes au point où l’époque ne parvient plus à faire le clair là-dessus, cela ne nous empêche pas de nous faire une idée de nous-mêmes selon ce critère de vaste portée.

Je ne suis pas, je ne l’ai jamais été, en posture de faire une étude onto­lo­gique à propos du sexe : trop de bruit et de fureur, en moi et dans le monde où je vis. Je sais que là réside le mystère et le merveilleux, mais je prends les choses sur un plan neutre onto­lo­gique­ment, c’est presque une absence. C’est pour moi une énigme de clas­si­fier la distinc­tion [fémi­nin/mascu­lin] au-delà du [yin/yang] évidem­ment, c’est-à-dire selon les formes onto­lo­giques que je connais. Parfois je pense au trait alpha pour le sexe avec un genre en beta pourquoi pas, parfois je pense à quelque chose d’an­té­rieur aux traits, ce qui est onto­lo­gique­ment déstruc­tu­rant, et d’autre fois encore je pense à une distinc­tion simul­ta­née sur l’en­semble des traits. C’est peut-être cette dernière hypo­thèse qui est la bonne, je n’en sais trop rien. Tout est telle­ment embrouillé là-dedans que j’ai choisi dès le début de ne pas trop m’y attar­der.

En dehors de Gilli­gan déjà citée, je n’ai qu’un seul conseil de lecture onto­lo­gique perti­nent sur le sexe, c’est un livre de gare : les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus. Je suis extrê­me­ment sérieux. À ce qu’il me semble, personne d’autre n’est en mesure d’abor­der le sujet aussi simple­ment et formel­le­ment bien entendu, que ne le fait John Gray, avec sa liste d’on­to­lo­gies. Le fait en soi que je ne puisse que conseiller un livre à la répu­ta­tion aussi peu établie doit être pris comme symp­to­ma­tique du trouble à ce propos, trouble qui ne fait qu’em­pi­rer en ces temps étranges et dégra­dés où l’in­ver­sion orwel­lienne est la norme des médias.

La déter­mi­na­tion des sexes est la première des déter­mi­na­tions de l’inné qui aide malgré tout à se connaître un tant soit peu. La seconde est celle des styles. Ici, pas de trouble, juste un néant parsemé de toutes petites lumières éparses, qui témoignent, par leur entê­te­ment millé­naire à survivre, de la soli­dité de la chose.

Vous voulez vous connaître ? Alors, commen­cez par mettre du style cogni­tif dans votre vie, appro­priez-vous-en les nombreuses onto­lo­gies cohé­rentes et décou­vrez-en le fonc­tion­ne­ment chez les autres en obser­vant comment cela se passe pour eux. Se comprendre à travers l’autre est la faculté excep­tion­nelle appor­tée par la connais­sance des styles. Si j’ai donné en son temps à cette pratique le nom de code « l’exer­cice extra­or­di­naire », ce n’est pas un hasard et je ne le renie pas aujourd’­hui, c’est vrai­ment ce que c’est.

Mon « je suis anima » était une auto­ri­sa­tion à être irra­tion­nel, et à cesser de me culpa­bi­li­ser d’être comme je suis venu sur cette terre, même si c’était en contra­dic­tion avec ce que la norma­ti­vité scolaire et aussi paren­tale m’avaient fait consi­dé­rer comme le bien, la bonne direc­tion. Ceux qui m’ont lu atten­ti­ve­ment savent que ce n’est pas ce que je consi­dère comme un combat achevé. C’est plus une négo­cia­tion constante, parfois haras­sée et parfois amusée, pourquoi pas ?

Dans l’étude des styles je ne discerne jamais le sexe. C’est à ma connais­sance le cas pour tous les gens qui ont écrit sur le même sujet. En fait, on peut se conten­ter de penser que les constats de cette typo­lo­gie fonc­tionnent indif­fé­rem­ment sur les sexes et par consé­quent, on peut faire abstrac­tion pour un temps de la diffé­ren­cia­tion des sexes. Je trouve ça repo­sant. La typo­lo­gie des styles abou­tit parfois à des compor­te­ments distincts entre femmes et hommes et dans ce cas, j’ai tendance à appliquer ce que je disais au-dessus, je consi­dère que chaque trait est ampli­fié ou dimi­nué dans le sens qui corres­pond au sexe, par exemple une femme [ration­nelle] de cette époque, même Scien­ti­fique­ment formée, est géné­ra­le­ment, mais pas néces­sai­re­ment, onto­lo­gique­ment moins bornée que son pendant mascu­lin.

Je ne vais parler dans la suite de ce fil que des styles. Comme je l’ai expliqué, le sexe est trop compliqué et entre­lacé dans la construc­tion histo­rique et même préhis­to­rique de nos pensées, pour en faire une réfé­rence onto­lo­gique vrai­ment solide et consen­suelle, même s’il est incon­tour­na­ble­ment à l’ori­gine de toute nos distinc­tions onto­lo­giques. La race, quant à elle, n’est pas en l’état un sujet utile pour l’on­to­lo­gie. C’est en fait un sujet bien trop dange­reux de nos jours, dans une société qui trans­forme tout essai de ce thème en une condam­na­tion arbi­traire et sans appel, pronon­cée géné­ra­le­ment d’un seul mot défi­ni­tif d’une exem­pla­rité mons­trueuse, ardem­ment dési­gnée aux foules pour leur vertueux défou­le­ment. Et quand bien même, le peu de lectures forcé­ment honteuses, inter­dites, salis­santes et décriées que j’ai pu avoir sur ce sujet ne m’ont pas apporté grand-chose d’un point de vue onto­lo­gique formel. En clair, c’est onto­lo­gique­ment une impasse encore pour long­temps. Ceci étant dit, il semble qu’un certain rappro­che­ment avec les styles puisse être fécond, rappro­che­ment qui semble apte à désa­mor­cer la bombe raciale, du moins pour les onto­logues. Je ne me prive­rai pas de ce petit écart prudent à la plus dange­reuse des normes nihi­listes, dange­reuse parce qu’elle revêt les oripeaux de l’hu­ma­nisme.

Quant au QI, eh bien c’est un sujet passion­nant dans un autre cadre que l’on­to­lo­gique formelle. Cela demeure encore un inter­dit, mais appa­rem­ment en lente voie de norma­li­sa­tion, inter­dit dont l’ar­gu­men­taire nihi­liste ne privi­lé­gie fina­le­ment que quelques chan­ceux d’être nés dans un milieu capable de discer­ner sans les tests la puis­sance de l’in­tel­li­gence, c’est par exemple le milieu des lignées fami­liales, qu’elle soient aris­to­cra­tiques, bour­geoises ou autres. Cette absence de vision unanime conduit, on le sait, aux échecs scolaires en série de gens très doués, échecs souvent défi­ni­tifs de personnes simple­ment mal comprises au départ et balayées sous le tapis ensuite, comme autant d’anges déchus, que l’on retrouve souvent la nuit dans les bas-fonds des villes. Vous n’ima­gi­nez même pas le QI moyen de certains rades nocturnes, remplis de poivrots rigo­lards et autres fêtards toxi­co­ma­nes…

La science du QI nous apprend cela et beau­coup d’autres choses plus subtiles encore, qui concernent la direc­tion de l’évo­lu­tion. Par ailleurs, je suis abso­lu­ment certain qu’un pan entier de l’étude sur le QI tente maladroi­te­ment de couvrir stric­te­ment la même éten­due que celle des styles, mais l’étan­chéité totale entre ces disci­plines empê­chées fait qu’elles ne peuvent pas gran­dir l’une de l’autre. Ainsi la science du QI plafonne-t-elle tris­te­ment sur son appré­hen­sion de ce qu’est l’in­tel­li­gence, parce qu’elle ne semble pas se rendre compte, par exemple, qu’un [physique] ne brillera pas néces­sai­re­ment à son niveau réel s’il est assis sur une chaise avec un crayon en main, contrai­re­ment à l’[intel­lec­tuel]. L’on­to­lo­gie des styles cogni­tifs a énor­mé­ment à apprendre à la science du QI et nous savons ainsi qu’é­tu­dier les styles, c’est se permettre de reve­nir ensuite vers le QI avec un bagage augmenté.

Contrai­re­ment à ce que pensent super­fi­ciel­le­ment la plupart des gens, la science du QI est très consciente du flou de ses fonde­ments (« Le QI est ce que mesurent les tests de QI ») et des biais de ses méthodes, mais elle veut toute­fois igno­rer l’on­to­lo­gie (formelle ou non) dans sa quête de deve­nir Science, parce que l’on­to­lo­gie ce n’est pas sérieux, ça n’existe pas. Comme pour les styles, l’af­fir­ma­tion de l’in­néité est un carac­tère indé­cis du QI qui est remis aux calendes grecques, en attente d’être une science recon­nue, ce qui ne semble pas trop probable en l’état.

La tenta­tion de la Scien­ti­fi­cité est une mala­die des sciences humaines, très coûteuse en terme de réalisme et que nous allons guérir. Elle est aussi tempo­raire qu’elle est histo­rique­ment datée (un ou deux siècles). La vraie ratio­na­lité tranche, mais n’est pas nihi­liste, elle connaît l’exis­tence de l’ir­ra­tio­na­lité, plus encore, elle connaît l’ir­ra­tion­nel comme étant son unique source, sa nour­ri­ture. Un concept kantien majeur nous pousse sans équi­voque à comprendre cette vision si essen­tielle : [à posté­riori/à priori]=>[nouveauté/pas de nouveauté]. Comment en sommes-nous parve­nus à esqui­ver Kant ? C’est plutôt simple à répondre : le fait que la Philo­so­phie soit un désordre sans nom semble auto­ri­ser les penseurs à prendre et à lais­ser ce qu’ils veulent selon l’air du temps, comme ils le font pour les styles. Je parlais à ce propos des trois géants grecs et j’en profite pour ajou­ter encore une couche : qui sait là encore que Kant avait son propre discours à propos des styles, qu’il recon­nais­sait par consé­quent comme une réalité ?

L’on­to­lo­gie du QI tient dans une courbe en cloche : à gauche les « sous-doués », au centre la moyenne et à droite les surdoués. Un trouble onto­lo­gique à ce propos me travaille, je termi­ne­rai ce texte la dessus. On ne pense jamais au surdoué autre­ment qu’en terme de perfor­mance ou de domi­na­tion, c’est un fait aussi banal qu’il est malheu­reux. Ce qui est moins banal, c’est de penser le surdoué en termes de rôle ou de spécia­li­sa­tion rela­ti­ve­ment à l’en­semble de la popu­la­tion. Sans cette notion, le petit QI est perçu comme stric­te­ment inutile, indé­si­rable, jetable. Comme d’ha­bi­tude, il est irra­tion­nel, donc néant. Si par contre on cherche à imagi­ner un rôle typique pour les surdoués, comme par exemple dans un trou­peau de gazelles, ce qui peut être assez fécond, on se retrouve par symé­trie onto­lo­gique devant une saine énigme en ce qui concerne les moins doués, puisque la symé­trie confère néces­sai­re­ment un sens à leur exis­tence. C’est cette ques­tion onto­lo­gique, ce type de ques­tion qui doit être adres­sée à notre intel­li­gence : quel sens donner à l’exis­tence de gens au QI très petits, puisque leur exis­tence est aussi normale que celle des très grands QI ?

Psycho­lo­gie de l’inné – 0

Le titre de cette série de textes désigne une chose qui n’existe pas pour la Science, même si c’est au prix de contor­sions idéo­lo­giques déli­rantes. Je ne peux pas ne pas y penser, ne pas en parler sous cet aspect, mais ce n’est pas celui qui m’in­té­resse. Les psycho­lo­gies de l’inné consti­tuent l’ac­cès premier à l’on­to­lo­gie formelle, autant histo­rique­ment que dans ma propre vie.

Psycho­lo­gies de l’inné – 1

Psycho­lo­gies de l’inné – 2

Psycho­­lo­­gie de l’inné – 3 – styles

Psycho­­lo­­gie de l’inné – 4

Psycho­­lo­­gie de l’inné– 5– styles

Psycho­­lo­­gie de l’in­né– 6 – le trésor

Psycho­lo­gie de l’inné – styles – 3

Pour moi la ques­tion de la réalité de la psycho­lo­gie de l’inné ne se pose pas. Toute discus­sion à ce sujet tourne souvent au pugi­lat sans inté­rêt ni intel­li­gence du côté Ration­nel qui est tout simple­ment nihi­liste à ce propos et qui est capable, du moins pour certains d’entre ses affi­cio­na­dos, de mobi­li­ser des affects mépri­sants ou même extrê­me­ment violents avec une faci­lité décon­cer­tante. Évidem­ment, c’est du vécu. Toute cette fureur n’est que du bruit. La science ne dépend pas de la bonne ou mauvaise volonté de quelques-uns dispo­sant de pouvoir à un moment donné. Les temps changent tout le temps, c’est le prin­cipe même de l’on­to­lo­gie, rappe­lons-nous que le Yi-King est aussi nommé le livre des trans­for­ma­tions, c’est aussi tout Héra­clite. La suite des temps courants peut être entre-aperçue par l’on­to­lo­gie formelle, elle est le déli­cat balai qui nous permet­tra de « nettoyer les écuries d’Au­gias de la Philo­so­phie ».

Ceux qui ont cru et croient dans le type psycho­lo­gique inné sont légion, mais voilà, ils essayent de tergi­ver­ser et n’osent pas trop camper l’af­fir­ma­tion de l’in­néité, qui a pour­tant tout à voir avec la géné­tique. Ils se perdent dès le commen­ce­ment, ils sont folle­ment inti­mi­dés par la « violante » Science et reportent la ques­tion aux calendes grecques, quand leur science sera recon­nue. Mais voilà cette science ne sera pas recon­nue sans que cette ques­tion ne soit affir­mée au commen­ce­ment, en atten­dant l’im­pro­bable révé­la­tion, elle restera enfouie sous le bois­seau des inuti­li­tés désuètes.

Pour­tant il y existe un critère onto­lo­gique incon­tour­nable qui règle la ques­tion direc­te­ment et sans ambages : c’est l’im­mu­ta­bi­lité de ce type. Nous nais­sons avec un ensemble de carac­té­ris­tiques psycho­lo­giques facile à distin­guer et sur lesquelles nous avons de l’in­fluence toute notre vie durant, mais qui demeu­re­ront iden­tiques et recon­nais­sables jusqu’à notre dernier souffle. Personne n’a jamais changé sa psycho­lo­gie innée, de la même façon que personne n’a jamais changé sa déter­mi­na­tion sexuelle, fût-elle floue, ni sa couleur de peau ou de cheveux. On peut tailler les chairs des bébés ou des adultes consen­tants pour modi­fier l’ap­pa­rence de leur déter­mi­nant sexuel ; on peut se teindre les cheveux ou s’éclair­cir la peau de la même façon qu’on peut tenter de dégui­ser ou de nier son type psycho­lo­gique, ça ne chan­gera jamais l’être inné.

Mes contem­po­rains ne savent pas ce qu’ils perdent en enter­rant une science au moins aussi ancienne que l’écri­ture et qui a tout à voir avec aussi bien la santé physique que la santé psychique.

Argu­men­ter à l’in­fini sur son exis­tence ou son inexis­tence est vain, car on est là aussi, comme pour l’on­to­lo­gie formelle, dans une construc­tion axio­ma­tique par nature. C’est quand on la perçoit qu’elle se montre pour ce qu’elle est, évidente, univer­selle et indé­mon­trable ; quand on ne la perçoit pas, on peut croire qu’elle n’existe pas. Fermons le ban : soit vous êtes un croyant et on avance, soit vous êtes en posture anti (vous croyez ne pas croire) et je pense que vous perdez votre temps à me lire parce qu’au­cun argu­ment ne pourra démon­trer que vous avez tort, ce qui ne veut pas dire que vous avez raison et encore moins que j’ai tort.

Vous avez bien vu que ma propre écri­ture n’est pas dénuée d’af­fect et du coup peut être mal inter­pré­tée. Je n’en suis pas désolé, mais je n’en suis pas satis­fait non plus. Il se passe ici que je combats les diffi­cul­tés sur mon chemin là où elles se présentent, avec mes propres moyens pas stric­te­ment contrô­lés. En d’autres termes, je suis émotif depuis toujours et je sais perti­nem­ment que tenter de le cacher me rendrait moins net pour la suite, à conser­ver une rancœur ou un non-dit qui resur­gi­rait à l’im­pro­viste.

Mais si je combats, ce n’est pas pour défaire l’autre camp dans une guerre d’éra­di­ca­tion, je combats pour servir les deux camps : mon camp est au service de l’autre, même si c’est malgré lui. Cela peut sembler para­doxal de vouloir combattre pour servir son adver­saire, mais c’est dans l’ordre des choses, du moins si l’on s’en remet à l’éty­mo­lo­gie du mot « adver­saire » et non à sa défi­ni­tion. On voit que l’on retrouve l’un des quatre carac­tères de l’équa­tion de la base de données :

  • la défi­ni­tion donne une oppo­si­tion de type néga­tion (hostile, ennemi),
  • alors que l’éty­mo­lo­gie insiste sur le rappro­che­ment et donc se trouve être de type complé­men­taire (racine indo-euro­péenne « *wert, tour­ner » avec le préfixe « ad- » qui dit le rappro­che­ment, l’ad­di­tion, le renfor­ce­ment, le commen­ce­ment).

Le renver­se­ment séman­tique plutôt voyant qui se produit entre les deux accep­tions du terme est parfai­te­ment symp­to­ma­tique du travail néga­tif/ration­nel de la Philo­so­phie sur les concepts, dès le Latin, et il y en a d’autres qui ont comme ça tranquille­ment investi les diction­naires.

Struc­ture de la base de données des onto­lo­gies formelle – 0

Cet ensemble de huit textes suit le fil conduc­teur de la base de données qui est déli­vrée à la fin. Il s’agit d’un récit qui engage d’autres sujets de discus­sions. Il n’y a pas de plan, pas de chapitres distincts, c’est un chemi­ne­ment : les huit textes se suivent chro­no­lo­gique­ment, chaque texte corres­pond à une jour­née d’écri­ture, c’est tout. Cet ensemble comporte de nombreux éclair­cis­se­ments concer­nant ma posture en tant que cher­cheur et « écri­veur » et concer­nant la recherche dans l’op­tique du partage et de l’évo­lu­tion de cette recherche.

Struc­ture de la base de données des onto­lo­gies formelle 1
Struc­ture de la base de données des onto­lo­gies formelle 2
Struc­ture de la base de données des onto­lo­gies formelle 3
Struc­ture de la base de données des onto­lo­gies formelle 4
Struc­ture de la base de données des onto­lo­gies formelle 5
Struc­ture de la base de données des onto­lo­gies formelle 6
Struc­ture de la base de données des onto­lo­gies formelle 7
Struc­ture de la base de données des onto­lo­gies formelle 8

Struc­ture de la base de données des onto­lo­gies formelle – 8

Cet épisode marque la fin de cette série de huit textes par la mise à dispo­si­tion de la base de données des onto­lo­gies formelles « en l’état ». Tous les champs de l’ana­lyse n’ap­pa­raissent pas encore, mais toutes les équa­tions saisies pour l’heure sont là.

La voca­tion de la base de donnés est de conte­nir un réfé­ren­tiel des ensembles de mots et expres­sions qui entrent expli­ci­te­ment dans la forme onto­lo­gique que je décris ici. L’objec­tif d’une telle accu­mu­la­tion n’est pas démons­tra­tif, il est mons­tra­tif. C’est très diffé­rent, il ne s’agit pas de fonder une science prédic­tive, ça, c’est pour bien plus tard et si cela se fait un jour ce sera l’œuvre de gens très diffé­rents de moi irra­tion­nel. L’objec­tif est de s’ar­ra­cher de la discur­si­vité, mon domaine, pour servir l’in­duc­tion qui dit « ça marche donc on peut s’en servir ». Il s’agit de montrer sans équi­voque l’exis­tence de l’har­mo­nie qui existe entre toutes les équa­tions propo­sées. Harmo­nie signi­fie absence de contra­dic­tion lors de propa­ga­tion de signa­tures. En clair, si je signe telle équa­tion [e1] d’une façon donnée, qui me conduit par propa­ga­tion à signer une autre équa­tion [e2] en contra­dic­tion avec ce qu’une autre source me ferait signer, alors il y a dishar­mo­nie : en théo­rie, si ce genre de chose adve­nait de manière indu­bi­table, alors toute la thèse de l’on­to­lo­gie formelle défen­due ici serait fausse. Évidem­ment ce n’est pas une défi­ni­tion sans ambi­guïté, car on peut être tenté de penser que diverses solu­tions ad hoc vont distordre cette règle. C’est là que toutes mes tenta­tives d’en­ré­gi­men­ter dans ma base de données diverses carac­té­ris­tiques d’équa­tions sont capi­tales. Si je dis par exemple que la crois­sance est yin et la décrois­sance yang, alors je me fais allu­mer direc­te­ment : « ça ne marche pas ton truc ». Mais si j’in­ter­viens en amont pour expliquer le carac­tère ‘chan­geant’ de cette équa­tion, alors j’ai établi une famille cohé­rente de signa­tures qui ne sont contra­dic­toires qu’en appa­rence.

Et voici l’af­fir­ma­tion qui démonte l’es­pèce de critère de falsi­fia­bi­lité que j’ai édicté ci-dessus : il est néces­saire, et certain vont bondir, de croire en l’har­mo­nie que l’on ne peut que montrer. Il n’y a jamais besoin de solu­tion ad hoc, il n’y a que des règles subtiles, dont certaines sont encore à décou­vrir, à propos d’une phéno­mé­no­lo­gie vaste et floue. Ce qui se passe dans les faits, c’est qu’un ensemble de mots entre ou n’entre pas dans l’ana­lo­gique formelle : s’il y entre, il est signé, s’il est signé, c’est qu’il y entre. Les autres ensembles sont mis de côté, c’est ce que déclare la seconde coche de la vali­da­tion qui signi­fie ‘for­mel’. Oui j’ai utilisé une tauto­lo­gie, mais c’est normal, car notre unique fonda­tion est un axiome : évident, indé­mon­trable, univer­sel.

Atten­tion, voici venir un moment capi­tal de cette recherche qui se déroule dans cette volonté de mons­tra­tion. Avant d’être décou­vreur, je suis ontoar­chéo­logue. J’ai utilisé un outil antique en l’état sans rien y chan­ger d’autre que sa repré­sen­ta­tion, appa­rem­ment comme personne ne l’a fait avant moi. J’ai été un tâche­ron obstiné toutes ces années et fier de n’être pas sorti de cette modeste attri­bu­tion. J’ai récolté les pépites des autres et je les ai clas­sées le plus humble­ment qu’il m’était possible, en essayant de ne pas présu­mer d’un système que je sentais pour­tant mira­cu­leu­se­ment ferme sous l’in­cer­ti­tude de sens que laissent passer les mots. Sans perdre de vue l’apho­risme héra­cli­téen : « La nature aime à se cacher », j’ai déli­ca­te­ment scruté la trans­pa­rence diaphane des voiles d’Isis à travers les yeux d’inac­ces­sibles héros. Je racon­te­rai une autre fois ce chemi­ne­ment fait d’in­ter­dic­tions autant que d’au­to­ri­sa­tions conscientes de penser, là où les hommes refusent aujourd’­hui de regar­der. Des tas de gens fameux ont arpenté les sentiers que j’ai explo­rés, évidem­ment à commen­cer par les grands maîtres chinois, mais aussi les Grecs, avec Pytha­gore par exemple qui a clai­re­ment voulu signer dix duali­tés, même si c’est sans grand succès. D’autres ont suivi comme Nico­las de Cues, Heideg­ger ou Guénon (*), mais jamais avec ce que je sais être présent dans cette base de données : un fil conduc­teur tangible et fiable. Vous voulez connaître le secret qui m’a donné cette puis­sance jamais atteinte ? C’est d’une part 2500 ans de gran­deur Philo­so­phique décou­lant sur l’im­men­sité et la cohé­rence de la science contem­po­raine et d’autre part Inter­net. Tous ces gens, tous ces génies n’avaient pas comme moi l’ac­cès du bout des doigts depuis leur chaise, à la biblio­thèque géante, flir­tant avec l’uni­ver­sa­lité, des pensées humaines. Alexan­drie ! Quelle époque !

C’est tout cela qui me fait dire que cette décou­verte n’a qu’à être cueillie : le remède pousse là où le poison fait rage, il suffit de le discer­ner. Si d’aven­ture je ne parve­nais au terme de ma vie à rien montrer aux penseurs du temps, je sais que d’autres vien­dront, car si cette recherche paraît aujourd’­hui mori­bonde, elle n’est pas éteinte, loin de là : partout des gens éclai­rés de l’in­té­rieur écrivent des livres, fabriquent des sites dans leur coin avec les mêmes constats que moi, des sœurs et frères en foi ; partout vibrent d’in­nom­brables lignées que nous pouvons aisé­ment unir. Toute cette quête se tient devant vous : la ques­tion est celle de la confiance dans une chose pour­tant à peine expri­mable, qui a occupé les penseurs depuis des millé­naires.

Je dois ajou­ter un élément crucial de psycho­lo­gie, c’est que chacun d’entre vous sera très proba­ble­ment choqué à un moment ou à un autre par la compré­hen­sion onto­lo­gique. Chaque personne au monde construit sa propre onto­lo­gie, son expli­ca­tion du monde, à partir d’élé­ments présents et épars. Les sources onto­lo­giques, qu’elles soient reli­gieuses ou se pensant anti­re­li­gieuses, se sont appro­prié le prin­cipe onto­lo­gique formel en le distor­dant : c’est factuel, c’est histo­rique et même traçable grâce à l’ou­til, je m’y essaye­rai à un moment donné et je suis bien certain qu’il y a de toute façon des livres entiers à écrire là-dessus. Pensez par exemple simple­ment que le Bien des chré­tiens, corres­pon­dant à l’al­truisme, est aussi le Mal des Ration­nels pour lesquels, c’est d’une inuti­lité crasse : quel est votre Bien ? Y a-t-il un sens à ces mots si lour­de­ment anthro­po­morphes ?

Je veux vous mettre en garde sur le fait que votre récit intime sera à un moment donné bous­culé, démoli, renversé, et ceci que vous soyez new-âge, scien­tiste, musul­man, gnos­tique, etc. Or la construc­tion onto­lo­gique est la fonda­tion de l’être connais­sant. Un vide s’ou­vrira à vous, qui pourra être trou­blant ou même insup­por­table. Le combler vous sera peut-être impos­sible et l’on­to­lo­gie formelle vous semblera une idio­tie sans fond, une impos­si­bi­lité fonda­men­tale. À moins que, ce qui est plus simple à gérer, je ne devienne alors pour vous rien d’autre qu’un illu­miné de plus qui bafoue la Vérité. Hé les gars ! Je suis juste le mécano qui vous montre que là, peut-être, votre bagnole pour­rait être mieux réglée ! Il vous faudra recons­truire en partie votre mytho­lo­gie person­nelle et ce sera peut-être une ques­tion d’an­nées avant que vos chemins mentaux s’avèrent mieux adap­tés à une façon plus large de perce­voir le monde.

En psycho­lo­gie, l’acte théra­peu­tique réussi consiste le plus souvent en une révé­la­tion qui débouche sur une période plus ou moins longue, plus ou moins consciente, de dépres­sion grave. C’est pour cela que je parle de choc, celui qui vient de la percep­tion claire et nette d’un gâchis parfois très ancien à cause de croyances mal fice­lées, dévoyées, erro­nées, etc. La peur panique d’un tel choc, que l’on perçoit parfois aussi inti­me­ment que confu­sé­ment comme poten­tiel­le­ment dévas­ta­teur, est de nature à bloquer tout accès à la guéri­son. J’en connais trop autour de moi, inca­pables de prendre soin d’eux-mêmes et de leur folie, tant est grande, et certes justi­fiée, cette peur : garder le cap, figé droit devant jusqu’à la mort, sans jamais se retour­ner sur le mauvais chemin qu’un jour loin­tain du passé on aurait pu ne pas prendre. Il faut du courage pour se regar­der en face. Je vous souhaite ardem­ment ce ou ces passages diffi­ciles et ceci en toute amitié, car c’est réso­lu­ment gran­dir. Ce qui ne me tue pas…

La recons­truc­tion onto­lo­gique est une théra­peu­tique, comme l’est d’ailleurs la philo­so­phie pratique que certains mettent à juste titre en balance avec la théra­peu­tique psycho­lo­gique plus habi­tuelle. Si leurs effets semblent proches, l’on­to­lo­gie est plus douce que la psycho­lo­gie, parce qu’elle n’est pas aussi intime. L’une ne se substi­tue pas à l’autre. L’on­to­lo­gie est la construc­tion de la morale, de la volonté, mais sans la psycho­lo­gie elle semble plutôt vaine. J’ajoute que notre psycho­lo­gie insti­tu­tion­nelle, si elle ne manque assu­ré­ment pas d’in­té­rêt, n’est que celle de l’ac­quis : elle est bien pauvre sans son approche première qu’est son pendant inné, évidem­ment j’y revien­drai.

Et si d’aven­ture, vous n’aviez fina­le­ment pas connais­sance de diffi­cul­tés de cet ordre ni ne les avez rencon­trées dans cette recherche, comme si toute l’on­to­lo­gie était déjà en place en vous, ou bien plus sûre­ment si elle était tout simple­ment déjà ouverte en vous à toute possi­bi­lité, sans souf­france, alors vous me surpren­driez, vous seriez une fort précieuse étran­geté dans ce monde-là !

Il s’agit pour vous de télé­char­ger un fichier Excel en espé­rant que vous ayez ce programme à dispo­si­tion. L’in­té­rêt d’Ex­cel pour ce genre de choses est para­doxal : c’est l’ap­pli­ca­tion de bases de données de loin la plus utili­sée au monde, alors que ce n’est pas une appli­ca­tion de bases de données. En atten­dant, elle dispose de certaines fonc­tion­na­li­tés très utiles pour présen­ter des tableaux de données, qui permettent de les trier et de les sélec­tion­ner. Rien à program­mer pour moi et ouver­ture pour vous.

La première page contient un tableau de 343 équa­tions et les deux suivantes permettent de se rappe­ler le sens des « Carac­tères » et des « Vali­da­tions ». Ce n’est pas très pratique, ce n’est qu’un commen­ce­ment.

Le ‘Grou­pe’ se décante à peine. J’ai rensei­gné les groupes les plus évidents, mais il reste pas mal de choses non rensei­gnées. L’uni­cité des équa­tions est dépen­dante du groupe, ce qui veut dire qu’une même équa­tion peut appa­raître plusieurs fois tant que le groupe est diffé­rent.

Le ‘Nom’ est à nettoyer, car c’est à partir de ce champ que j’ai extrait les groupes. Il est supposé désor­mais entrer un niveau de détail sur le groupe. À ce point se posent des soucis secon­daires concer­nant l’ordre d’ap­pa­ri­tion. Le couple Groupe/Nom est supposé être passa­ble­ment gros­sier puisqu’une couche analy­tique sera vrai­sem­bla­ble­ment ajou­tée pour entrer des tas de liai­sons entre équa­tions sans surchar­ger la table des équa­tions de doublons.

L’‘Au­teur’ est complexe à gérer, il peut ne pas y avoir d’au­teur quand l’ori­gine de l’équa­tion se perd dans l’his­toire, si c’est une pensée millé­naire par exemple, et aussi, il peut y avoir plusieurs auteurs parve­nant à la même chose. Quand c’est moi (M.T.), c’est moins clair, j’ai pu réel­le­ment inven­ter mes propres ensembles à partir du fonds séman­tique commun, ou bien j’ai pu m’at­tri­buer des choses par défaut en repous­sant le problème de l’at­tri­bu­tion. Par contre quand je cite un auteur, c’est qu’il est clair que l’en­semble des mots a été donné pour la première fois par cette personne.

La ‘For­me’ est calcu­lée à partir de l’équa­tion. Il n’y a pas grand-chose à en dire si ce n’est que j’ai admis des formes compo­sées incom­plètes comme le 12 (4 + 8). Les traits sont forcé­ment soit des diades soit des triades.

Le ‘Carac­tè­re’ est composé selon la méthode de conca­té­na­tion d’in­for­ma­tions binaires (0 et 1) qui peut aussi rece­voir la valeur ‘x’ indé­fi­nie. Dans la sélec­tion Excel, vous pouvez utili­ser les carac­tères ‘?’ et ‘*’. Ce qui veut dire que vous pouvez obte­nir par exemple toutes les néga­tions en mettant ‘ ??1?’ dans la sélec­tion.

La colonne ‘Con­trai­res’ est mal nommée, car elle est mal défi­nie. Elle est multi-usage pour cette version : d’abord elle contient des formes utiles et légi­times qui ne sont pas expres­sé­ment visibles dans l’équa­tion, que j’ai préfixées par ‘opp’ comme oppo­sés. Je fais réfé­rence ici au ‘carré logique’ que vous retrou­ve­rez sur Wiki­pé­dia. Cette distinc­tion permet de mettre en place certaines oppo­si­tions clas­siques qui ne sont pas exclu­si­ve­ment duelles, parce qu’elles sont des extraits d’équa­tions plus larges que sont les quater­ni­tés, comme [eau/feu] par exemple. Même si elle n’est pas faite par les gens qui l’uti­lisent, l’as­so­cia­tion mnémo­nique avec les quatre éléments est ce qui m’a paru le plus univer­sel­le­ment intui­tif. Cette colonne contient en outre la décla­ra­tion des traits qui devraient partir ailleurs, proba­ble­ment direc­te­ment en texte dans l’équa­tion pour aller auto­ma­tique­ment dans la forme. J’ai été tenté de coder en plus dans cette table certains cas spéciaux.

L’‘Équa­tion’ est véri­fiée par code dans ma base de données à chaque inser­tion ou modi­fi­ca­tion. C’est ce même code qui met à jour le champ ‘For­me’.

La ‘Vali­di­té’ est compo­sée, comme le ‘Carac­tè­re’, selon la méthode de conca­té­na­tion d’in­for­ma­tions binaires (0, 1 et x). Mêmes remarques sur la sélec­tion : taper ??? 1 par exemple, pour obte­nir toutes les équa­tions ordon­nées.

‘Expli­ca­tion‘ : de temps en temps je cite le texte dont est tirée l’équa­tion ou bien encore certaines préci­sions.

Le travail le plus avancé est celui qui contient un groupe, mais tout n’est pas encore entré (caté­go­rie, vali­da­tion, etc.). Je vous conseille de choi­sir un groupe et d’y passer du temps, en allant cher­cher sur le Net les infos affé­rentes, en atten­dant mieux. J’ai infi­ni­ment besoin de retours sous la forme d’équa­tions comprises, signées et caté­go­ri­sées par d’autres que moi. L’état d’es­prit est la recherche de consen­sus, ce qui signi­fie que si vous êtes d’ac­cord avec mes signa­tures, vous pouvez me dire pourquoi ou comment vous en êtes parvenu à cet accord, mais ce n’est pas obli­ga­toire. Par contre si vous entrez en contra­dic­tion avec ma signa­ture, j’au­rais néces­sai­re­ment besoin de connaître vos raisons bien docu­men­tées, faute de quoi je ne pour­rais sans doute pas comprendre votre avis.

J’ai posé dans mon texte précé­dent la discus­sion quan­tité/qualité. Je précise, car ce n’était pas dit, qu’il s’agis­sait de la discus­sion sur l’ap­pa­reil autour des équa­tions et pas sur les équa­tions en elles-mêmes. Chacune des équa­tions nues présen­tées dans la base a déjà subi une forte sélec­tion quali­ta­tive. Ce travail, je l’ai recom­mencé à zéro peut-être dix ou vingt fois, en amélio­rant à chaque fois mon outil et ma percep­tion. Ce qu’ap­porte la base de données, c’est que je peux désor­mais entrer des équa­tions que je consi­dère fausses, comme les 4 éléments chinois qui inversent l’air et le feu dans le Yi-King. Il vous faut surveiller les vali­da­tions.

Cette liste d’équa­tion contient des affir­ma­tions avec parfois des réper­cus­sions énormes sur la manière de penser de nos insti­tu­tions. Que pensera un Philo­sophe distin­gué quand il compren­dra que certaines signa­tures affirment qu’en toute analo­gique selon sa forma­tion, la sagesse est syno­nyme de dérai­son ? Que pensera un Chré­tien de ma propo­si­tion, inspi­rée par d’autres, de quater­nité en rempla­ce­ment de la célèbre trinité d’ori­gine plato­ni­cienne ? Un ami m’a dit, après avoir assi­milé mon discours, qu’au fond de moi j’étais un vrai Chré­tien qui sans doute s’igno­rait. J’ai souri.

Certes, il manque énor­mé­ment de textes expli­cites pour nombre d’équa­tions. J’ai vrai­ment beau­coup de choses à écrire.

Pour une suite cohé­rente, le forum semblera un moyen incon­tour­nable, mais je n’en suis pas là, en atten­dant, il y a le mail mumen@­mu­men.fr et les commen­taires.

(*) mais aussi Confu­cius, Pytha­gore, Hippo­crate, Héra­clite, Socrate, Platon, Aris­tote, Franz Bren­tano, Raymond Abel­lio, Georges Ohsawa, Stéphane Lupasco, Basa­rab Nico­lescu, Edmund Husserl, etc., pour ne citer que quelque un des plus répu­tés parmi les purs théo­ri­ciens du prin­cipe.