Trait bêta

Pour nous, c’est le trait le plus facile à recon­naître. C’est le premier trait décelé au début de la philo­so­phie grecque dans les
degrés de connais­sance de Platon.

Platon

Intel­li­gible
Sensible

Philo­so­phie

Idéel
Réel
Abstrait
Concret
Esprit
Corps
Pensée
Matière

Philo­so­phie

Médiat
Immé­diat

Carac­té­ro­lo­gie

Intel­lec­tuel
Physique
Secon­daire
Reten­tis­se­ment
Primaire

Groupe en attente

Sujet
Objet

Trait alpha

Ration­nel
Irra­tion­nel

Pres­crip­tif
Descrip­tif

Aris­tote

Extrin­sèques
Intrin­sèques

Heideg­ger

Etant
Etre

Kant

A priori
A poste­riori

Saus­sure

Diachro­nique
Synchro­nique

Sperry

Séquen­tiel
Simul­tané

Kant – Prolè­go­mènes

Kant – Prolè­go­mènesUne méta­phy­sique est-elle possible ?
S’il y avait réel­le­ment une méta­phy­sique qui pût se main­te­nir comme science, on pour­rait dire : voici la méta­phy­sique, vous n’avez qu’a l’ap­prendre, et elle vous convain­cra de la vérité d’une façon irré­sis­tible et inva­riable ; la ques­tion posée serait alors oiseuse et il ne reste­rait que la suivante dont l’objet serait plutôt de prou­ver notre péné­tra­tion que de démon­trer l’exis­tence de la chose elle-même, à savoir comment elle est possible et comment la raison s’y prend pour y parve­nir. Mais en ce cas, cette chance n’est pas adve­nue à la raison humaine.

Raison et tort à la fois

L’écla­tante majo­rité des conflits est basée sur cette erreur simple.

Deux personnes pensent avoir raison sur un sujet parti­cu­lier, mais les deux raisons sont diffé­rentes. Les deux pensent « J’ai raison » et les deux pensent « Donc l’autre a tort ».

Les deux ont raison, mais selon des points de vues distincts, contraires et complé­men­taires. Les deux ont tort puisqu’elles pensent que si l’une a raison, l’autre a tort.

Le doigt et la lune

Le mot n’est pas la chose, la carte n’est pas le terri­toire. Il est très facile d’ou­blier ce fait, c’est pour cela qu’est dit : « Quand le sage montre la lune, l’im­bé­cile regarde le doigt ».

Le doigt
La lune
Le mot
La chose

Parfois plusieurs mots dési­gnent la même chose, plusieurs concepts appa­rem­ment étanches entre eux dési­gnent en fait une seule et même réalité. Or c’est la réalité qui nous inté­resse, même si c’est forcé­ment à travers les mots et les doigts qui la dési­gnent que nous la recon­nais­sons.

Sujet
Objet
La carte
Le terri­toire

Cita­tion – Martin Heideg­ger – Vidéo

Heideg­ger: la ques­tion de l’être

Martin Heideg­ger – Vidéo
L’un des grands périls que court notre pensée aujourd’­hui, c’est que celle-ci, en tant que pensée philo­so­phique, n’a plus de rapport origi­nal véri­table avec la tradi­tion.

Nul ne sait quel sera le destin de la pensée. En 1964, dans une confé­rence que je n’ai pas pronon­cée moi-même mais dont le texte a été lu en traduc­tion française, j’ai parlé de « la fin de la philo­so­phie et de la tâche de la pensée ». J’y ai fait une distinc­tion entre philo­so­phie c’est-à-dire la méta­phy­sique, et la pensée telle que je l’en­tends. Cette pensée est, fonda­men­ta­le­ment, quant à la chose même, beau­coup plus simple que la philo­so­phie, mais, en consé­quence, beau­coup plus diffi­cile à accom­plir, et elle exige un nouveau soin apporté au langage, et non une inven­tion de termes nouveaux, comme je l’avais pensé jadis; bien plutôt un retour à la teneur origi­nale de la langue qui nous est propre mais qui est en proie à un dépé­ris­se­ment conti­nuel.

Un penseur à venir, qui sera peut-être placé devant la tâche d’as­su­mer effec­ti­ve­ment cette pensée que j’es­saie seule­ment de prépa­rer, devra s’ac­com­mo­der d’un mot qu’é­cri­vit un jour Hein­rich von Kleist et qui dit … : « je m’ef­face devant quelqu’un qui n’est pas encore là, et m’in­cline un millé­naire à l’avance devant son esprit. »

La fin de la philo­so­phie est atteinte lorsque cette dernière s’est dissoute dans les sciences. La pensée, quant à elle, conti­nue plus avant.

Cita­tion – Martin Heideg­ger – La fin de la philo­so­phie et la tâche de la pensée

Martin Heideg­ger – La fin de la philo­so­phie et la tâche de la pensée
Une telle pensée demeure néces­sai­re­ment bien en deçà de la gran­deur des philo­sophes. Elle est bien moindre que la philo­so­phie. Moindre aussi parce qu’à cette pensée, encore plus réso­lu­ment que jusqu’ici à la philo­so­phie, aussi bien l’ac­tion immé­diate, que l’ac­tion médiate sur le domaine public qui porte l’em­preinte de la science tech­ni­ci­sée de notre époque indus­trielle, ne peut qu’être refu­sée.

Mais avant tout cette pensée, fut elle seule­ment possible, demeure bien peu, car sa tâche n’a que le carac­tère d’une prépa­ra­tion et nulle­ment d’une fonda­tion. Il lui suffit de provoquer l’éveil d’une dispo­ni­bi­lité de l’homme pour un possible dont le contour demeure obscur et l’avè­ne­ment incer­tain. Ce qui demeure pour la pensée gardée en réserve, savoir s’y enga­ger, voilà ce que la pensée doit d’abord apprendre. En tel appren­tis­sage elle prépare sa propre trans­for­ma­tion.

Il est ici pensé à la possi­bi­lité que la civi­li­sa­tion mondiale telle qu’elle ne fait main­te­nant que commen­cer, surmonte un jour la confi­gu­ra­tion dont elle porte la marque tech­nique, scien­ti­fique et indus­trielle comme l’unique mesure d’un séjour de l’homme dans le monde. Qu’elle la surmonte non pas bien sur à partir d’elle même et par ses propre forces, mais à partir de la dispo­ni­bi­lité des hommes pour une desti­na­tion pour laquelle en tout temps un appel, qu’il soit ou non entendu, ne cesse de venir jusqu’à nous hommes, au cœur d’un partage non encore arrêté.

Non moins incer­tain demeure ceci : la civi­li­sa­tion mondiale sera t’elle d’ici peu soudai­ne­ment détruite ou bien va t’elle se conso­li­der pour une longue durée sans aucun repos dans ce qui demeure, mais bien plutôt vouée à s’or­ga­ni­ser en un chan­ge­ment conti­nuel ou le nouveau fait place à toujours plus nouveau.

La pensée qui n’est que prépa­ra­tion ne veut, ni ne peut prédire aucun avenir. Elle tente seule­ment, face au présent, de faire entendre en un prélude quelque chose qui du fond des ages, juste au début de la philo­so­phie a déjà été dit pour celle ci sans qu’elle l’ait propre­ment pensé.