Cet ouvrage est une clef d’or.
La bicaméralité (deux chambres, séparées) selon Jaynes, c’est le mode de communication inter-hémisphérique un peu brut qui régnait avant l’invention de l’écriture. La conscience de soi procurée par la stabilité de l’écrit est ce qui aurait quasiment annihilé ce mode d’être très ancien.
Selon Jaynes l’hallucination était le mode de communication d’un hémisphère à l’autre. L’émergence d’une pensée prédictive était attribuée à un ailleurs, nommé Dieu.
Ulysse part en guerre parce qu’un Dieu le lui a dit. Ulysse rentre de guerre en conscience de lui même. C’est entre l’Illiade et l’Odyssée que Jaynes voit la plus forte symbolique de ce passage.
Le livre complet et en français est consultable librement à la Julian Jaynes Society.
L’éditeur de mon édition a omis dans le titre le mot « BICAMERAL » du titre original anglais The origin of consciensciousness in the breakdown of the bicameral mind. Sans ce mot le titre n’a pas de sens.
S’appuyant sur des domaines aussi divers que la littérature grecque, la bible, l’archéologie, la philosophie, la neurologie, la psychologie expérimentale ou bien encore sur l’observation vivante de sa propre expérience, Julian Jaynes remet en question le postulat selon lequel la conscience serait éternelle.
L’ouvrage écrit dans un style tantôt littéraire, tantôt scientifique, nous fait partager cette recherche au cours d’un voyage initiatique qui ébranle avec succès cette idée reçue.
Paru aux Etats-Unis en 1982, cet ouvrage est aujourd’hui largement traduit dans le monde, preuve de son actualité et de l’intérêt qu’il suscite chez un public toujours plus large.
La quatrième de couverture est sans intérêt par rapport à l’idée de Jaynes. Elle dessert plutôt le propos qu’autre chose.