Idéa­lisme plato­ni­cien

L’idéa­lisme plato­ni­cien implique une tenta­tive de retour­ne­ment du réel vu alors comme étant un produit de l’idéel. C’est la théo­rie qui précè­de­rait la pratique. Platon déclare que l’idéel est plus réel que le réel. La philo­so­phie croit dans cette inver­sion et s’ac­croît dange­reu­se­ment sur elle, et toute la science avec elle.

Idéel
Réel
Le vrai réel
Produit par l’idéel

Trait bêta

Les réali­tés intel­li­gibles
Les choses sensibles
Idéel
Réel

Cette formu­la­tion du trait bêta des Degrés de connais­sance est d’une impor­tance qu’on ne peut mini­mi­ser. Ici réside l’in­ver­sion plato­ni­cienne, son idéa­lisme :

contrai­re­ment aux choses sensibles, dont la réalité est chan­geante, les Formes sont l’unique et vraie réalité. Cette réalité est dési­gnée par Platon en ajou­tant des adjec­tifs : réalité vraie, par exemple, ou par des compa­ra­tifs : « ce qu’il y a de plus réel », afin de la distin­guer de la réalité sensible, qui n’est cepen­dant réelle qu’en tant qu’elle possède un certain rapport à la réalité authen­tique.

Je ne suis pas le seul à quali­fier l’idéa­lisme plato­ni­cien de proton-pseu­dos de la pensée grecque, puis euro­péenne, puis occi­den­tale et désor­mais mondia­liste.

L’er­reur de Platon, comme celle de très grands penseurs après lui, nota­ble­ment comme Hegel, c’est d’être beau­coup trop intel­li­gents. Quand les penseurs avant eux cher­chaient à expri­mer les crois­sances natu­relles, eux en étaient déjà à l’étape suivante, qui implique le plus grand mystère, encore plus que celui de la genèse, puisque c’est à chaque fois elle qui commence à nouveau, mais depuis la fin du cycle précé­dent.

Mais ils ne savaient pas qu’ils faisaient ce geste de boucler la boucle, ils ont pensé avoir dépassé encore, encore trans­cendé le trans­cen­dant, alors qu’ils faisaient le contraire, ils faisaient un acte de pensée en retour vers l’im­ma­nence des choses. Ce sont des géants qui ont ouvert par la logique des portes sur des terres que l’on ne peut distin­guer qu’a­vec une compré­hen­sion alogique. C’est là que l’on retrouve les méfiants et croyants Nietzsche et Heideg­ger, respec­ti­ve­ment le Héra­clite et le Platon de notre époque, qui ont cher­ché l’ordre anté­rieur des choses.

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