La première chose qui m’a permis d’avancer est d’avoir systématisé une représentation textuelle des équations. J’ai défini une syntaxe et je l’ai adoptée systématiquement. Cette syntaxe ne devrait résolument pas changer essentiellement à l’avenir, mais peut-être se préciser et s’étoffer, il y a différentes pistes pour cela.
Si je définis une syntaxe de type textuel c’est pour pouvoir l’exploiter au fil du texte, comme je fais là, dans un texte je vous donne une équation précise : ‘[yin/yang]’, ‘[nuit/jour]’, ou encore ‘[tao][yin/yang]’. Cette décision m’a beaucoup apporté : je peux maintenant citer sans équivoque des équations dans un document, sur cette norme je peux fabriquer des code générateurs de représentations de tout ordre (Html, images, etc.) et enfin cela me permet de mémoriser rigoureusement un champ équation, et de cette manière j’en fais une clé de référence de base de données, ce qui est mon pivot principal dans l’analyse en question. Je n’avais pas l’idée de cette façon de faire référence aux données ontologiques lors de mon essai précédent de faire une base de données des ontologies formelles, j’avais été beaucoup moins pragmatique et visiblement trop puriste dans la définition du relationnel.
L’équation textuelle est à deux aspects. Un aspect atomique et un aspect de composition. Dans l’exemple au-dessus, les atomes sont des équations entre crochets, comme ‘[tao]’ » et ‘[yin/yang]’ et l’aspect de composition est ce qui les met en scène comme ici ‘[tao][yin/yang]’. La composition se fait forcément d’un atome donné vers un autre atome de taille supérieure, sinon elle est invalide.
Dans l’esprit de la sagesse chinoise, ces deux types sont dits ‘incomplets’ ou ‘complets’, et ils sont identique pour eux à ‘pairs’ ou ‘impairs’. Mais qui n’est pas entièrement juste : la monade se retrouve dans les deux catégories, même si elle est toujours impaire. En fait, si je connais forcément très bien cette différence, je n’ai pas de vocabulaire spécifique précis pour la dénommer. Les termes que je mets ici, ‘atomique’ et ‘composition’ sont juste des candidats que j’oublierai sans doute ensuite. C’est tout le problème de comprendre les choses au moment où on se met à les expliquer…
Dans les faits les équations qui intéressent le plus la recherche, celles qu’elle rencontre de loin le plus souvent sont d’aspect atome. Les compositions sont souvent un peu plus ‘tirées par les cheveux’ c’est-à-dire que l’on a tendance à y mettre un peu ‘ce qu’on a sous la main’ pour faire joli, voire des choses qui trouvent pourtant leur place ailleurs et qui perturbent la lisibilité. Il faut bien comprendre que les équations composées sont forcément à plusieurs niveaux de lecture. Trois concepts ne forment pas un triangle équilatéral, l’un des trois génère les deux autres, ça fait deux niveaux. Dans le cas de sept concepts, c’est bien trois niveaux de pensée qui s’expriment simultanément dans une seule représentation, le premier génère les deux qui génèrent à leur tour selon le même fonctionnement les quatre autres. Dans une certaine mesure, je pense que le niveau de composition est assez délicat à vraiment exploiter et qu’il est en outre quasi inutile. Mais le fait est que certains l’on exprimé très clairement et qu’il faut donc impérativement pouvoir le représenter, même si c’est en débusquant parfois certaines des tendances évoquées au-dessus. Ce que je retiens, c’est que la forme complète est toujours en puissance dans une forme incomplète et que, souvent mais pas toujours, vouloir compléter une forme est plutôt vain.
Nous avons donc deux sortes de formes, mettant en jeu un nombre de concepts parfaitement définis. Les formes incomplètes (1, 2, 4, 8, 16, etc.) ou atomes et les formes complètes (1, 3, 7, 15, etc.) ou composées d’atomes. Nous voyons de toute évidence qu’il n’y pas de limite supérieure au nombre de concepts dans une forme ontologique. Les nombres de formes suivent la puissance de deux : 2^(niveau-1) pour l’aspect atomes (2^niveau)-1 pour l’aspect composite, quand il est vraiment complet. Le quaternaire est de niveau 3, sa forme incomplète est donc 4 et sa complète est 7.
En tant qu’humanité pensante, nous avons un assez bon accès, quoique inconscient pour la majorité des terriens, à 4 concepts pertinemment organisés, mille mercis à Aristote. Nous n’avons même pas la conscience établie que le 4 découle ontologiquement du trois et les scientifiques sont formés à ne pas regarder dans cette direction ; s’ils le font, c’est à la condition que ce soit en secret. Déjà intégrer vraiment ce qu’est le quaternaire nous grandira, à condition évidemment que l’on en fasse autant pour la trinité chinoise, la seule viable au monde, ce que nos préjugés bloquent activement. L’énumération au-delà de 4, certains s’y sont osés, pourra ensuite paraître totalement effarante. En attendant, cette définition formelle infinie fait sauter la plutôt classique limitation arbitraire au 4 (tout est quaternaire) de certains grands penseurs de l’ontologie, de ceux qui osent quand même. Non, tout n’est pas quaternaire, mais oui tout est monade et/ou dual et/ou quaternaire, heptadique, etc., à l’infini. Quand on voit qu’en deux millénaires et demi on a pas avancé d’un poil là-dessus et qu’on a même plutôt tout laissé tomber, on se retrouve devant un abime des possibles assez ébouriffant. Tout nous laisse à penser que les concepts s’expriment par subdivisions, ce que j’appelle le discernement, potentiellement infinies.
Soyons techniques. L’atome de l’équation est toujours entouré de crochets. Entre les crochets, les concepts sont compris entre des séparateurs de type ’Slash’ ou ‘Division’ : « / ». Le nombre de ces séparateurs à l’intérieur des crochets plus un donne donc la taille de la forme, comme ici : [terre/eau/air/feu].
L’ontologie consiste à trouver des mots pour des concepts. Très souvent, chaque concept est déterminé par un unique mot. Parfois ce sont des phrases entières qui donnent le sens à une équation. Dans ce cas la lisibilité de la représentation textuelle demande que l’on entoure la phrase de guillemets. Un exemple chez Kant. Sa fameuse distinction s’écrit ainsi [à postériori/à priori] et s’accompagne dans le texte de ce qui est automatiquement sujet à être représenté en équation comme suit : [« par une raison qui précède »/ »par une raison qui vient après »]. Les guillemets ne sont pas que cosmétiques, ils servent aussi quand la phrase contient elle-même un crochet fermant ou bien un séparateur. Oui, c’est du codage informatique.
J’ai décidé que les concepts qui ne sont pas entre guillemets ne devaient jamais commencer par la majuscule, sauf nom propres évidemment ou spécification de l’auteur. C’est bien plus lisible.
Pour la bonne bouche, voici une jolie heptade parmi les rares de ma liste actuelle :
[valeurs][sacré/juste][beau/bon/bien/vrai]
Pour en finir avec les équations composées, quand j’ai une heptade comme celle-ci, cela veut dire que j’ai aussi la diade et la tétrade correspondantes déclarées comme équations de forme respectives 2 et 4, parce qu’il s’agit du matériel qui a permit de postuler la sept. Actuellement je suis probablement, pour ainsi dire, le seul à pouvoir produire des heptades selon un plan. Par contre il y a de nombreux cas où l’on se trouve avec des propositions à cinq éléments. Dans le cadre de l’ontologie formelle, ces équations, des pentades, sont légitimes, mais sont des heptades incomplètes, comme pourrait l’être la précédente, amputée de son deuxième niveau :
[valeurs][beau/bon/bien/vrai]
C’est une équation valide à cinq concepts, qui peut être nommée pentade ou heptade incomplète,
[sacré/juste][beau/bon/bien/vrai]
Ou bien une équation à six concepts, qui peut ou non être nommée hexade.
Cette indétermination est encore un argument de plus pour nous encourager à ne pas trop vouloir signer des équations complètes. Quand on le fait, c’est connaissance de cause, celle-ci par exemple [tao][yin/yang][terre/eau/air/feu] dit des choses à propos d’un contexte (l’oriental et l’occidental par exemple), mais n’est pas nécessairement une équation des plus satisfaisante en dehors de cela.
Dernière chose, on peut omettre un concept dans une définition, à condition bien sûr de ne pas oublier les séparateurs. Par exemple, je tire cette équation d’un texte de Platon, qui donne de l’information claire, mais sans citer tout le champ ontologique de la réflexion :
[peuple/][//guerriers/gouvernants]
Platon dit qu’il y a d’un côté le peuple et de l’autre les guerriers et les gouvernants et rien d’autre pour mon usage. A partir de ça, je fais un expérience de signature en fonction d’un contexte que je connais par ailleurs selon d’autres approches. J’essaye en quelque sorte d’emmener Platon dans l’ontologie formelle et de voir ce qui se passe. Ici la dualité n’est pas limpide, la notion de peuple est mal définie ou polysémique et ne m’emmène pas bien loin, alors que l’essai de la quaternité est strictement guidé par mes habitudes au long cours : ces deux mots là entrent sans équivoque dans le quaternaire, même avec un très léger flou conceptuel.
Dans la base de données j’ai une table qui s’appelle ‘Equation’. C’est la table de base. Son premier champ, vous l’aurez compris, je vous le décris depuis le début, c’est l’équation standardisée.
La première question analytique qui se pose est « l’équation doit-elle être unique ? », ne doit elle pas apparaitre une seule et unique fois ? À priori la réponse semble être clairement « oui ». Les quatre éléments seront toujours les quatre éléments, que ce soit en Chine, en Grèce ou en Égypte. Si la signature diffère, l’équation différera aussi, comme cela se produit quand on ouvre le Yi-King, avec les éléments : [terre/eau/feu/air]. Oui, les chinois placent le feu avant l’air, de façon criante pour nous qui faisons le parallèle avec les états de la matière [solide/liquide/gazeux/igné] et intuitivement en fonction de la légèreté croissante de l’élément.
Il y a une vérité dans l’équation, une vérité universelle donnée par l’étymologie des mots et que la traduction d’une langue à l’autre est supposée préserver plus ou moins bien. Dans les faits on peut difficilement imaginer que les mêmes concepts ordonnés de la même manière, donc ayant strictement la même équation, signifient deux choses différentes selon ses concepteurs respectifs.
La question de l’unité de sens de l’équation est posée. Dans mon analyse, c’est ce que j’ai postulé. En analyse, quand on fait un postulat de cette sorte il arrive que l’on se soit trompé. Quand le cas de figure se révèle l’utilisateur procède tout naturellement à une dérive d’utilisation de l’outil. C’est-à-dire qu’il va créer instantanément une norme artificielle pour déclarer un cas qui n’aurait pas pu l’être, histoire de continuer à faire ce qu’il voulait. Souvent la dérive est oubliée d’autant plus facilement qu’elle est rare, et on retombe dessus au hasard des cheminements et des petits ‘couacs’ qu’elle peut générer. Imaginez une table des clients où le nom et le prénom sont une clé unique. Forcément, le deuxième ‘Marcel Durand’ ne sera pas saisissable et l’opérateur va trouver la parade, ce sera ‘Marcel Durand2’ et basta. Mais voilà, si vous envoyez un courrier à vous clients, ce sera avec ce nom-là. En informatique de gestion, la dérive est mauvaise. Elle devrait être traquée et entérinée si elle est incontournable et difficile à adresser.
L’équation étant posée dans une table, nous y avons associé diverses informations supplémentaires.
La forme de l’équation est mathématiquement déductible de son équation. Pour le moment j’exploite la monade, la diade, la triade, la tétrade, l’heptade, la pentadécade et l’hexadécade. La monade a un sens très exact, mais dans les faits, comme elle fait partie de l’indissocié, on le la voit jamais comme concept isolé. La seule monade viable en l’état, c’est le [tao]. Ceci dit, c’est un point de vue. Peut-être que d’autres penseurs mettraient par exemple un [œuf], ou bien toute chose qui semble indépendant. C’est un débat, mais qui est figé pour moi et sans grand intérêt dans l’état de la recherche.
Si les choses de l’ontologie étaient simples il suffirait de compter le nombre de concepts dans l’équation pour déduire infailliblement sa forme et l’on aurait pas à saisir l’information. Mais dans les faits une mise en forme peut contenir des critères en plus. En tout cas c’est comme cela qu’à dérivé mon analyse de la forme.
Il y a deux espaces de conceptualisation et de représentation des équations analogiques. Le premier monde est celui dont nous parlons depuis le début, disons le monde des listes ordonnées de concepts en nombres prédéfinis. Le second est le monde de la structure de ces listes de concepts. Le formalisme de ce monde-là obéit essentiellement aux mêmes règles que le premier, mais pas totalement. D’abord il ne concerne que les diades (ou les triades ce qui revient au même). C’est l’univers des traits. Une quaternité est structurée selon deux traits, une octade selon trois. Le trait recouvre une unité universelle de sens qui est à chaque fois un sous ensemble assez clairement délimité du sens total que peut donner la monade, le tao, c’est une nouveauté essentielle de ma recherche. Je n’ai pas découvert les traits, déjà Hippocrate s’en sert, j’ai découvert mieux ce qu’ils sont et comment ils existent. Si la tétrade est structurée selon de deux traits, l’octade de trois, etc., cela signifie bien évidemment quelque chose de perturbant auquel il faut assigner une déclaration dans notre base de données, c’est que la dyade est structurée selon un trait. Et comme nous avons deux univers distincts, quand nous voulons déterminer la forme d’une diade, nous devons choisir parmi ces deux mondes là. La caractéristique de la structure, c’est que chaque trait qui compose une forme donnée est toujours le même. C’est ce qui permet de les désigner sans aucun doute. Les traits sont parfois associés par les penseurs avec leur quaternaire, il suffit de penser aux scientifiques qui usent du carré sémiotique pour leur recherche, outillage que nous devons-là encore à Aristote, et qui intègre ces deux dimensions à la base.
Le nombre de traits possibles est mystérieux. J’en connais une finitude de quatre, ce qui forme la structure de l’hexadécade. Je les ai littéralement conquis de longue lutte l’un après l’autre. On peut laisser le problème de savoir comment ça continue, parce que cela j’en suis certain, ça continue, à ceux des générations à venir qui seront nés avec l’ontologie formelle. Pour l’heure la valeur heuristique de quatre traits est prodigieuse. Là encore je rappelle que notre monde n’est encore qu’à deux traits et encore sans avoir conscience de ce que cela signifie.
Chaque trait désigne un ensemble de sens, mais comme avec les emblèmes chinois, mettre un nom est problématique puisqu’il sera à jamais imprécis. La tradition ignore parfaitement ces notions et donc il n’y a pas de vocabulaire à cet usage. Je n’ai pas pris le risque de choisir des mnémoniques et donc, j’ai opté pour une numération qui fasse sens. J’ai opté pour les quatre premières lettres de l’alphabet grec. Ce n’est pas très original, mais c’est lisible. C’est donc ainsi que j’ai ajouté à mon formalisme les distinctions de ‘diade alpha’, ‘diade beta’, ‘diade gamma’ et ‘diade delta’. Selon cette nomenclature, toute diade est une juste une diade, jusqu’à ce qu’elle soit identifiée comme l’une de ces quatre diades. Pour faire fonctionner cette assignation il faut avoir une idée des quatre espaces de sens que montrent chacun des traits. Par exemple, si je trouve un philosophe qui parle de matière et d’esprit, je dis ‘trait beta’. S’il oppose sensibilité et intellect, je dis ‘mélange de traits alpha et beta’, puisque l’alpha oppose la sensibilité au calcul et non à l’intellect, qui est beta.
Une équation diadique qui est assignée reçoit par défaut la forme ‘diade’. Je l’ai déjà dit au-dessus, tout discernement à ce sujet est particulièrement délicat tant qu’on a pas clairement reconnu un des quatre traits. Qu’est-ce que le reste ? Est-ce juste une attente d’assignation aux traits connus, à d’autres traits ? Existe-t-il une forme duelle générique qui, comme les formes paires supérieures (4, 8, etc.) ait un sens d’énumération et non de trait ? Si c’était le cas, comment les distinguer ?
Si je prends le fonds de signature chinois, il est possible que je retrouve aisément l’un des traits et que par conséquent je me sente autorisé à l’assigner à l’équation, comme par exemple [passif/actif] qui est l’archétype du trait gamma. Il y a moyen de faire répandre l’association d’une diade à un trait, par les enchaînements déjà connus (le trousseau) et de l’imputer à la pensée chinoise. Mais quelle est la limite ? Un jour je ferais telle chose, le lendemain, non. C’est hyper délicat.
Voilà. Ajoutons au diades de traits, les mêmes triades, et ajoutons une formulation spéciale des formes élevées, générée à partir de deux traits pour des raisons de lisibilité. Voyons par exemple les deux premiers traits du caractère selon ma typologie :
Alpha = [sensible/rationnel], beta [physique/intellectuel]
La tétrade générée sera déduite méthodiquement comme suit :
[sensible et physique/sensible et intellectuel/rationnel et physique/rationnel et intellectuel]
Après la forme, l’information suivante, la validité, s’est décantée analytiquement à la fois d’une vie de réflexion et des quelques dizaines d’heures qui m’ont été nécessaire à entrer ma première liste d’équations. J’ai traqué la dérive qui avait envahi mes tables des formes des équations. Cinq critères binaires sont apparus et j’ai pu les classer selon une progression assez bonne. Couvrent-ils la totalité des cas, sans doute pas. Sont ils pratique, oui, très. Cela doit encore se tester, mais la capacité d’encodage d’information de pertinence est magnifique en l’état. Elle démontre toute mon exigence à penser avec rigueur.
Le premier critère est toujours celui ou tombent les débutants. Ils veulent signer des choses hétéroclites entre elles, comme le sel et le poivre ou la lune et le soleil. Même s’il y a peut-être quelque chose à dégotter, ce n’est pas la bonne façon de procéder. C’est la porte d’entrée au système. En réalité ce critère est supposé ne jamais servir, car une source hétéroclite ne peut pas être signée et dans ce cas elle n’a rien à faire dans la table des équations. Cependant j’en ai trouvé l’usage pour des choses qui sont assez connues et qu’il faut bien exposer, comme le second trait du tempérament hippocratique, que j’ose à peine mettre entre crochets tant il est à côté de la plaque : [sec/humide] ou bien le si populaire [vie/mort] qui n’a pas de sens ontologique, c’est plutôt [vie][naissance/mort] qui a du sens. La table des équations ne comporte pas uniquement des équations parfaites et irréprochables. J’ai montré que les Chinois avaient une signature erronée pour les éléments ; au sein de ma table, c’est une équation, mais qui n’a pas tous les degrés de validation.
Premier critère : Les concepts forment-ils un ensemble cohérent ou bien hétéroclite ?
Le second critère tient au niveau de clarté des mots utilisés. Les problèmes viennent avec le manque de clarté du sens. Un mot peut être polysémique et donc sa signature peut changer radicalement selon qui les utilise et selon l’époque. Chez Platon, l’intuition est une donnée de l’intellect, alors que c’est plutôt le contraire dans l’ontologie plus tardive. Signer Platon, c’est signer comme il pensait alors, et cela indique des disparités avec d’autres équations. C’est un flou que nous spécifions dans la validation, qui indique que le résultat ne peut pas être assurément mis dans le jeu global. Ce critère échoue aussi quand les termes sont d’origine poétique, parce que là, c’est difficile de penser à la place du poète : que pensez-vous de [naissance/élevage/rai de lumière/urgence] ? C’est Hölderlin, signé par Heidegger. Sûrement très profond, mais imbitable au commun des mortels. Encore un cas de flou, c’est quand l’équation est constituée d’éléments tirés d’une liste non exhaustive : pour une vraie quaternité on ne prend pas quatre éléments d’une liste de six ou sept, on prend quatre éléments d’une liste de quatre ou il ne semble pas question d’en avoir plus un de plus ou un de moins. On peut faire des choses très parlantes avec cela, mais cela reste de l’exercice de style, voyez par exemple [Freud/Marx/Nietzsche/Einstein] où chaque penseur marque son époque dans une catégorie très bien ciblée ontologiquement ; les trois premiers étant cités ensemble très souvent, et le dernier qui tombe sous le sens quand on a une quaternité à trou. Le résultat est étonnant, mais n’en est pas moins une quaternité floue.
Second critère : le sens des concepts est-il net ou bien flou ?
Bien des mises en équations des commencements de la philosophie répondent aux deux premier critères, mais confondent et mélangent parfois les concepts de diverses équations. C’est un problème que l’on ne peut découvrir qu’après coup, quand on connait déjà les formes. Citons à nouveau Platon avec [les choses sensibles/le monde intelligible] cette diade est alpha pour sa composante yin et beta pour son yang, c’est un mélange, ce qui n’empêche pas d’autres qualités à son équation. Il y a d’autres façons de mélanger, par exemple de prendre deux éléments d’une quaternité et d’en faire une dualité. On en connait tous une fort célèbre : [eau/feu] ainsi que son corollaire évident [terre/air] ou [terre/ciel]. Toutes les combinées (voire là encore Aristote et le carré logique) sont possibles et même valides pour l’esprit, mais ontologiquement elle ne répondent pas au critère de pureté de la forme : représenter [eau/air] et [terre/feu] c’est représenter les vrais opposés dans les quatre éléments, c’est une information viable et intéressante, mais il ne s’agit pas d’une forme pure.
Le critère suivant est fort simple et se voit même de façon mécanique, la question est de savoir si tous les concepts sont renseignés.
Troisième critère : la forme est pure ou bien composite ?
Quatrième critère : la forme est complète ou bien incomplète ?
C’est simple, s’il manque un concept, la forme est incomplète, et pour ma part je considère aussi les formes pentades et hexades comme incomplètes, non dans une forme de purisme, mais pour montrer qu’il y a souvent un problème d’interprétation de ces formes.
Le dernier critère vient tout chapeauter, c’est celui de la signature, qui revient à la mise en ordre des concepts dans l’équation, de gauche à droite. Si les étapes précédentes sont correctement adressées, la signature sera possible et l’on devrait savoir avec une assez bonne assurance qu’elle est exacte ou fausse. Mais attention, la signature n’est pas une chose qui tombe toute faite de l’esprit, certaine et indéboulonnable parce qu’elle vient de l’intuition. J’en ai tant vu qui répondent en un dixième de seconde à la question d’une signature et qui me regardent ensuite comme si j’étais à moitié demeuré parce que j’ai commis l’imprudence de leur dire que non, c’est le contraire. Le geste de signer ne peut se faire qu’en ayant la culture de ce que l’on signe. Et comme à chaque fois on construit le système, à chaque fois il faut comparer toute nouvelle signature à d’autres de son propre trousseau. Ce geste d’intégration est enrichissant, il apporte la nouveauté, mais il peut aussi poser des questions qui dérangent des choses anciennes. Sans exigence, c’est mort. Tous ceux qui font de l’ontologie formelle actuellement n’ont certes pas d’outil, seulement, nombre d’entre eux n’ont pas non plus l’exigence, c’est ça qui explique la si piètre crédibilité de cette discipline.
L’intérêt de la table des équations réside beaucoup dans la validation. Il y a énormément de signatures aberrantes qui courent le monde, avec des apparences d’ontologies formelles, mais qui en réalité perturbent énormément le travail de mise en cohérence des signatures.
C’est effarant de voir sur les livres et les sites à quel point les signatures de mêmes concepts divergent. Un cas terriblement emblématique de cette hyper difficulté ajoutée au problème de l’ontologie formelle, c’est Georges Ohsawa, dont les quelques dizaines de signatures du fonds chinois sont statistiquement à 50% en contradiction avec leur original. Si l’on met en rapprochement ces deux sources comme étant plausibles, cela transforme le yin/yang en quelque chose d’aussi fiable qu’un bête tirage à pile ou face. Le concept de validation multicritère qui vient de m’apparaitre durant l’analyse de la base de données permet d’exposer lisiblement les écarts à la théorie. C’est non seulement extrêmement enrichissant, c’est en plus stabilisant. Pour la petite histoire, Ohsawa est allé étudier dans les universités Occidentales et s’y est approprié le renversement platonicien du trait beta. Quand on renverse ses signature du trait beta les 50% d’écart disparaissent. Toutes les signatures d’Ohsawa auront leur place dans la base de données quand j’aurais décortiqué à nouveau « Le Principe Universel » (j’ai égaré mes notes). Une moitié aura les 5 critères positifs, l’autre moitié n’aura elle que les 4 premiers de positifs, le dernier étant : signature erronée.
Cinq critères binaires, ça fait 32 possibilités, et encore, j’ai ajouté la possibilité de ne pas répondre à une question, ce qui fait en tout 243. Dans les faits, je n’ai actuellement de besoin réel que pour 10 ou 20 d’entre toutes ces possibilités. J’ai choisi de les déclarer au fur et à mesure. Dans la base de données, plutôt que de mettre des cases à cocher, j’ai innové en groupant le tout dans un seul champ texte. C’est très pratique et rapide de tout saisir. J’explique. Les critères sont en base 3, c’est-à-dire que trois choix sont à chaque fois offerts : oui, non, indécis qui sont symbolisés pour le moment par 0=indécis, 1=non, 2=oui. Je m’offre la capacité d’indécision avec l’idée de ne pas m’en servir, à moins que.
22222 : [yin/yang], [nuit/jour], [tao][yin/yang], [terre/eau/air/feu]
21222 : [Freud/Marx/Nietzsche/Einstein]
22122 : [eau/air], [terre/feu], [les choses sensibles/le monde intelligible]
21112 : [peuple/][//guerriers/gouvernants]
22221 : [terre/eau/feu/air]
22221 : [pair/impair]
22221 : [incomplets/complets]
22212 : [valeurs][beau/bon/bien/vrai]
22222 : [valeurs][sacré/juste][beau/bon/bien/vrai]
L’attribution de signature, avec sa validation demande de la concentration et de la réflexion. Il y a un moment où l’on se sent sûr et du coup j’ai ajouté une case de protection que j’ai nommé ‘certaine’ et que je ne coche jamais au hasard. Elle dit que je suis certain de ma signature et de sa validation, quelle qu’elle soit. Il y a toujours des cas bancals, ou qui impliquent la connaissance de faits incontournables. Pour ça il y a un champ texte libre, qui est aussi le lieu premier de déclaration de dérives. Un classique en somme, bien utile.
Quand j’aurai au-delà de 95% de coches je serais content. Et un jour cette coche sera remplacée par un nombre me disant le pourcentage de ceux qui ont validé cette équation de façon identique.
Il me reste des codages non entérinés. Certaines erreurs platoniciennes ont tellement de conséquence qu’il pourrait s’agir d’une catégorie en soi.
Il existe une caractéristique troublante des concepts liée à l’aspect cyclique des choses, qui fait qu’on a envie de signer les choses de deux façons opposées selon l’approche, que j’ai mis sont l’appellation générique de tendance. C’est Ohsawa, encore lui, qui m’a mis la puce à l’oreille, justement à propos d’une signature en contradiction avec la tradition chinoise, mais qui là se justifie tout autrement que par l’inversion du trait beta, c’est à propos de l’introversion et de l’extraversion. Nul doute que les chinois signent à juste titre [intérieur/extérieur], [dedans/dehors], etc. Mais ce que remarque Ohsawa, du moins c’est comme ça que je me l’explique, c’est que quand on est dedans on ne peut que sortir, dit autrement l’introversion est le fait de ceux qui sont à l’extérieur et réciproquement. Ce qui fait signer [extraversion/introversion] là où tout le monde mettrait le contraire. Le mieux, c’est que ça marche. Jung utilise ce trait, certes à sa sauce, mais qui est néanmoins assimilé généralement au trait beta des caractérologues [primaire/secondaire] et donc au mien [physique/intellectuel].
C’est quand j’ai planché sur la cyclicité que je me suis souvenu d’Ohsawa. La vision cyclique est dépaysante par rapport à la vision par équation où la fin ne rejoins pas lisiblement le commencement. Ces visions diffèrent apparemment, mais elles parlent bien de la même chose si l’une masque le retour, il n’en est pas moins obligatoirement présent. Dans la vision cyclique, on parle de cercle, de sinusoïdale, mais surtout on déboule inévitablement sur les notions de vitesse et d’accélération, qui marquent inéluctablement la tendance. J’en parlerai mieux une autre fois. Ce qui m’intéresse ici, c’est qu’analytiquement, la tendance est plutôt une caractéristique de forme, mais on sort du champ actuel de la première entité liée aux équations, déjà que j’y ai ajouté les traits. Tout cela ne coule pas de source, c’est encore à creuser.
Cette analyse est bien un travail en progression constante. Ce résultat que j’explique ici est relativement frais dans ses dernières évolutions, une affaire seulement de quelques de jours. Mais j’ai une très bonne impression de clarté qui se profile.
La suite c’est le sourçage : qui a fait quoi, dans quel domaine, etc. C’est second, mais pas secondaire, on ne peut pas s’en passer pour la mise en scène. Je n’ai pas encore exactement la bonne structure. La structure du sourçage commence au fait que chaque équation peut avoir plusieurs genèses. Et aussi qu’il faut un regroupement quand plusieurs équations désignent la même chose, mais dans un ordre différent, ou selon des termes similaire, homonymes.
Une réponse sur “Structure de la base de données des ontologies formelle – 1”