Psycho­lo­gies de l’inné – 2

Ma posi­tion est claire en matière de psycho­lo­gie : il n’y a pas d’ac­quis sans inné, la psycho­lo­gie de la personne est consti­tuée des deux parties distinctes, mais qui sont et demeurent insé­pa­ra­ble­ment entre­la­cés. Dans cet ensemble cohé­rent selon l’on­to­lo­gie formelle, l’inné est premier et l’ac­quis est second, donc pour comprendre la psycho­lo­gie il faut commen­cer par l’inné. La posture univer­sa­liste qui suit l’ordre du monde implique l’in­sé­pa­ra­bi­lité maté­rielle des deux pôles, mais cette science permet, auto­rise et prône la distinc­tion intel­lec­tuelle entre les deux, pour étude : on ne peut maté­riel­le­ment sépa­rer les pôles de la monade sans la détruire, mais on peut les étudier sépa­ré­ment, c’est même recom­mandé, à condi­tion évidem­ment que ce ne soit pas pour en mettre un à la poubelle.

À l’in­verse du nihi­lisme courant qui exclut l’inné de sa Science psycho­lo­gique, j’ex­clus l’ac­quis. Vous aurez compris la diffé­rence d’ap­proche : je place consciem­ment le premier pôle en premier dans l’idée de servir ulté­rieu­re­ment le second, qui n’in­té­resse pas ma recherche, quand la Science univer­si­taire exclut incons­ciem­ment le premier pôle au profit exclu­sif du second, le pensant seul. Elle n’a donc pas de second pôle, impo­sant une monade unijam­biste à la norma­li­sa­tion Scien­ti­fique : la monade para­doxale de l’idéa­lisme plato­ni­cien qui voudrait en gros qu’une chose dépré­ciée pour telle ou telle raison (le corps est sale par exemple) n’existe pas. L’in­di­gnité n’est pas un argu­ment de l’on­to­lo­gie.

Oui je sais c’est répé­ti­tif dans mon discours, c’est normal, c’est partout que cette folie inques­tion­née domine la pensée. On ne peut pas entrer en onto­lo­gie formelle sans corri­ger en soi cette patho­lo­gie, et c’est par l’on­to­lo­gie formelle que l’on peut la corri­ger. Cette formu­la­tion n’est bizarre qu’en appa­rence, elle revient à dire ce que je pense depuis le début à propos d’on­to­lo­gie formelle : « pour la comprendre, il faut l’avoir comprise ». Ce n’est pas un para­doxe, c’est de l’on­to­lo­gie vécue : c’est par la pratique que se révèle la théo­rie, pas le contraire, et l’on revient à l’in­ver­sion plato­ni­cienne qui classe théo­rie avant pratique ; vous voyez qu’elle est partout ?

Isoler l’inné pour étude, c’est non seule­ment légi­time, c’est aussi juste et rigou­reux, du moins tant qu’on ne renie pas la partie de l’ac­quis, mais c’est en plus éminem­ment salu­taire pour renver­ser les posi­tions en remet­tant de l’ordre dans la pensée contem­po­raine qui navigue aveu­glé­ment en pleine erreur onto­lo­gique, quand par exemple elle voudrait impo­ser avec l’au­to­rité usur­pée de la Scien­ti­fi­cité la théo­rie de la « table rase » où chaque être est supposé stric­te­ment iden­tique à la concep­tion. Je n’ai pas les moyens d’en­trer dans les hautes consi­dé­ra­tions expliquant ce qui amène le monde à soute­nir de telles aber­ra­tions ni ceux de contrer leurs défen­seurs, trop de psycho­lo­gie four­voyée, trop de règle­ments de comptes, trop d’in­té­rêts sourds, etc. Il faut avoir à l’es­prit que la « tabula rasa » est de plus en plus rare­ment défen­due à haute voix, que quand elle l’est c’est toujours sous une forme guer­rière pétrie de méchan­ceté, mais qu’elle est sous-jacente à pas mal de discours Scien­ti­fiques, dont la psycho­lo­gie.

Affron­ter l’obs­tacle bille en tête, je sais faire, j’ai des bosses partout. Mais pas ici, pas besoin, il y a l’on­to­lo­gie formelle. Elle fonc­tionne avec une chose bien plus puis­sante qu’au­cune pensée construite d’homme ne sera jamais : l’ordre du monde, le fait têtu, le réel. J’ai par elle les moyens de tracer une voie et une approche nette­ment plus sereines vers la compré­hen­sion inté­gra­tive et non norma­tive à priori de la psycho­lo­gie humaine. Il n’y a pas de bien et de mal dans la psycho­lo­gie de l’inné comme dans l’on­to­lo­gie formelle, il y a une seule certi­tude, c’est que tout sert, tout est une partie de l’har­mo­nie, qui est un autre mot pour l’ordre natu­rel des choses, l’ordre tout court. Le désordre est aussi une partie de l’har­mo­nie, mais pour le prendre en compte, encore faut-il admettre que l’ordre n’est pas construit par cet hypo­thé­tique homme supé­rieur à la nature, tel que se croient le Scien­ti­fique stan­dard ou le Reli­gieux domi­nant, ce qui revient au même.

J’es­père que ce point rabâ­ché sera désor­mais clair pour le lecteur. Je précise que l’ac­quis psycho­lo­gique m’in­té­resse au plus haut point. Je peux parler de ces théra­pies pendant des heures, par exemple des excel­lentes tech­niques modernes symp­to­ma­tiques (TCC) aux résul­tats statis­tiques fonc­tion­nels qui s’op­posent aux tech­niques des profon­deurs aux résul­tats bien plus intimes et inquan­ti­fiables. J’ai commencé par ça, je respecte et conseille à tous ces sciences/Sciences qui servent à mieux vivre. Mais je sais qu’elles se privent d’énor­mé­ment de clarté en refu­sant pour des motifs spécieux l’étude de l’inné. L’ap­proche innée de la psycho­lo­gie des personnes permet d’éta­blir des scéna­rios très simples de leur évolu­tion et de leur situa­tion dans le monde. Je ne compte plus le nombre de cadeaux ines­ti­mables que j’ai eu la chance de pouvoir offrir à des amis ou même à des incon­nus, par exemple : « tu es un intel­lec­tuel qui se prend pour un physique », affir­ma­tion qui touche au cœur de cette personne, qui me remer­cie des années après pour cette révé­la­tion jamais démen­tie qui ne l’a plus jamais quit­tée. Cet exemple suggère une infi­nité de possi­bi­li­tés de faire aux personnes le cadeau de ce qui leur appar­tient. Et ceci non seule­ment pour des cas person­nels, mais aussi pour des cas insti­tu­tion­nels causant de graves distor­sions indi­vi­duelles dans l’ap­pro­pria­tion de la person­na­lité, qui voudraient sans jamais les dési­gner que tel ou tel type soit inap­pro­prié ou même déplo­rable. L’aveu­gle­ment quasi total de l’édu­ca­tion natio­nale sur le sujet est abso­lu­ment terri­fiant, il stig­ma­tise la grande majo­rité des gens au profit d’un unique style complè­te­ment idéa­lisé vers lequel toute l’or­ga­ni­sa­tion tend, mais en sachant que le style n’est presque jamais (il y a des études, j’en parle­rai) déclaré autre­ment que par un indi­vi­duel « bon » ou « mauvais ».

Il n’existe stric­te­ment aucun juge­ment de valeur que l’on puisse appo­ser à n’im­porte quelle déter­mi­na­tion innée, qu’elle soit du sexe, du style, de la race ou du QI. Tout existe, tout a du sens. Vous vous en rappel­le­rez ? Prétendre le contraire est une lamen­table erreur qui a parti­cipé à la dégra­da­tion de ces savoirs essen­tiels et vitaux, c’est une dange­reuse décon­nexion du réel qu’ont alimen­tée certaines litté­ra­tures et même jusqu’aux scien­ti­fiques honnêtes qui ont pour­tant dédié leur vie à cela.

Vous compre­nez peut-être mieux que je puisse invoquer la séré­nité dans cette recherche sur l’in­néité. Les juge­ments de valeur, la morale, etc., sont à lais­ser à l’ac­quis. Si vous croyez à des choses comme le gène du tueur par exemple, alors vous n’êtes pas au bon endroit, je ne discute pas de ce genre de possi­bi­lité non parce que je me persuade que ça n’existe pas, mais parce que ce n’est abso­lu­ment pas cohé­rent dans la théo­rie que j’ex­plore avec l’in­néité. Tout existe, tout est possible, même ce qui s’avère des impasses évolu­tives. Suspendre le juge­ment, c’est la cause de la séré­nité.

Peut-être que ma posture ressemble à celle du « bon sauvage corrompu par la société ». C’est assez vrai, mais c’est plus subtil puisque c’est onto­lo­gique. Pour commen­cer le bon et le corrompu ne forment pas une diade valide de la même façon que bien et mal, même si [bien/mal] est une signa­ture ordon­née, c’est une discus­sion d’ordre onto­théo­lo­gique, c’est pour une autre fois. L’on­to­lo­gie est neutre, même pour dési­gner ce qui n’est pas neutre. L’on­to­lo­gie est le discours sur ce qui est, sur le réel. L’on­to­lo­gie ne dit pas « ceci est bien ou cela est mal » elle dit « ceci est » et l’on­to­lo­gie formelle dit « voici comment cela est » et il s’agit de caté­go­ries qui sont à la fois locales au sujet (les sexes ou les styles par exemple) et univer­sel­le­ment iden­tiques puisque toutes les caté­go­ries reviennent aux deux caté­go­ries [yin/yang] et à leurs compo­sées du sens, que l’on discerne par les traits.

Le mot caté­go­rie est source d’in­com­pré­hen­sion, mais il a bien fallu en choi­sir un : je ne cherche pas à inven­ter des mots et celui-là est un clas­sique de la tradi­tion onto­lo­gique. Ç’au­rait pu être un tas d’autres choses (classe, type, genre, groupe, variété, espèce, famille, nature, ordre, sorte, qualité). Ce qui importe c’est de ne pas confondre le sens qui est impliqué dans l’on­to­lo­gie avec un autre sens plus habi­tuel. La plupart de gens entendent auto­ma­tique­ment que ce sont des caté­go­ries ration­nelles, c’est-à-dire tran­chées, voire arbi­traires. Or ce n’est pas le cas. Ces deux sortes de caté­go­ries sont idéelles, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas expri­mées clai­re­ment dans le réel, mais qu’elles sont discer­nables par l’in­tel­lect à condi­tion de parve­nir à y mettre des mots nets et cohé­rents.

Les caté­go­ries ration­nelles sont arti­fi­cielles, elles ne cherchent pas le contact à l’ordre du monde, même si elles peuvent s’en appro­cher : elles cherchent à être rigou­reuses et opéra­tion­nelles. Elles sont réduc­tion­nistes, ce qui signi­fie simpli­fiantes, puisqu’elles ne s’in­té­ressent qu’à une partie du tout. C’est cet aspect qui effraye géné­ra­le­ment les gens avec la caté­go­ri­sa­tion : l’idée d’être propulsé dans une défi­ni­tion limi­tée par l’usage qu’en ont ceux qui l’im­posent, l’im­pres­sion d’être parfois inclus de force dans une caté­go­rie abusive. Le nombre de caté­go­ries ration­nelles d’un domaine donné n’est ni fini ni donné par le sujet d’étude, il est de plus évolu­tif au fur et à mesure de l’évo­lu­tion de la recherche.

Au contraire, les caté­go­ries onto­lo­giques sont holistes, c’est-à-dire qu’elles forment néces­sai­re­ment un tout où chacune d’entre elles se trouve co-impliquée, imbriquée. La nature des caté­go­ries onto­lo­giques est de repré­sen­ter la complexité, le tissage des phéno­mènes natu­rels, elles ne sont pas norma­tives, elles sont descrip­tives, abso­lues. L’on­to­lo­gie formelle étant univer­selle, le nombre de caté­go­ries est présup­posé pour tout sujet possible, la seule façon d’évo­luer pour ce nombre est selon l’ar­bo­res­cence qui implique à chaque fois un saut trans­cen­dan­tal, qui est une surcom­pré­hen­sion globale du phéno­mène étudié : deux caté­go­ries défi­nis­sant un tout vont deve­nir quatre, puis huit, etc. Si un jeu de caté­go­ries onto­lo­gique est bien fait et bien expliqué, alors vous ne pouvez pas vous en sentir exclus.

Donc si je vous dis « vous êtes ration­nel » je ne vous enferme pas dans une boîte restreinte, si vous ne le saviez pas déjà, alors je vous aide à vous situer dans un conti­nuum, je vous conduis à vous recon­naître vous-même tel que vous êtes. Vous n’êtes pas plus enfermé que si je vous dis « vous avez deux jambes » ou « vous êtes une femme » comme un constat ou que « vous êtes noir de peau » de même. On a le droit le plus strict d’être un homme jaune irra­tion­nel physique avec un QI dans la moyenne, rien d’on­to­lo­gique ne peut venir défi­nir que cette caté­go­rie est sans inté­rêt ou tout ce que vous voudrez ; c’est le B.A. BA de l’on­to­lo­gie. Les caté­go­ries du juge­ment ne nous concernent pas, le juge­ment est exclu du constat, on n’en­ferme pas, on dit, on désigne. Tout juge­ment de valeur n’est plus de l’on­to­lo­gie, c’est un autre niveau du compor­te­ment humain, qui a lui aussi son utilité, mais dans un autre temps de la pensée que nous avons volon­tai­re­ment et consciem­ment exclu de la recherche, bien sûr pour pouvoir y reve­nir ensuite, plus tard, bien plus tard en ce qui concerne ce site, voire jamais.

Bon, j’es­père que j’ai bien vidé ce sac-là et que je vais pouvoir passer à mon sujet maître dans ce fil, celui de la typo­lo­gie de la psycho­lo­gie de l’inné, connu sous des tas de nom à travers les millé­naires, que je résume en « styles », sujet qui se met au service de toute l’on­to­lo­gie formelle, qui en est à la fois distinct et insé­pa­rable, le premier nour­ris­sant l’autre de sa maté­ria­lité, autre qui vient l’ex­pliquer ensuite au sein d’une théo­rie, donc d’une idéa­lité.

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