Ma position est claire en matière de psychologie : il n’y a pas d’acquis sans inné, la psychologie de la personne est constituée des deux parties distinctes, mais qui sont et demeurent inséparablement entrelacés. Dans cet ensemble cohérent selon l’ontologie formelle, l’inné est premier et l’acquis est second, donc pour comprendre la psychologie il faut commencer par l’inné. La posture universaliste qui suit l’ordre du monde implique l’inséparabilité matérielle des deux pôles, mais cette science permet, autorise et prône la distinction intellectuelle entre les deux, pour étude : on ne peut matériellement séparer les pôles de la monade sans la détruire, mais on peut les étudier séparément, c’est même recommandé, à condition évidemment que ce ne soit pas pour en mettre un à la poubelle.
À l’inverse du nihilisme courant qui exclut l’inné de sa Science psychologique, j’exclus l’acquis. Vous aurez compris la différence d’approche : je place consciemment le premier pôle en premier dans l’idée de servir ultérieurement le second, qui n’intéresse pas ma recherche, quand la Science universitaire exclut inconsciemment le premier pôle au profit exclusif du second, le pensant seul. Elle n’a donc pas de second pôle, imposant une monade unijambiste à la normalisation Scientifique : la monade paradoxale de l’idéalisme platonicien qui voudrait en gros qu’une chose dépréciée pour telle ou telle raison (le corps est sale par exemple) n’existe pas. L’indignité n’est pas un argument de l’ontologie.
Oui je sais c’est répétitif dans mon discours, c’est normal, c’est partout que cette folie inquestionnée domine la pensée. On ne peut pas entrer en ontologie formelle sans corriger en soi cette pathologie, et c’est par l’ontologie formelle que l’on peut la corriger. Cette formulation n’est bizarre qu’en apparence, elle revient à dire ce que je pense depuis le début à propos d’ontologie formelle : « pour la comprendre, il faut l’avoir comprise ». Ce n’est pas un paradoxe, c’est de l’ontologie vécue : c’est par la pratique que se révèle la théorie, pas le contraire, et l’on revient à l’inversion platonicienne qui classe théorie avant pratique ; vous voyez qu’elle est partout ?
Isoler l’inné pour étude, c’est non seulement légitime, c’est aussi juste et rigoureux, du moins tant qu’on ne renie pas la partie de l’acquis, mais c’est en plus éminemment salutaire pour renverser les positions en remettant de l’ordre dans la pensée contemporaine qui navigue aveuglément en pleine erreur ontologique, quand par exemple elle voudrait imposer avec l’autorité usurpée de la Scientificité la théorie de la « table rase » où chaque être est supposé strictement identique à la conception. Je n’ai pas les moyens d’entrer dans les hautes considérations expliquant ce qui amène le monde à soutenir de telles aberrations ni ceux de contrer leurs défenseurs, trop de psychologie fourvoyée, trop de règlements de comptes, trop d’intérêts sourds, etc. Il faut avoir à l’esprit que la « tabula rasa » est de plus en plus rarement défendue à haute voix, que quand elle l’est c’est toujours sous une forme guerrière pétrie de méchanceté, mais qu’elle est sous-jacente à pas mal de discours Scientifiques, dont la psychologie.
Affronter l’obstacle bille en tête, je sais faire, j’ai des bosses partout. Mais pas ici, pas besoin, il y a l’ontologie formelle. Elle fonctionne avec une chose bien plus puissante qu’aucune pensée construite d’homme ne sera jamais : l’ordre du monde, le fait têtu, le réel. J’ai par elle les moyens de tracer une voie et une approche nettement plus sereines vers la compréhension intégrative et non normative à priori de la psychologie humaine. Il n’y a pas de bien et de mal dans la psychologie de l’inné comme dans l’ontologie formelle, il y a une seule certitude, c’est que tout sert, tout est une partie de l’harmonie, qui est un autre mot pour l’ordre naturel des choses, l’ordre tout court. Le désordre est aussi une partie de l’harmonie, mais pour le prendre en compte, encore faut-il admettre que l’ordre n’est pas construit par cet hypothétique homme supérieur à la nature, tel que se croient le Scientifique standard ou le Religieux dominant, ce qui revient au même.
J’espère que ce point rabâché sera désormais clair pour le lecteur. Je précise que l’acquis psychologique m’intéresse au plus haut point. Je peux parler de ces thérapies pendant des heures, par exemple des excellentes techniques modernes symptomatiques (TCC) aux résultats statistiques fonctionnels qui s’opposent aux techniques des profondeurs aux résultats bien plus intimes et inquantifiables. J’ai commencé par ça, je respecte et conseille à tous ces sciences/Sciences qui servent à mieux vivre. Mais je sais qu’elles se privent d’énormément de clarté en refusant pour des motifs spécieux l’étude de l’inné. L’approche innée de la psychologie des personnes permet d’établir des scénarios très simples de leur évolution et de leur situation dans le monde. Je ne compte plus le nombre de cadeaux inestimables que j’ai eu la chance de pouvoir offrir à des amis ou même à des inconnus, par exemple : « tu es un intellectuel qui se prend pour un physique », affirmation qui touche au cœur de cette personne, qui me remercie des années après pour cette révélation jamais démentie qui ne l’a plus jamais quittée. Cet exemple suggère une infinité de possibilités de faire aux personnes le cadeau de ce qui leur appartient. Et ceci non seulement pour des cas personnels, mais aussi pour des cas institutionnels causant de graves distorsions individuelles dans l’appropriation de la personnalité, qui voudraient sans jamais les désigner que tel ou tel type soit inapproprié ou même déplorable. L’aveuglement quasi total de l’éducation nationale sur le sujet est absolument terrifiant, il stigmatise la grande majorité des gens au profit d’un unique style complètement idéalisé vers lequel toute l’organisation tend, mais en sachant que le style n’est presque jamais (il y a des études, j’en parlerai) déclaré autrement que par un individuel « bon » ou « mauvais ».
Il n’existe strictement aucun jugement de valeur que l’on puisse apposer à n’importe quelle détermination innée, qu’elle soit du sexe, du style, de la race ou du QI. Tout existe, tout a du sens. Vous vous en rappellerez ? Prétendre le contraire est une lamentable erreur qui a participé à la dégradation de ces savoirs essentiels et vitaux, c’est une dangereuse déconnexion du réel qu’ont alimentée certaines littératures et même jusqu’aux scientifiques honnêtes qui ont pourtant dédié leur vie à cela.
Vous comprenez peut-être mieux que je puisse invoquer la sérénité dans cette recherche sur l’innéité. Les jugements de valeur, la morale, etc., sont à laisser à l’acquis. Si vous croyez à des choses comme le gène du tueur par exemple, alors vous n’êtes pas au bon endroit, je ne discute pas de ce genre de possibilité non parce que je me persuade que ça n’existe pas, mais parce que ce n’est absolument pas cohérent dans la théorie que j’explore avec l’innéité. Tout existe, tout est possible, même ce qui s’avère des impasses évolutives. Suspendre le jugement, c’est la cause de la sérénité.
Peut-être que ma posture ressemble à celle du « bon sauvage corrompu par la société ». C’est assez vrai, mais c’est plus subtil puisque c’est ontologique. Pour commencer le bon et le corrompu ne forment pas une diade valide de la même façon que bien et mal, même si [bien/mal] est une signature ordonnée, c’est une discussion d’ordre ontothéologique, c’est pour une autre fois. L’ontologie est neutre, même pour désigner ce qui n’est pas neutre. L’ontologie est le discours sur ce qui est, sur le réel. L’ontologie ne dit pas « ceci est bien ou cela est mal » elle dit « ceci est » et l’ontologie formelle dit « voici comment cela est » et il s’agit de catégories qui sont à la fois locales au sujet (les sexes ou les styles par exemple) et universellement identiques puisque toutes les catégories reviennent aux deux catégories [yin/yang] et à leurs composées du sens, que l’on discerne par les traits.
Le mot catégorie est source d’incompréhension, mais il a bien fallu en choisir un : je ne cherche pas à inventer des mots et celui-là est un classique de la tradition ontologique. Ç’aurait pu être un tas d’autres choses (classe, type, genre, groupe, variété, espèce, famille, nature, ordre, sorte, qualité). Ce qui importe c’est de ne pas confondre le sens qui est impliqué dans l’ontologie avec un autre sens plus habituel. La plupart de gens entendent automatiquement que ce sont des catégories rationnelles, c’est-à-dire tranchées, voire arbitraires. Or ce n’est pas le cas. Ces deux sortes de catégories sont idéelles, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas exprimées clairement dans le réel, mais qu’elles sont discernables par l’intellect à condition de parvenir à y mettre des mots nets et cohérents.
Les catégories rationnelles sont artificielles, elles ne cherchent pas le contact à l’ordre du monde, même si elles peuvent s’en approcher : elles cherchent à être rigoureuses et opérationnelles. Elles sont réductionnistes, ce qui signifie simplifiantes, puisqu’elles ne s’intéressent qu’à une partie du tout. C’est cet aspect qui effraye généralement les gens avec la catégorisation : l’idée d’être propulsé dans une définition limitée par l’usage qu’en ont ceux qui l’imposent, l’impression d’être parfois inclus de force dans une catégorie abusive. Le nombre de catégories rationnelles d’un domaine donné n’est ni fini ni donné par le sujet d’étude, il est de plus évolutif au fur et à mesure de l’évolution de la recherche.
Au contraire, les catégories ontologiques sont holistes, c’est-à-dire qu’elles forment nécessairement un tout où chacune d’entre elles se trouve co-impliquée, imbriquée. La nature des catégories ontologiques est de représenter la complexité, le tissage des phénomènes naturels, elles ne sont pas normatives, elles sont descriptives, absolues. L’ontologie formelle étant universelle, le nombre de catégories est présupposé pour tout sujet possible, la seule façon d’évoluer pour ce nombre est selon l’arborescence qui implique à chaque fois un saut transcendantal, qui est une surcompréhension globale du phénomène étudié : deux catégories définissant un tout vont devenir quatre, puis huit, etc. Si un jeu de catégories ontologique est bien fait et bien expliqué, alors vous ne pouvez pas vous en sentir exclus.
Donc si je vous dis « vous êtes rationnel » je ne vous enferme pas dans une boîte restreinte, si vous ne le saviez pas déjà, alors je vous aide à vous situer dans un continuum, je vous conduis à vous reconnaître vous-même tel que vous êtes. Vous n’êtes pas plus enfermé que si je vous dis « vous avez deux jambes » ou « vous êtes une femme » comme un constat ou que « vous êtes noir de peau » de même. On a le droit le plus strict d’être un homme jaune irrationnel physique avec un QI dans la moyenne, rien d’ontologique ne peut venir définir que cette catégorie est sans intérêt ou tout ce que vous voudrez ; c’est le B.A. BA de l’ontologie. Les catégories du jugement ne nous concernent pas, le jugement est exclu du constat, on n’enferme pas, on dit, on désigne. Tout jugement de valeur n’est plus de l’ontologie, c’est un autre niveau du comportement humain, qui a lui aussi son utilité, mais dans un autre temps de la pensée que nous avons volontairement et consciemment exclu de la recherche, bien sûr pour pouvoir y revenir ensuite, plus tard, bien plus tard en ce qui concerne ce site, voire jamais.
Bon, j’espère que j’ai bien vidé ce sac-là et que je vais pouvoir passer à mon sujet maître dans ce fil, celui de la typologie de la psychologie de l’inné, connu sous des tas de nom à travers les millénaires, que je résume en « styles », sujet qui se met au service de toute l’ontologie formelle, qui en est à la fois distinct et inséparable, le premier nourrissant l’autre de sa matérialité, autre qui vient l’expliquer ensuite au sein d’une théorie, donc d’une idéalité.
Une réponse sur “Psychologies de l’inné – 2”