Cita­tion – Martin Heideg­ger – Vidéo

Heideg­ger: la ques­tion de l’être

Martin Heideg­ger – Vidéo
L’un des grands périls que court notre pensée aujourd’­hui, c’est que celle-ci, en tant que pensée philo­so­phique, n’a plus de rapport origi­nal véri­table avec la tradi­tion.

Nul ne sait quel sera le destin de la pensée. En 1964, dans une confé­rence que je n’ai pas pronon­cée moi-même mais dont le texte a été lu en traduc­tion française, j’ai parlé de « la fin de la philo­so­phie et de la tâche de la pensée ». J’y ai fait une distinc­tion entre philo­so­phie c’est-à-dire la méta­phy­sique, et la pensée telle que je l’en­tends. Cette pensée est, fonda­men­ta­le­ment, quant à la chose même, beau­coup plus simple que la philo­so­phie, mais, en consé­quence, beau­coup plus diffi­cile à accom­plir, et elle exige un nouveau soin apporté au langage, et non une inven­tion de termes nouveaux, comme je l’avais pensé jadis; bien plutôt un retour à la teneur origi­nale de la langue qui nous est propre mais qui est en proie à un dépé­ris­se­ment conti­nuel.

Un penseur à venir, qui sera peut-être placé devant la tâche d’as­su­mer effec­ti­ve­ment cette pensée que j’es­saie seule­ment de prépa­rer, devra s’ac­com­mo­der d’un mot qu’é­cri­vit un jour Hein­rich von Kleist et qui dit … : « je m’ef­face devant quelqu’un qui n’est pas encore là, et m’in­cline un millé­naire à l’avance devant son esprit. »

La fin de la philo­so­phie est atteinte lorsque cette dernière s’est dissoute dans les sciences. La pensée, quant à elle, conti­nue plus avant.

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