Struc­ture de la base de données des onto­lo­gies formelle – 1

La première chose qui m’a permis d’avan­cer est d’avoir systé­ma­tisé une repré­sen­ta­tion textuelle des équa­tions. J’ai défini une syntaxe et je l’ai adop­tée systé­ma­tique­ment. Cette syntaxe ne devrait réso­lu­ment pas chan­ger essen­tiel­le­ment à l’ave­nir, mais peut-être se préci­ser et s’étof­fer, il y  a diffé­rentes pistes pour cela.

Si je défi­nis une syntaxe de type textuel c’est pour pouvoir l’ex­ploi­ter au fil du texte, comme je fais là, dans un texte je vous donne une équa­tion précise : ‘[yin/yang]’, ‘[nuit/jour]’, ou encore ‘[tao][yin/yang]’. Cette déci­sion m’a beau­coup apporté : je peux main­te­nant citer sans équi­voque des équa­tions dans un docu­ment, sur cette norme je peux fabriquer des code géné­ra­teurs de repré­sen­ta­tions de tout ordre (Html, images, etc.) et enfin cela me permet de mémo­ri­ser rigou­reu­se­ment un champ équa­tion, et de cette manière j’en fais une clé de réfé­rence de base de données, ce qui est mon pivot prin­ci­pal dans l’ana­lyse en ques­tion. Je n’avais pas l’idée de cette façon de faire réfé­rence aux données onto­lo­giques lors de mon essai précé­dent de faire une base de données des onto­lo­gies formelles, j’avais été beau­coup moins prag­ma­tique et visi­ble­ment trop puriste dans la défi­ni­tion du rela­tion­nel.

L’équa­tion textuelle est à deux aspects. Un aspect atomique et un aspect de compo­si­tion. Dans l’exemple au-dessus, les atomes sont des équa­tions entre crochets, comme ‘[tao]’ » et ‘[yin/yang]’ et l’as­pect de compo­si­tion est ce qui les met en scène comme ici ‘[tao][yin/yang]’. La compo­si­tion se fait forcé­ment d’un atome donné vers un autre atome de taille supé­rieure, sinon elle est inva­lide.

Dans l’es­prit de la sagesse chinoise, ces deux types sont dits ‘incom­plets’ ou ‘com­plets’, et ils sont iden­tique pour eux à ‘pairs’ ou ‘impairs’. Mais qui n’est pas entiè­re­ment juste : la monade se retrouve dans les deux caté­go­ries, même si elle est toujours impaire. En fait, si je connais forcé­ment très bien cette diffé­rence, je n’ai pas de voca­bu­laire spéci­fique précis pour la dénom­mer. Les termes que je mets ici, ‘ato­mique’ et ‘com­po­si­tion’ sont juste des candi­dats que j’ou­blie­rai sans doute ensuite. C’est tout le problème de comprendre les choses au moment où on se met à les expliquer…

Dans les faits les équa­tions qui inté­ressent le plus la recherche, celles qu’elle rencontre de loin le plus souvent sont d’as­pect atome. Les compo­si­tions sont souvent un peu plus ‘tirées par les cheveux’ c’est-à-dire que l’on a tendance à y mettre un peu ‘ce qu’on a sous la main’ pour faire joli, voire des choses qui trouvent pour­tant leur place ailleurs et qui perturbent la lisi­bi­lité. Il faut bien comprendre que les équa­tions compo­sées sont forcé­ment à plusieurs niveaux de lecture. Trois concepts ne forment pas un triangle équi­la­té­ral, l’un des trois génère les deux autres, ça fait deux niveaux. Dans le cas de sept concepts, c’est bien trois niveaux de pensée qui s’ex­priment simul­ta­né­ment dans une seule repré­sen­ta­tion, le premier génère les deux qui génèrent à leur tour selon le même fonc­tion­ne­ment les quatre autres. Dans une certaine mesure, je pense que le niveau de compo­si­tion est assez déli­cat à vrai­ment exploi­ter et qu’il est en outre quasi inutile. Mais le fait est que certains l’on exprimé très clai­re­ment et qu’il faut donc impé­ra­ti­ve­ment pouvoir le repré­sen­ter, même si c’est en débusquant parfois certaines des tendances évoquées au-dessus. Ce que je retiens, c’est que la forme complète est toujours en puis­sance dans une forme incom­plète et que, souvent mais pas toujours, vouloir complé­ter une forme est plutôt vain.

Nous avons donc deux sortes de formes, mettant en jeu un nombre de concepts parfai­te­ment défi­nis. Les formes incom­plètes (1, 2, 4, 8, 16, etc.) ou atomes et les formes complètes (1, 3, 7, 15, etc.) ou compo­sées d’atomes. Nous voyons de toute évidence qu’il n’y pas de limite supé­rieure au nombre de concepts dans une forme onto­lo­gique. Les nombres de formes suivent la puis­sance de deux :  2^(niveau-1) pour l’as­pect atomes  (2^niveau)-1 pour l’as­pect compo­site, quand il est vrai­ment complet. Le quater­naire est de niveau 3, sa forme incom­plète est donc 4 et sa complète est 7.

En tant qu’hu­ma­nité pensante, nous avons un assez bon accès, quoique incons­cient pour la majo­rité des terriens, à 4 concepts perti­nem­ment orga­ni­sés, mille mercis à Aris­tote. Nous n’avons même pas la conscience établie que le 4 découle onto­lo­gique­ment du trois et les scien­ti­fiques sont formés à ne pas regar­der dans cette direc­tion ; s’ils le font, c’est à la condi­tion que ce soit en secret. Déjà inté­grer vrai­ment ce qu’est le quater­naire nous gran­dira, à condi­tion évidem­ment que l’on en fasse autant pour la trinité chinoise, la seule viable au monde, ce que nos préju­gés bloquent acti­ve­ment. L’énu­mé­ra­tion au-delà de 4, certains s’y sont osés, pourra ensuite paraître tota­le­ment effa­rante. En atten­dant, cette défi­ni­tion formelle infi­nie fait sauter la plutôt clas­sique limi­ta­tion arbi­traire au 4 (tout est quater­naire) de certains grands penseurs de l’on­to­lo­gie, de ceux qui osent quand même. Non, tout n’est pas quater­naire, mais oui tout est monade et/ou dual et/ou quater­naire, hepta­dique, etc., à l’in­fini. Quand on voit qu’en deux millé­naires et demi on a pas avancé d’un poil là-dessus et qu’on a même plutôt tout laissé tomber, on se retrouve devant un abime des possibles assez ébou­rif­fant. Tout nous laisse à penser que les concepts s’ex­priment par subdi­vi­sions, ce que j’ap­pelle le discer­ne­ment, poten­tiel­le­ment infi­nies.

Soyons tech­niques. L’atome de l’équa­tion est toujours entouré de crochets. Entre les crochets, les concepts sont compris entre des sépa­ra­teurs de type ’Sla­sh’ ou ‘Divi­sion’ : « / ». Le nombre de ces sépa­ra­teurs à l’in­té­rieur des crochets plus un donne donc la taille de la forme, comme ici : [terre/eau/air/feu].

L’on­to­lo­gie consiste à trou­ver des mots pour des concepts. Très souvent, chaque concept est déter­miné par un unique mot. Parfois ce sont des phrases entières qui donnent le sens à une équa­tion. Dans ce cas la lisi­bi­lité de la repré­sen­ta­tion textuelle demande que l’on entoure la phrase de guille­mets. Un exemple chez Kant. Sa fameuse distinc­tion s’écrit ainsi [à posté­riori/à priori] et s’ac­com­pagne dans le texte de ce qui est auto­ma­tique­ment sujet à être repré­senté en équa­tion comme suit : [« par une raison qui précède »/ »par une raison qui vient après »]. Les guille­mets ne sont pas que cosmé­tiques, ils servent aussi quand la phrase contient elle-même un crochet fermant ou bien un sépa­ra­teur. Oui, c’est du codage infor­ma­tique.

J’ai décidé que les concepts qui ne sont pas entre guille­mets ne devaient jamais commen­cer par la majus­cule, sauf nom propres évidem­ment ou spéci­fi­ca­tion de l’au­teur. C’est bien plus lisible.

Pour la bonne bouche, voici une jolie heptade parmi les rares de ma liste actuelle :

[valeurs][sacré/juste][beau/bon/bien/vrai]

Pour en finir avec les équa­tions compo­sées, quand j’ai une heptade comme celle-ci, cela veut dire que j’ai aussi la diade et la tétrade corres­pon­dantes décla­rées comme équa­tions de forme respec­tives 2 et 4, parce qu’il s’agit du maté­riel qui a permit de postu­ler la sept. Actuel­le­ment je suis proba­ble­ment, pour ainsi dire, le seul à pouvoir produire des heptades selon un plan. Par contre il y a de nombreux cas où l’on se trouve avec des propo­si­tions à cinq éléments. Dans le cadre de l’on­to­lo­gie formelle, ces équa­tions, des pentades, sont légi­times, mais sont des heptades incom­plètes, comme pour­rait l’être la précé­dente, ampu­tée de son deuxième niveau :

[valeurs][beau/bon/bien/vrai]

C’est une équa­tion valide à cinq concepts, qui peut être nommée pentade ou heptade incom­plète,

 [sacré/juste][beau/bon/bien/vrai]

Ou bien une équa­tion à six concepts, qui peut ou non être nommée hexade.

Cette indé­ter­mi­na­tion est encore un argu­ment de plus pour nous encou­ra­ger à ne pas trop vouloir signer des équa­tions complètes. Quand on le fait, c’est connais­sance de cause, celle-ci par exemple [tao][yin/yang][terre/eau/air/feu] dit des choses à propos d’un contexte (l’orien­tal et l’oc­ci­den­tal par exemple), mais n’est pas néces­sai­re­ment une équa­tion des plus satis­fai­sante en dehors de cela.

Dernière chose, on peut omettre un concept dans une défi­ni­tion, à condi­tion bien sûr de ne pas oublier les sépa­ra­teurs. Par exemple, je tire cette équa­tion d’un texte de Platon, qui donne de l’in­for­ma­tion claire, mais sans citer tout le champ onto­lo­gique de la réflexion :

[peuple/][//guer­riers/gouver­nants]

Platon dit qu’il y a d’un côté le peuple et de l’autre les guer­riers et les gouver­nants et rien d’autre pour mon usage. A partir de ça, je fais un expé­rience de signa­ture en fonc­tion d’un contexte que je connais par ailleurs selon d’autres approches. J’es­saye en quelque sorte d’em­me­ner Platon dans l’on­to­lo­gie formelle et de voir ce qui se passe. Ici la dualité n’est pas limpide, la notion de peuple est mal défi­nie ou poly­sé­mique et ne m’em­mène pas bien loin, alors que l’es­sai de la quater­nité est stric­te­ment guidé par mes habi­tudes au long cours : ces deux mots là entrent sans équi­voque dans le quater­naire, même avec un très léger flou concep­tuel.

Dans la base de données j’ai une table qui s’ap­pelle ‘Equa­tion’. C’est la table de base. Son premier champ, vous l’au­rez compris, je vous le décris depuis le début, c’est l’équa­tion stan­dar­di­sée.

La première ques­tion analy­tique qui se pose est « l’équa­tion doit-elle être unique ? », ne doit elle pas appa­raitre une seule et unique fois ? À priori la réponse semble être clai­re­ment « oui ». Les quatre éléments seront toujours les quatre éléments, que ce soit en Chine, en Grèce ou en Égypte. Si la signa­ture diffère, l’équa­tion diffé­rera aussi, comme cela se produit quand on ouvre le Yi-King, avec les éléments : [terre/eau/feu/air]. Oui, les chinois placent le feu avant l’air, de façon criante pour nous qui faisons le paral­lèle avec les états de la matière [solide/liquide/gazeux/igné] et intui­ti­ve­ment en fonc­tion de la légè­reté crois­sante de l’élé­ment.

Il y a une vérité dans l’équa­tion, une vérité univer­selle donnée par l’éty­mo­lo­gie des mots et que la traduc­tion d’une langue à l’autre est suppo­sée préser­ver plus ou moins bien. Dans les faits on peut diffi­ci­le­ment imagi­ner que les mêmes concepts ordon­nés de la même manière, donc ayant stric­te­ment la même équa­tion, signi­fient deux choses diffé­rentes selon ses concep­teurs respec­tifs.

La ques­tion de l’unité de sens de l’équa­tion est posée. Dans mon analyse, c’est ce que j’ai postulé. En analyse, quand on fait un postu­lat de cette sorte il arrive que l’on se soit trompé. Quand le cas de figure se révèle l’uti­li­sa­teur procède tout natu­rel­le­ment à une dérive d’uti­li­sa­tion de l’ou­til. C’est-à-dire qu’il va créer instan­ta­né­ment une norme arti­fi­cielle pour décla­rer un cas qui n’au­rait pas pu l’être, histoire de conti­nuer à faire ce qu’il voulait. Souvent la dérive est oubliée d’au­tant plus faci­le­ment qu’elle est rare, et on retombe dessus au hasard des chemi­ne­ments et des petits ‘couacs’ qu’elle peut géné­rer. Imagi­nez une table des clients où le nom et le prénom sont une clé unique. Forcé­ment, le deuxième ‘Mar­cel Durand’ ne sera pas saisis­sable et l’opé­ra­teur va trou­ver la parade, ce sera ‘Mar­cel Durand2’ et basta. Mais voilà, si vous envoyez un cour­rier à vous clients, ce sera avec ce nom-là. En infor­ma­tique de gestion, la dérive est mauvaise. Elle devrait être traquée et enté­ri­née si elle est incon­tour­nable et diffi­cile à adres­ser.

L’équa­tion étant posée dans une table, nous y avons asso­cié diverses infor­ma­tions supplé­men­taires.

La forme de l’équa­tion est mathé­ma­tique­ment déduc­tible de son équa­tion. Pour le moment j’ex­ploite la monade, la diade, la triade, la tétrade, l’hep­tade, la penta­dé­cade et l’hexa­dé­cade. La monade a un sens très exact, mais dans les faits, comme elle fait partie de l’in­dis­so­cié, on le la voit jamais comme concept isolé. La seule monade viable en l’état, c’est le [tao]. Ceci dit, c’est un point de vue. Peut-être que d’autres penseurs mettraient par exemple un [œuf], ou bien toute chose qui semble indé­pen­dant. C’est un débat, mais qui est figé pour moi et sans grand inté­rêt dans l’état de la recherche.

Si les choses de l’on­to­lo­gie étaient simples il suffi­rait de comp­ter le nombre de concepts dans l’équa­tion pour déduire infailli­ble­ment sa forme et l’on aurait pas à saisir l’in­for­ma­tion. Mais dans les faits une mise en forme peut conte­nir des critères en plus. En tout cas c’est comme cela qu’à dérivé mon analyse de la forme.

Il y a deux espaces de concep­tua­li­sa­tion et de repré­sen­ta­tion des équa­tions analo­giques. Le premier monde est celui dont nous parlons depuis le début, disons le monde des listes ordon­nées de concepts en nombres prédé­fi­nis. Le second est le monde de la struc­ture de ces listes de concepts. Le forma­lisme de ce monde-là obéit essen­tiel­le­ment aux mêmes règles que le premier, mais pas tota­le­ment. D’abord il ne concerne que les diades (ou les triades ce qui revient au même). C’est l’uni­vers des traits. Une quater­nité est struc­tu­rée selon deux traits, une octade selon trois. Le trait recouvre une unité univer­selle de sens qui est à chaque fois un sous ensemble assez clai­re­ment déli­mité du sens total que peut donner la monade, le tao, c’est une nouveauté essen­tielle de ma recherche. Je n’ai pas décou­vert les traits, déjà Hippo­crate s’en sert, j’ai décou­vert mieux ce qu’ils sont et comment ils existent. Si la tétrade est struc­tu­rée selon de deux traits, l’oc­tade de trois, etc., cela signi­fie bien évidem­ment quelque chose de pertur­bant auquel il faut assi­gner une décla­ra­tion dans notre base de données, c’est que la dyade est struc­tu­rée selon un trait. Et comme nous avons deux univers distincts, quand nous voulons déter­mi­ner la forme d’une diade, nous devons choi­sir parmi ces deux mondes là. La carac­té­ris­tique de la struc­ture, c’est que chaque trait qui compose une forme donnée est toujours le même. C’est ce qui permet de les dési­gner sans aucun doute. Les traits sont parfois asso­ciés par les penseurs avec leur quater­naire, il suffit de penser aux scien­ti­fiques qui usent du carré sémio­tique pour leur recherche, outillage que nous devons-là encore à Aris­tote, et qui intègre ces deux dimen­sions à la base.

Le nombre de traits possibles est mysté­rieux. J’en connais une fini­tude de quatre, ce qui forme la struc­ture de l’hexa­dé­cade. Je les ai litté­ra­le­ment conquis de longue lutte l’un après l’autre. On peut lais­ser le problème de savoir comment ça conti­nue, parce que cela j’en suis certain, ça conti­nue, à ceux des géné­ra­tions à venir qui seront nés avec l’on­to­lo­gie formelle. Pour l’heure la valeur heuris­tique de quatre traits est prodi­gieuse. Là encore je rappelle que notre monde n’est encore qu’à deux traits et encore sans avoir conscience de ce que cela signi­fie.

Chaque trait désigne un ensemble de sens, mais comme avec les emblèmes chinois, mettre un nom est problé­ma­tique puisqu’il sera à jamais impré­cis. La tradi­tion ignore parfai­te­ment ces notions et donc il n’y a pas de voca­bu­laire à cet usage. Je n’ai pas pris le risque de choi­sir des mnémo­niques et donc, j’ai opté pour une numé­ra­tion qui fasse sens. J’ai opté pour les quatre premières lettres de l’al­pha­bet grec. Ce n’est pas très origi­nal, mais c’est lisible. C’est donc ainsi que j’ai ajouté à mon forma­lisme les distinc­tions de ‘diade alpha’, ‘diade beta’, ‘diade gamma’ et ‘diade delta’. Selon cette nomen­cla­ture, toute diade est une juste une diade, jusqu’à ce qu’elle soit iden­ti­fiée comme l’une de ces quatre diades. Pour faire fonc­tion­ner cette assi­gna­tion il faut avoir une idée des quatre espaces de sens que montrent chacun des traits. Par exemple, si je trouve un philo­sophe qui parle de matière et d’es­prit, je dis ‘trait beta’. S’il oppose sensi­bi­lité et intel­lect, je dis ‘mélange de traits alpha et beta’, puisque l’al­pha oppose la sensi­bi­lité au calcul et non à l’in­tel­lect, qui est beta.

Une équa­tion diadique qui est assi­gnée reçoit par défaut la forme ‘dia­de’. Je l’ai déjà dit au-dessus, tout discer­ne­ment à ce sujet est parti­cu­liè­re­ment  déli­cat tant qu’on a pas clai­re­ment reconnu un des quatre traits. Qu’est-ce que le reste ? Est-ce juste une attente d’as­si­gna­tion aux traits connus, à d’autres traits ? Existe-t-il une forme duelle géné­rique qui, comme les formes paires supé­rieures (4, 8, etc.) ait un sens d’énu­mé­ra­tion et non de trait ? Si c’était le cas, comment les distin­guer ?

Si je prends le fonds de signa­ture chinois, il est possible que je retrouve aisé­ment l’un des traits et que par consé­quent je me sente auto­risé à l’as­si­gner à l’équa­tion, comme par exemple [passif/actif] qui est l’ar­ché­type du trait gamma. Il y a moyen de faire répandre l’as­so­cia­tion d’une diade à un trait, par les enchaî­ne­ments déjà connus (le trous­seau) et de l’im­pu­ter à la pensée chinoise. Mais quelle est la limite ? Un jour je ferais telle chose, le lende­main, non. C’est hyper déli­cat.

Voilà. Ajou­tons au diades de traits, les mêmes triades, et ajou­tons une formu­la­tion spéciale des formes élevées, géné­rée  à partir de deux traits pour des raisons de lisi­bi­lité. Voyons par exemple les deux premiers traits du carac­tère selon ma typo­lo­gie :

Alpha = [sensible/ration­nel], beta [physique/intel­lec­tuel]

La tétrade géné­rée sera déduite métho­dique­ment comme suit :

[sensible et physique/sensible et intel­lec­tuel/ration­nel et physique/ration­nel et intel­lec­tuel]

Après la forme, l’in­for­ma­tion suivante, la vali­dité, s’est décan­tée analy­tique­ment à la fois d’une vie de réflexion et des quelques dizaines d’heures qui m’ont été néces­saire à entrer ma première liste d’équa­tions. J’ai traqué la dérive qui avait envahi mes tables des formes des équa­tions. Cinq critères binaires sont appa­rus et j’ai pu les clas­ser selon une progres­sion assez bonne. Couvrent-ils la tota­lité des cas, sans doute pas. Sont ils pratique, oui, très. Cela doit encore se tester, mais la capa­cité d’en­co­dage d’in­for­ma­tion de perti­nence est magni­fique en l’état. Elle démontre toute mon exigence à penser avec rigueur.

Le premier critère est toujours celui ou tombent les débu­tants. Ils veulent signer des choses hété­ro­clites entre elles, comme le sel et le poivre ou la lune et le soleil. Même s’il y a peut-être quelque chose à dégot­ter, ce n’est pas la bonne façon de procé­der. C’est la porte d’en­trée au système. En réalité ce critère est supposé ne jamais servir, car une source hété­ro­clite ne peut pas être signée et dans ce cas elle n’a rien à faire dans la table des équa­tions. Cepen­dant j’en ai trouvé l’usage pour des choses qui sont assez connues et qu’il faut bien expo­ser, comme le second trait du tempé­ra­ment hippo­cra­tique, que j’ose à peine mettre entre crochets tant il est à côté de la plaque : [sec/humide] ou bien le si popu­laire [vie/mort] qui n’a pas de sens onto­lo­gique, c’est plutôt [vie][nais­sance/mort] qui a du sens. La table des équa­tions ne comporte pas unique­ment des équa­tions parfaites et irré­pro­chables. J’ai montré que les Chinois avaient une signa­ture erro­née pour les éléments ; au sein de ma table, c’est une équa­tion, mais qui n’a pas tous les degrés de vali­da­tion.

Premier critère : Les concepts forment-ils un ensemble cohé­rent ou bien hété­ro­clite ?

Le second critère tient au niveau de clarté des mots utili­sés. Les problèmes viennent avec le manque de clarté du sens. Un mot peut être poly­sé­mique et donc sa signa­ture peut chan­ger radi­ca­le­ment selon qui les utilise et selon l’époque.  Chez Platon, l’in­tui­tion est une donnée de l’in­tel­lect, alors que c’est plutôt le contraire dans l’on­to­lo­gie plus tardive. Signer Platon, c’est signer comme il pensait alors, et cela indique des dispa­ri­tés avec d’autres équa­tions. C’est un flou que nous spéci­fions dans la vali­da­tion, qui indique que le résul­tat ne peut pas être assu­ré­ment mis dans le jeu global. Ce critère échoue aussi quand les termes sont d’ori­gine poétique, parce que là, c’est diffi­cile de penser à la place du poète : que pensez-vous de [nais­sance/élevage/rai de lumière/urgence] ? C’est Hölder­lin, signé par Heideg­ger. Sûre­ment très profond, mais imbi­table au commun des mortels. Encore un cas de flou, c’est quand l’équa­tion est consti­tuée d’élé­ments tirés d’une liste non exhaus­tive : pour une vraie quater­nité on ne prend pas quatre éléments d’une liste de six ou sept, on prend quatre éléments d’une liste de quatre ou il ne semble pas ques­tion d’en avoir plus un de plus ou un de moins. On peut faire des choses très parlantes avec cela, mais cela reste de l’exer­cice de style, voyez par exemple [Freud/Marx/Nietzsche/Einstein] où chaque penseur marque son époque dans une caté­go­rie très bien ciblée onto­lo­gique­ment ; les trois premiers étant cités ensemble très souvent, et le dernier qui tombe sous le sens quand on a une quater­nité à trou. Le résul­tat est éton­nant, mais n’en est pas moins une quater­nité floue.

Second critère : le sens des concepts est-il net ou  bien flou ?

Bien des mises en équa­tions des commen­ce­ments de la philo­so­phie répondent aux deux premier critères, mais confondent et mélangent parfois les concepts de diverses équa­tions. C’est un problème que l’on ne peut décou­vrir qu’a­près coup, quand on connait déjà les formes. Citons à nouveau Platon avec [les choses sensibles/le monde intel­li­gible] cette diade est alpha pour sa compo­sante yin et beta pour son yang, c’est un mélange, ce qui n’em­pêche pas d’autres quali­tés à son équa­tion. Il y a d’autres façons de mélan­ger, par exemple de prendre deux éléments d’une quater­nité et d’en faire une dualité. On en connait tous une fort célèbre : [eau/feu] ainsi que son corol­laire évident [terre/air] ou [terre/ciel]. Toutes les combi­nées (voire là encore Aris­tote et le carré logique) sont possibles et même valides pour l’es­prit, mais onto­lo­gique­ment elle ne répondent pas au critère de pureté de la forme : repré­sen­ter [eau/air] et [terre/feu] c’est repré­sen­ter les vrais oppo­sés dans les quatre éléments, c’est une infor­ma­tion viable et inté­res­sante, mais il ne s’agit pas d’une forme pure.

Le critère suivant est fort simple et se voit même de façon méca­nique, la ques­tion est de savoir si tous les concepts sont rensei­gnés.

Troi­sième critère : la forme est pure ou bien compo­site ?

Quatrième critère : la forme est complète ou bien incom­plète ?

C’est simple, s’il manque un concept, la forme est incom­plète, et pour ma part je consi­dère aussi les formes pentades et hexades comme incom­plètes, non dans une forme de purisme, mais pour montrer qu’il y a souvent un problème d’in­ter­pré­ta­tion de ces formes.

Le dernier critère vient tout chapeau­ter, c’est celui de la signa­ture, qui revient à la mise en ordre des concepts dans l’équa­tion, de gauche à droite. Si les étapes précé­dentes sont correc­te­ment adres­sées, la signa­ture sera possible et l’on devrait savoir avec une assez bonne assu­rance qu’elle est exacte ou fausse. Mais atten­tion, la signa­ture n’est pas une chose qui tombe toute faite de l’es­prit, certaine et indé­bou­lon­nable parce qu’elle vient de l’in­tui­tion. J’en ai tant vu qui répondent en un dixième de seconde à la ques­tion d’une signa­ture et qui me regardent ensuite comme si j’étais à moitié demeuré parce que  j’ai commis l’im­pru­dence de leur dire que non, c’est le contraire. Le geste de signer ne peut se faire qu’en ayant la culture de ce que l’on signe. Et comme à chaque fois on construit le système, à chaque fois il faut compa­rer toute nouvelle signa­ture à d’autres de son propre trous­seau. Ce geste d’in­té­gra­tion est enri­chis­sant, il apporte la nouveauté, mais il peut aussi poser des ques­tions qui dérangent des choses anciennes. Sans exigence, c’est mort. Tous ceux qui font de l’on­to­lo­gie formelle actuel­le­ment n’ont certes pas d’ou­til, seule­ment, nombre d’entre eux n’ont pas non plus l’exi­gence, c’est ça qui explique la si piètre crédi­bi­lité de cette disci­pline.

L’in­té­rêt de la table des équa­tions réside beau­coup dans la vali­da­tion. Il y a énor­mé­ment de signa­tures aber­rantes qui courent le monde, avec des appa­rences d’on­to­lo­gies formelles, mais qui en réalité perturbent énor­mé­ment le travail de mise en cohé­rence des signa­tures.

C’est effa­rant de voir sur les livres et les sites à quel point les signa­tures de mêmes concepts divergent. Un cas terri­ble­ment emblé­ma­tique de cette hyper diffi­culté ajou­tée au problème de l’on­to­lo­gie formelle, c’est Georges Ohsawa, dont les quelques dizaines de signa­tures du fonds chinois sont statis­tique­ment à 50% en contra­dic­tion avec leur origi­nal. Si l’on met en rappro­che­ment ces deux sources comme étant plau­sibles, cela trans­forme le yin/yang en quelque chose d’aussi fiable qu’un bête tirage à pile ou face. Le concept de vali­da­tion multi­cri­tère qui vient de m’ap­pa­raitre durant l’ana­lyse de la base de données permet d’ex­po­ser lisi­ble­ment les écarts à la théo­rie. C’est non seule­ment extrê­me­ment enri­chis­sant, c’est en plus stabi­li­sant. Pour la petite histoire, Ohsawa est allé étudier dans les univer­si­tés Occi­den­tales et s’y est appro­prié le renver­se­ment plato­ni­cien du trait beta. Quand on renverse ses signa­ture du trait beta les 50% d’écart dispa­raissent. Toutes les signa­tures d’Oh­sawa auront leur place dans la base de données quand j’au­rais décor­tiqué à nouveau « Le Prin­cipe Univer­sel » (j’ai égaré mes notes). Une moitié aura les 5 critères posi­tifs, l’autre moitié n’aura elle que les 4 premiers de posi­tifs, le dernier étant : signa­ture erro­née.

Cinq critères binaires, ça fait 32 possi­bi­li­tés, et encore, j’ai ajouté la possi­bi­lité de ne pas répondre à une ques­tion, ce qui fait en tout 243. Dans les faits, je n’ai actuel­le­ment de besoin réel que pour 10 ou 20 d’entre toutes ces possi­bi­li­tés. J’ai choisi de les décla­rer au fur et à mesure. Dans la base de données, plutôt que de mettre des cases à cocher, j’ai innové en grou­pant le tout dans un seul champ texte. C’est très pratique et rapide de tout saisir. J’ex­plique. Les critères sont en base 3, c’est-à-dire que trois choix sont à chaque fois offerts : oui, non, indé­cis qui sont symbo­li­sés pour le moment par 0=indé­cis, 1=non, 2=oui. Je m’offre la capa­cité d’in­dé­ci­sion avec l’idée de ne pas m’en servir, à moins que.

22222 : [yin/yang], [nuit/jour], [tao][yin/yang], [terre/eau/air/feu]

21222 : [Freud/Marx/Nietzsche/Einstein]

22122 : [eau/air], [terre/feu], [les choses sensibles/le monde intel­li­gible]

21112 : [peuple/][//guer­riers/gouver­nants]

22221 : [terre/eau/feu/air]

22221 : [pair/impair]

22221 : [incom­plets/complets]

22212 : [valeurs][beau/bon/bien/vrai]

22222 : [valeurs][sacré/juste][beau/bon/bien/vrai]

L’at­tri­bu­tion de signa­ture, avec sa vali­da­tion demande de la concen­tra­tion et de la réflexion. Il y a un moment où l’on se sent sûr et du coup j’ai ajouté une case de protec­tion que j’ai nommé ‘cer­tai­ne’ et que je ne coche jamais au hasard. Elle dit que je suis certain de ma signa­ture et de sa vali­da­tion, quelle qu’elle soit. Il y a toujours des cas bancals, ou qui impliquent la connais­sance de faits incon­tour­nables. Pour ça il y a un champ texte libre, qui est aussi le lieu premier de décla­ra­tion de dérives. Un clas­sique en somme, bien utile.

Quand j’au­rai au-delà de 95% de coches je serais content. Et un jour cette coche sera rempla­cée par un nombre me disant le pour­cen­tage de ceux qui ont validé cette équa­tion de façon iden­tique.

Il me reste des codages non enté­ri­nés. Certaines erreurs plato­ni­ciennes ont telle­ment de consé­quence qu’il pour­rait s’agir d’une caté­go­rie en soi.

Il existe une carac­té­ris­tique trou­blante des concepts liée à l’as­pect cyclique des choses, qui fait qu’on a envie de signer les choses de deux façons oppo­sées selon l’ap­proche, que j’ai mis sont l’ap­pel­la­tion géné­rique de tendance. C’est Ohsawa, encore lui, qui m’a mis la puce à l’oreille, juste­ment à propos d’une signa­ture en contra­dic­tion avec la tradi­tion chinoise, mais qui là se justi­fie tout autre­ment que par l’in­ver­sion du trait beta, c’est à propos de l’in­tro­ver­sion et de l’ex­tra­ver­sion. Nul doute que les chinois signent à juste titre [inté­rieur/exté­rieur], [dedans/dehors], etc. Mais ce que remarque Ohsawa, du moins c’est comme ça que je me l’ex­plique, c’est que quand on est dedans on ne peut que sortir, dit autre­ment l’in­tro­ver­sion est le fait de ceux qui sont à l’ex­té­rieur et réci­proque­ment. Ce qui fait signer [extra­ver­sion/intro­ver­sion] là où tout le monde mettrait le contraire. Le mieux, c’est que ça marche. Jung utilise ce trait, certes à sa sauce, mais qui est néan­moins assi­milé géné­ra­le­ment au trait beta des carac­té­ro­logues [primaire/secon­daire] et donc au mien [physique/intel­lec­tuel].

C’est quand j’ai plan­ché sur la cycli­cité que je me suis souvenu d’Oh­sawa. La vision cyclique est dépay­sante par rapport à la vision par équa­tion où la fin ne rejoins pas lisi­ble­ment le commen­ce­ment. Ces visions diffèrent appa­rem­ment, mais elles parlent bien de la même chose si l’une masque le retour, il n’en est pas moins obli­ga­toi­re­ment présent. Dans la vision cyclique, on parle de cercle, de sinu­soï­dale, mais surtout on déboule inévi­ta­ble­ment sur les notions de vitesse et d’ac­cé­lé­ra­tion, qui marquent inéluc­ta­ble­ment la tendance. J’en parle­rai mieux une autre fois. Ce qui m’in­té­resse ici, c’est qu’a­na­ly­tique­ment, la tendance est plutôt une carac­té­ris­tique de forme, mais on sort du champ actuel de la première entité liée aux équa­tions, déjà que j’y ai ajouté les traits. Tout cela ne coule pas de source, c’est encore à creu­ser.

Cette analyse est bien un travail en progres­sion constante. Ce résul­tat que j’ex­plique ici est rela­ti­ve­ment frais dans ses dernières évolu­tions, une affaire seule­ment de quelques de jours. Mais j’ai une très bonne impres­sion de clarté qui se profile.

La suite c’est le sourçage : qui a fait quoi, dans quel domaine, etc. C’est second, mais pas secon­daire, on ne peut pas s’en passer pour la mise en scène. Je n’ai pas encore exac­te­ment la bonne struc­ture. La struc­ture du sourçage commence au fait que chaque équa­tion peut avoir plusieurs genèses. Et aussi qu’il faut un regrou­pe­ment quand plusieurs équa­tions dési­gnent la même chose, mais dans un ordre diffé­rent, ou selon des termes simi­laire, homo­nymes.

Une réponse sur “Struc­ture de la base de données des onto­lo­gies formelle – 1”

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