Le scientisme est un mouvement philosophique issu du positivisme, lequel considère la connaissance scientifique comme la connaissance absolue. Son principe est que la science satisfait tous les besoins de l’intelligence humaine.
La Philo – SCIENTISME (DÉFINITION)
Il est très dommage que le terme de scientisme n’ait plus cours aujourd’hui, dans la mesure ou l’idéologie qu’il prônait est encore parfaitement dominante de nos jours, quoique silencieusement. Si plus personne ne se réclame aujourd’hui de ce mouvement idéologique du XIXe, il est certain qu’en particulier la communauté scientifique et en général par son biais l’ensemble des acteurs rationnels (gouvernemental, politique, marchand, médiatique et même culturel) de la société mondiale se comportent exactement comme si sa pertinence idéologique n’avait en rien décru depuis au moins un siècle. Il faut dire que les prémisses de ce mouvement sont profondément intriquées aux racines de la philosophie et n’ont jamais été fondamentalement remises en cause.
Les arguments métaphysique contre l’idéologie scientiste n’ont pas porté atteinte à cette croyance, ils l’ont juste rendue honteuse. L’abandon du terme qui a suivi les nombreux et efficaces commentaires a juste effacé la honte.
Tous les scientifiques sans exception ont tété aux mamelles du système éducatif, de la maternelle à l’université, dont toute idéologie est étayée par la philosophie millénaire, dont toute idéologie s’est structurée et ossifiée précisément par le système éducatif, centenaire quant à lui. C’est une sacrée référence que personne ne peut facilement contredire et encore moins renverser chez d’autres.
Les scientifiques ne sont pas des philosophes, ils n’ont pas le temps pour cela puisque l’activité disciplinaire est par définition exclusiviste. Chaque discipline hérite de la philosophie certaines habitudes de pensée qu’aucun d’eux n’ira jamais vérifier, ce qui est tout à fait logique et cohérent : qui ressentira le besoin de vérifier les lois de chaque outil qu’il utilise, sachant que nombre d’autres avant lui l’ont utilisé avec succès ?
Pas besoin, n’est-ce pas ? et pas besoin non plus de vérifier chaque « vérité » du prodigieux désordre qu’est la philosophie… Alors quand quelque philosophe ou quelque religieux vient à parler autrement que la tradition, on n’écoute pas, c’est inutile. On en reste aux valeurs sures : quand la règle préside à la réalité (Kant), quand l’idée est plus réelle que le réel (Platon), être un spécialiste de l’abstraction ne peut être ressenti que comme une supériorité incontestable.
Le scientisme s’est tu, mais le scientisme règne. C’est pour cette raison qu’il faut réveiller ce terme, il faut inciter les penseurs du scientisme souterrain à générer des textes de foi sur leurs principes et à les défendre pour ce qu’ils sont, c’est à dire le support irrationnel indispensable de leur communauté. En taisant l’obédience scientiste, on ferme la porte à d’autres questions jamais posées. En effet, sur la base de la croyance en l’hégémonie rationaliste, s’empilent encore d’autres croyances à l’aspect faussaire de science. Le hasard darwiniste est un exemple fort de l’impossibilité de discuter la part idéologique que contient cette science incontestable par ailleurs. Sur ce point, on parle à des scientifiques qui s’en remettent à un dogme de manière purement rhétorique en omettant tout particulièrement le « peut-être » qui manque à cette toute petite partie de la théorie qui est à la fois invérifiable et non-invalidable, mais qui cristallise pourtant depuis des décennies des oppositions violentes entre personnes intelligentes.
Croyance, obédience, oui, le scientisme est une religion de fait. Elle est même la religion qui domine toutes les autres, celle qui en ce début de XXIe est en train de faire passer les religion de milliards d’humains pour de vulgaires sectes d’imbéciles aux intentions douteuses, sans sembler remarquer un seul instant que le remplaçant qu’ils imposent par la force est d’une pauvreté crasse, d’un dramatique vide de sens qui se compense comme il peut par l’expédient universel du profit pécuniaire, par la frauduleuse gloire du succès, par l’explosion de ce qui tenait la société, famille, communautarisme du village ou du quartier, rapport à la nature, amour, etc.
Nous avons le besoin vital de l’expression métaphysique scientiste. Nous avons besoin de connaitre, de critiquer et d’influencer ce credo qui, tout compte fait gouverne ce monde. C’est une question de justesse, c’est une question de pouvoir, c’est une question d’entente entre hommes.