La base de données est comme un coffre que l’on remplit chaque jour un peu. Sa valeur utile dépend non seulement dans la qualité de son analyse, mais aussi énormément du soin et de l’attention que l’on place dans l’ensemble de petits gestes répétés qui consistent à la nourrir avec des traces du réel.
La base de données ontologique n’est pas autre chose. Chaque ligne d’information, chaque équation est le fruit de réflexion plus ou moins intense à propos d’un champ disciplinaire pas nécessairement bien identifié, puisque le champ en question peut bien être l’ensemble de tous les champs. Quand vous l’aurez devant les yeux, vous pourrez faire défiler des années de travail de fourmi d’un seul coup de souris et ne pas trouver cela impressionnant. Pourtant elle expose à la critique une harmonie que les hommes perçoivent depuis des millénaires qu’ils l’aient nommée Sophia Perrenis, Principe Universel, etc. L’ambition est bien celle-là : chaque équation est classée selon un ordre immanent, difficile à appréhender, impossible à nommer une fois pour toutes, dont l’apparence semble pourtant changer selon ce que l’on observe, etc., mais pour autant, c’est toujours le même ordre qui anime ces ensembles de mots d’autant plus précis qu’on s’approche de la pureté conceptuelle d’un domaine étroit du savoir. Le langage est à le fois l’unique moyen et le pire handicap de cette quête du sens immanent.
Je vais fournir une base mal ficelée et pleine de trous par rapport aux ambitions que j’ai montrées lors de l’analyse. Ce qui est bien c’est que ce sera facile de faire mieux, ce qui est moins bien, c’est qu’il y aura moyen de s’y perdre et puis ça changera sans arrêt et le travail ne sera donc jamais fini. En fait, ce travail est d’ordre encyclopédique.
Ajoutons à cela que tout le monde ne nait pas égal devant cette recherche. Connaître sa typologie innée consiste à connaître sa position dite de repos. Soit vous êtes rationnel, soit vous êtes irrationnel ; soit vous êtes physique, soit vous êtes intellectuel. Ce déterminisme à la naissance est irréversible, mais on peut s’y adapter : pas d’inné sans acquis. Des rationnels peuvent, au prix d’efforts plus importants, mais qui ne manquent pas d’intérêt, se fondre dans la poésie. Tout est possible, tout est intéressant, tout est vivant, même la sclérose contemporaine sur ces savoirs qui impose à tous dès les classes primaires le même moule de référence « rationnel/intellectuel/actif/sérieux » désignant le Bien.
Si vous êtes encore à me lire alors il y a de fortes chances que vous soyez comme moi, irrationnel et intellectuel. Cette catégorie de personnes n’a pas la position idéale pour suivre des études universitaires, car elle préfère naviguer entre les disciplines qui l’attirent à l’instant T. C’est une approche que l’on pourrait qualifier de transversale. L’époque taxera de fantasque une telle manière d’être en la dépréciant. C’est regrettable, car il est certain que toutes les façons d’être sont utiles.
J’ai été élevé comme tous les Français dans un monde institutionnel de type assurément rationnel/intellectuel. Passe ton BAC et ensuite fais ce que tu veux. J’ai passé cette épreuve à reculons et puis je me suis enfui de ce stupide carcan pour vivre ma vie de paria. Paria est un grand mot, mais quand on n’a pas le prestige d’avoir le diplôme, on n’est pas intéressant par définition. Autodidacte est un gros mot que je suis contraint de m’appliquer parce que ce que j’ai fait de ma vie est apparemment juste risible : j’ai inventé mon métier, mes jeux et ma propre vision de ma place dans le monde. Je ne suis parvenu à partager aucun de ces « délires ». Mes clients sont contents, mes amis apprécient mes éclairages fondés, mais c’est tout : si j’explique, ils s’enfuient et soudain se comportent comme si j’étais idiot.
Pourtant je suis exactement à ma place, en particulier avec l’ontologie qui est du même domaine que ma typologie innée, irrationnel et intellectuel. Comme elle, je touche à tout sans entrer dans le détail. Comme elle je suis dans le flou et la vision. La Science tend explicitement à rejeter cette science, comme l’université tend à repousser non seulement les gens de mon acabit, mais d’autres encore pour ne conserver qu’un type idéal sans le nommer, ce qui ferme le piège.
Pourquoi je vous raconte tout ça ? Et pourquoi j’y reviendrai encore et encore ? Parce que l’ontologie formelle est coincée dans un piège conceptuel extrêmement puissant, qui enferme lui aussi les gens capables de l’en sortir. C’est le piège génial qu’a bâti Parménide, le piège du néant, créant par ce geste la Philosophie. Ce qui n’existe pas, il ne faut pas en parler, c’est le « Non ! » inaugural des Rationnels. Au passage, si je mets des majuscules à certains mots qui ne devraient pas en recevoir, c’est pour indiquer que je désigne un état d’esprit partagé par un ensemble de personnes, qu’on peut aussi nommer égrégore. Ici être Rationnel ne veut pas dire faire usage de rationalité, mais appartenir à l’ensemble des gens prétendant en faire l’usage exclusif pour toutes leurs actions.
En essayant de me suivre, vous êtes dans le piège, regardant au dehors de lui, vers un réel obfusqué par la simplification Philosophique, le simplisme je devrais dire, qui a conduit à penser que ce que l’on ne maîtrise pas n’existe pas. L’ontologie, la métaphysique sont ces objets néantisés parmi d’autres, innombrables, dont mon premier objet fondateur, la typologie psychologique innée, science millénaire, véritable et légitime, qui, sachez-le, se perpétue aujourd’hui sous le manteau, cachant honteusement son prestigieux et indiscutable héritage et qui se fait nier méchamment dans les discussions par des Scientifiques, par des croyants, qui affichent inconsciemment un certain mépris de considérations épistémologiques élémentaires. Oui, vous avez bien lu, je déclare et affirme que nombreux sont ceux qui se cachent de la Science pour faire de la science. En général, ce que nombre de gens appellent de leur vœux comme « le changement de paradigme », est le simple fait de ne plus devoir se cacher des instances Scientifiques ou d’œuvrer hors la Science pour étudier des faits du réel. C’est scandaleux et c’est dangereux, cela se réfère à l’idée que l’homme est dépassé par la technologie : évidemment il a oublié les fondements de la sagesse, d’ailleurs ce mot n’a plus de sens dans les dictionnaires eux-mêmes.
Si mes tirades ressemblent à des charges, c’est logique, je suis émotif et je réponds à l’affect par de l’affect, c’est mon histoire et si vous voulez c’est un défaut ou un style, au choix. Mais ne vous y laissez pas tromper, ce que je fais ici est un véritable état des lieux. La tendance qui commence à Parménide s’est affirmée aux Lumières, s’est vue victorieuse au Positivisme, la révolution quantique et relativiste l’a rendue discrète à défaut de devenir modeste et elle améliore depuis chaque jour sa domination en travaillant au millimètre son rempart d’artifices et sa furtivité. Rappelons-nous : la Philosophie est mère de toutes les Sciences, tout le reste suit aveuglément : politique, gouvernance, commerce, ou meurt aveuglément, sagesses, religions, amour, don, etc.
La science n’est pas la Science. La première est immémoriale, elle appartient au vivant, la seconde est l’église la plus gigantesque et la plus puissante que cette terre ait jamais portée, transformant toute autre croyance et religion en secte. Il y a quelques très bonnes raisons à cette puissance inouïe qui ne sont pas à démontrer et quelques bonnes déraisons aussi, que je classe au rang des troubles psychologiques de groupe (de civilisation) graves avec déni. Soyons clairs, je ne suis pas ennemi de la Science ou de la Philosophie, tout au contraire j’admire profondément ces constructions du génie humain, j’œuvre par elles, pour elles et même malgré elles, pour l’évolution de la vie en quête d’une harmonie temporairement détruite. Les millénaires depuis le néolithique se sont monstrueusement accélérés pour les hommes depuis quelques petits siècles, tout cela va se nécessairement se calmer, pourvu que ce ne soit pas dans la destruction mutuelle, c’est mon vœu.
Si vous parvenez à intégrer cela au-delà des affects, si vous ne rejetez ni la science ni la Science dans un même geste de rébellion, ce qui est mon cas malgré quelques apparences alors vous allez pouvoir ouvrir la porte de l’ontologie formelle. La base de données nait d’une volonté de recension de pensées millénaires, et de leur accélération fulgurante depuis les Lumières. Tous les penseurs, même les plus fermés de la Science, quel que soit leur domaine, qu’ils le sachent ou non, font de l’ontologie à un moment ou à un autre. L’ontologie s’exprime nécessairement à l’aide de mots ou d’expressions élémentaires et essentiels. Les longues et complexes justifications techniques précisent et fixent l’univers conceptuel qui gravite toujours autour d’un pivot ontologique. Plus la recherche est évoluée et plus l’ontologie est nette pour chacun, et plus elle se range et ressort toute seule, se formalisant selon un schème complexe et omnivalent que nous tentons de cerner selon ce que l’on peut nommer avec d’autres un principe universel.
La base de données se veut un relevé des diverses instances de ce principe que nous rencontrons en nous et chez les penseurs de tous domaines. J’ai l’impression que je n’insisterai jamais assez sur la densité incroyable de savoir contenue dans cette base de données actuelle et potentielle. En tout cas, je sais que c’est très facile de passer à côté, d’où toutes ces précautions oratoires.
Je suis divisé entre deux façons de procéder et j’ai la sensation que ma flemme va l’emporter, mais peut-être que je me fustige tout seul. Soit je publie un vrac évolutif, soit je ne publie que des extraits dont je suis certain. D’un côté si j’envoie le vrac, j’imagine que la critique va fuser au moindre faux pas, ne s’exprimant probablement pas autrement que dans un banalissime et définitif « c’est ridicule » prononcé in petto et débouchant par un clic de fermeture et d’oubli ; de l’autre côté les gens qui ne vont pas loin sont légion dans un monde de constantes sollicitations et ça ne filtrera en gros que ceux qui de toute façon ne pourraient pas entrer dans l’ontologie. Je l’ai dit, si vous êtes encore à me lire à ce stade, c’est que vous avez l’état d’esprit qui convient au bordel créatif qu’est le monde ontologique, vous avez sans doute le truc de l’orpailleur qui regarde briller le mica sans s’y arrêter, remarquant d’un clin d’œil la vraie pépite d’or à un certain éclat, et dans ce cas, vous êtes crédules au sens noble du terme, scientifique et non Scientifique pour schématiser parce qu’on peut évidemment être les deux, c’est-à-dire capables de vous laisser croire consciemment, de vous regarder croire. Dans ce cas la profusion ne vous inquiètera pas, vous saurez naviguer à l’instinct, à l’attirance. C’est la bonne approche pour cette science primitive qui n’a rien de la Sainteté du Vrai que la Science associe à ses recherches comme seul critère, tranché, d’inclusion : soit le Vrai soit le néant dont il ne faut pas parler.
J’ai eu beau m’empêcher d’entrer dans la base des tas de nouvelles équations, il n’empêche que j’en recense 40 de plus qu’au début de ce texte. Si je me laisse aller, ça va croître très vite et devenir de plus en plus difficile de qualifier et de maintenir ma base de données. Quantité ou qualité ? La qualité coûte cher non seulement en temps, mais en concentration, car à chaque fois il faut retourner à la compréhension profonde du texte, surtout quand on parle des auteurs foisonnants de la Philosophie qui est le gros, le très gros morceau, à très haut niveau de lecture, avec du génie et des erreurs à foison, délicates entre toutes à traiter, erreurs parfois graves de conséquence et parfois créatives, erreurs qui sont toutes vecteurs d’évolution par le redressement de la pensée cumulative qu’elle potentialisent si on en prend conscience. La barre est placée là : il faut tout relire avec cet œil nouveau et dans le même temps il faut affiner cet œil qui n’est encore qu’à peine entre-ouvert.
Mes catégories sont encore un peu mal délimitées, mais elles ont l’air de former un ensemble plutôt complet. Des choses inclassables avant trouvent désormais leur place toute naturelle dans la structure. C’est apaisant de voir la confusion reculer. Je suis persuadé que d’autres ensembles vont apparaître en d’autres secteurs de la recherche, par exemple ce qui concerne l’auteur non pas de l’ontologie, mais de son assignation formelle, c’est-à-dire très souvent moi pour le moment.
Bon, je vais le dire, c’est pour moi, selon le moment de la journée, soit un rêve soit une chimère : le travail qualitatif ne peut être vraiment réalisé par une personne seule, c’est un travail collectif. Pour l’heure il me faut de l’aide, beaucoup d’aide pour un projet aussi démesuré pour lequel chaque ligne de la base de données doit être pleinement compris et approuvé par plusieurs personnes réellement aptes à cet exercice, tellement particulier et délicat qu’une civilisation entière l’a mis au ban, perdant par là sa présence au réel, jetant aux poubelles de l’histoire d’anciens Dieux à composante bienveillante et en bénissant de nouveaux, aussi impitoyables qu’aveugles : Technologie, Progrès, etc. Plus tard ce travail ne m’appartiendra plus, l’outil servira son époque et il sera amélioré bien au-delà de ce que j’ai pu déblayer à petits gestes accumulés.
Par contre en quantitatif vous n’imaginez pas le nombre de ces objets, ces instances du principe, dont je dispose dans le fouillis de mes notes et textes et livres, etc. Si je fais cela, les centaines vont continuer à s’égrener… Et j’en meurs d’envie !
Je désire clôturer pour le moment le chapitre de la base de données dont nous sommes au septième texte et ce sera en publiant mon vrac analytiquement limité, mais complet. Je ne peux pas accéder sans développer à la maîtrise suffisante de l’outil de publication que j’utilise actuellement, WordPress, pour faire des pages interactives avec ma BDD, alors je vais mettre une feuille de tableur en téléchargement.
Développer j’adore ça, mais je sais que si je commence je ne ferais que cela et c’est sans fin. C’est un gouffre familier. Donc je vais éviter pour le moment. Ce qui m’intéresse c’est d’écrire maintenant que j’ai ouvert de robinet, j’ai vingt années à rattraper. WordPress est très bien pour faire des tas de choses, mais je ne le maîtrise pas pour faire ce qu’il me faut ici, c’est-à-dire pas un blogue. Je vais donc bricoler sur le même mode qu’ici, en enquillant des pages sur un sujet donné, qu’il faudra lire séquentiellement.
Le sujet suivant sera sur la psychologie de l’inné, puisque c’est l’origine matérielle de toute cette recherche personnelle et qu’elle se trouve puissamment ancrée, indéracinable, dans la science depuis l’antiquité et qu’elle n’est pas morte, mais alors pas du tout, en totale et obstinée contradiction avec ce que clame la Science quand elle veut faire taire, elle qui trouve d’ailleurs depuis Platon que non, puisqu’on vous le dit, le réel n’existe pas, seule l’idée mérite d’être contemplée, tout le reste est dépendant, secondaire et jetable, taillable et corvéable à merci, sous le couvert magique d’un mot dévoyé parmi d’autres, symptôme purulent de toute notre folie contemporaine : objectivité.
Et puis j’attaquerai les traits, ce gros morceau que certains d’entre vous ont déjà saisi parce que je ne cesse de les employer comme si c’était tout naturel alors que c’est vraiment un système neuf qui émerge de mes systématisations à partir d’une petite propriété « rigolote » que j’ai perçue voici peut-être vingt ans avant de comprendre, non d’envisager, tout récemment sa prodigieuse capacité de mettre de l’ordre dans le fouillis de nos pensées, à commencer par celles de la reine incontestée de la pensée, la Philosophie. Ceux qui scruteront la base de données trouveront du matériel apte à étayer cette mise en ordre, regardez la dernière coche de la validation pour des équations célèbres.
Peut-être qu’avant cela j’expliquerai, pardon je raconterai, quand même ce que beaucoup de gens sur cette terre savent au plus profond d’eux même sans pouvoir vraiment le dire, faute de reconnaissance officielle de ce sujet par la religion dominante du monde, savoir infini réduit au folklore anecdotique d’une civilisation totalement dépassée par la grandeur de la Philosophie, l’aphorisme de Confucius sans lequel le miracle grec lui-même n’aurait pas eu lieu.